dimanche 21 juin 2015

La paix dans le monde dépend de l'agriculture!


Il y a déjà quelques temps que j’avais envie d’écrire un article de fond sur l’avenir de l’agriculture, et c’est lors de la conférence de Bruno Parmentier le 9 juin dernier que j’ai réussi à organiser mes idées dans la tête. J’espère qu’il ne m'en voudra pas de reprendre quelques uns de ses arguments et vous encourage vivement à aller voir son site http://nourrir-manger.fr/ mais que je complète avec ma propre opinion.
 
L’agriculture sera la clé de notre survie sur cette planète pour les siècles à venir, et je parle bien d’agriculture et non d’agriculteurs, car ce ne seront pas les seuls acteurs de ce mouvement même si je souhaite de tout cœur que les femmes et les hommes dont c’est le métier gardent une prépondérance d’action en la matière avec la sagesse dont ils savent faire preuve.
Les évènements mondiaux qui viennent de se dérouler ces vingt dernières années proviennent tous de la désorganisation agricole et les politiques publiques en la matière. Les guerres au moyen orient, Ben-Laden, le printemps arabe, Daesh, l’immigration incontrôlée ont tous une seule genèse, la révolution de peuples pauvres et souvent affamés contre un occident riche et mangeant à satiété, jusqu’à jeter 30% de la production mondiale agricole.  Nous sommes passés entre 2000 et 2012 de 800 millions de gens souffrant de la faim dans le monde à 1,4 milliard. Dans ce même temps l’obésité devient une maladie dont le nombre de gens concernés à progressé de 50% en 20 ans.

Nous serons 9 milliards d’hommes dans le monde en 2050 alors que nous sommes restés seulement 1 milliard jusqu’en 1800 sur cette planète.  En 200 ans nous passerons de 2 milliards à 9 milliards juste par l’amélioration de l’alimentation et de la santé. Mais cela veut dire un enjeu démesuré pour arriver à nourrir cette population.

Un seul croissant tous les matins pour chaque chinois peut faire exploser le marché du blé, un seul yaourt chez 50% des indiens et le marché du lait explose aussi, d’autant plus que le niveau de vie augmente et s’accompagne de l’accès à des produits agroalimentaires élaborés provenant des marchés mondiaux.

Le dérèglement climatique s’accompagnant de sécheresse ou d’inondations ; la spéculation laissée à des entreprises capitalistiques sans conducteur que les seuls actionnaires retraités ayant pour unique but le paiement de leur pension pour consommer une nourriture toujours plus riche ; l’enjeu de l’eau et de sa répartition sur la planète ; la disparition de terres agricoles sous l’agrandissement des villes ; le pouvoir de la semence et plus particulièrement de la maîtrise du génome, sont tous autant de facteurs aggravant de ce qui à terme peu favoriser les guerres. 

La sécurité de notre planète, la paix dans le monde peuvent être dans les mains de seulement deux catégories d’hommes. Les militaires ou les agriculteurs. Si les derniers ne réussissent pas seuls les premiers pourront intervenir. Le printemps arabe est l’exemple le plus flagrant à notre époque comme la révolution française l’a été au XVIIIe siècle. 

