jeudi 2 juin 2011

Sécheresse



Je ne me suis pas exprimé jusqu’à ce jour sur la sécheresse que nous subissons. Mais le moment devient critique pour tous et particulièrement pour les agriculteurs. Je ne connais aucun métier si dépendant de la météorologie et toute l’année. Dame nature peut faire ou défaire le travail des hommes et ceci chaque année sans aucune prévision possible à long terme.
La sécheresse de cette année est une de celle qui restera dans les annales. Tout d’abord car elle a commencé très tôt, dès avril, et par un ensoleillement soutenu brûlant les végétaux de toute nature.
Les cultures d’hiver tels le blé, l’orge ou le colza sont maintenant à un point irréversible qui fait que tant le grain que la paille seront produits en très faible quantité. D’où l’urgence de trouver dès à présent des tonnes de paille pour servir aux animaux cet hiver. En ce qui concerne le pâturage et la production de fourrage, rien n’est scellé à ce jour, et un mois de juin pluvieux peut encore inverser la tendance. De plus en ce qui concerne la production de fourrage, les cultures de printemps irriguées pourront pallier, à condition de pouvoir irriguer, c’est à dire qu’il pleuve au moins pour soulager celle-ci sinon les besoins sont tels en eau que la concurrence entre agriculture et eau potable viendra vite régler les choses en faveur de cette dernière.
Il faut noter tout de même que si nous mettions les moyens pour garder 3% de l’eau de pluie qui tombe sur la France au cours de l’hiver, nous pourrions irriguer toutes les cultures nécessiteuses sans prélever une goutte d’eau dans le sol ou les rivières.
Mais pour faire cela il ne faudrait pas que les écologistes existent…
Ceci dit nous laissons partir bêtement la pluie directement à la mer sans assurer un minimum la vie sur notre territoire.
Les agriculteurs ne souhaitent pas parler d’aides publiques pour le moment, mais cette sécheresse ne pourra pas se solder sans que le citoyen mette la main à la poche à un moment ou un autre.
Les prix des denrées alimentaires déjà très hauts vont s’envoler, les agriculteurs vendent tout le cheptel en trop afin d’alléger la dépendance alimentaire, ce qui aura un impact dans un an par la raréfaction de la viande quelle qu’elle soit. Et peut être faudra t’il pour préserver de la faillite une grande partie des agriculteurs déjà en santé financière précaire un élan de solidarité national.Nous ferons les comptes à la fin de l’été, mais déjà je condamne la stupidité de certains syndicats certes minoritaires, prêts à souffler sur les braises et jouer la division au sein du monde agricole. Se démarquer pour exister ne fait rien avancer, d’ailleurs le grand nombre d’agriculteurs regroupés au sein des deux syndicats majoritaires FNSEA et JA prouve bien la bonne voie choisie pour traiter cet évènement.

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