Mais l’agriculture peut réussir et elle a tous les atouts pour cela sauf deux. L’agriculture ne sera pas le fait des seuls agriculteurs pour produire de l’alimentation et des technologies nouvelles transformeront leur métier  par un changement d’habitudes alimentaires comme la production de protéines animales ou végétales inconnues jusqu’alors.
L’agriculture est la seule capable de produire encore plus par la maîtrise des nouvelles technologies faisant disparaître la chimie des champs. Ce sera par le génie génétique ou par les nouvelles techniques culturales dont l’agroécologie en est le balbutiement.
La production d’énergies nouvelles basées sur le recyclage des déchets agricoles et alimentaires permettra de se passer des engrais minéraux et le captage nécessaire du carbone pour limiter le dérèglement climatique ne se fera que par l’adaptation des méthodes culturales pour une efficience maximum.
Enfin l’agriculture devra produire plus, mieux et sur moins de surface du à l’extension des déserts et des villes ce qui revient à peu près au même en matière de biodiversité.
Défendre la décroissance peut facilement s’appliquer à 1 ou 2 milliards d’hommes mangeant trois repas par jour, mais aucunement à 8 milliards qui jusque là n’en mangeaient pas toujours un par jour. 
Il lui manque deux choses à ce jour pour arriver à ce formidable défi, qui je le rappelle si elle échoue ce sera au prix de guerres y comprit en occident, dont les attentats en sont l’exemple.
Il lui manque un mode d’organisation économique qui ne soit pas aux seules mains du monde capitalistique et dont le mode coopératif est sans doute la voie royale de cette réussite indispensable. Je croyais beaucoup au sommet international des coopératives au Québec l’an dernier et j’ai peur que le soufflé soit retombé.
Et il lui manque enfin une recherche publique indispensable et ayant les moyens à la hauteur du défi afin que cet enjeu devienne sociétal et que la population toute entière en détermine les priorités et les orientations.
Il est frustrant de devoir se limiter à quelques lignes sur ce qui sera le passage obligé de la survie des populations sur terres, un développement serait plus que nécessaire, ce doit être à ceux qui seront les hommes politiques d’aujourd’hui et de demain à s’emparer de cela tant que nous vivons dans un monde démocratique et avant que les religions viennent imposer leur dictature avec une régulation ….par la guerre. La paix se fera seulement grâce à la nourriture pour tous sur une planète écologiquement équilibrée.

mercredi 3 juin 2015

populaire? impopulaire?


L’impopularité politique est un sujet difficile à traiter et souvent tabou pour celui qui la subit,  qui fait le plus souvent mine de ne pas y faire attention et de fermer les yeux pour s’accrocher à sa ou ses fonctions.
J’ai envie de traiter ici les causes de l’impopularité car elle peut en avoir au moins deux.
La première qui est condamnable, et dont nous avons le plus bel exemple avec notre président de la république actuel, est celle due à la trahison de son électorat. Se faire élire sur des idées ou un programme politique et appliquer celui inverse une fois élu ne peut qu’amener à une impopularité qui se comprend très facilement.
L’autre est celle d’appliquer avec rigueur la politique objet de l’élection que tout électeur veut avec force le jour de l’élection, mais n’accepte plus lorsque cette politique s’applique à lui-même.
Bruno Lemaire est un bel exemple de quelqu’un qui parle vrai et qui porte de bonnes idées mais qui risque une impopularité flagrante s’il devait être élu.
Cependant je me rapproche davantage de la position de Bruno Lemaire, car la langue de bois et ne pas vouloir dire les vérités n’est pas grandir la politique au sens de prendre les décisions qui doivent servir l’intérêt général et favorise toujours la montée de l’extrémisme.
Cette impopularité est souvent un mal nécessaire pour faire avancer les choses, surtout dans les périodes difficiles où les restrictions de budgets imposent de choisir les dépenses.
A contrario il est très facile de dire oui et toujours oui, mais est-ce vraiment une façon de gérer au plus juste les deniers publiques ? Et puis n’est-ce pas du favoritisme que de dire oui à celui qui demande et par définition celui qui ne demande rien n’a rien ?
Dire non est sans doute le mot le plus dur à prononcer pour un homme politique. Mais ce non est le plus souvent, voire toujours, le moyen de gérer au plus juste et surtout que chaque citoyen soit traité sur un pied d’égalité. Car ce sont toujours les plus faibles qui sont pénalisés dans le favoritisme.
Gérer une collectivité en étant impopulaire est souvent le plus dur pour celui qui est élu car il met toute son énergie au service de l’intérêt général et de la défense de l’ensemble qui par définition ne favorise pas l’intérêt particulier, et cet intérêt particulier se chargera de le faire savoir au plus grand nombre.
L’impopularité nait le plus souvent d’un refus à une demande particulière sur un détail et qui devient une affaire d’état et suivant le vieil adage on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure, mais toujours ceux qui arrivent en retard.
L’impopularité est donc souvent à mettre en regard de l’efficacité de celui qui la subit et qui met le plus souvent tout en œuvre pour que la collectivité qu’il gère en soit la grande gagnante au service des électeurs.
Les exemples des collectivités mal gérées par cause de clientélisme sont légions, et l’avenir fera le tri entre celles bien et mal gérées et dont la fin se termine toujours par le contribuable qui paie plus ou moins. Le suicide hier de l’ancien maire de Marvejol qui laisse une commune de 5000 habitants avec 13 millions de dettes devrait nous alerter sur la bonne gestion des collectivités.