lundi 25 février 2013

Le blé préféré de l'agriculture biologique.


La contradiction de l’agriculture biologique refusant les OGM atteint son apogée avec le blé Renan. En effet cette variété créée par l’INRA en 1989 est une variété phare de blé conseillée en agriculture biologique. On la retrouve dans toutes les officines conseillant ce type d’agriculture et bien sur dans le très sérieux Institut Technique de l’Agriculture Biologique.
Mais sait-on, et ceux qui la cultivent en premier, que cette variété n’est pas issue de la recherche conventionnelle, mais d’une série de manipulations génétiques afin d’arriver à une variété résistante à beaucoup d’agresseurs biologiques, tout en conservant de très bon caractères panifiables. Certes la modification génétique ne s’est pas faite par les méthodes modernes où l’on coupe des fragments d’ADN d’une plante qu’on introduit dans une autre, mais il n’en reste pas moins que la manipulation rend ce blé pas plus naturel qu’un vrai OGM, sans doute même pire.
D’ailleurs ce blé est OGM par au moins deux traits d’ADN modifiés provenant d’une graminée sauvage, l’égilope ventru, incapable de se croiser avec un blé par la voie naturelle. Il a fallu utiliser pour obtenir le blé Renan une espèce capable de se croiser avec les deux plantes, le Triticum Carthlicum, qui fut donc le vecteur capable d’introduire les qualités de l’égilope dans un blé en construction. Mais voilà comme dans tout croisement de ce genre la plante obtenue est stérile et donc impossible à ressemer. Rien ne fait obstacle aux chercheurs qui alors doublent le nombre de chromosomes de la nouvelle plante par une méthode In Vitro, utilisant de la colchicine, produit très toxique, très naturel tout ça… La nouvelle plante obtenue qui n’est pas encore un blé subit plusieurs rétrocroisements afin d’obtenir une certaine « stabilité génétique » c'est-à-dire une plante homogène ressemblant à du blé et capable de se ressemer tout en gardant les caractères identiques.
Aucun laboratoire n’a prit la peine de faire manger à des rats cette variété de blé pour vérifier son innocuitée, et pourtant bien plus que du maïs OGM des milliers de gènes ont été modifiés pour obtenir cette variété de blé sans d’ailleurs qu’on sache lesquels. Mais le consommateur lui, se délecte des bonnes baguettes faites avec de la farine bio, d’un blé très rustique recevant peu de pesticide, et sentant bon le terroir et le naturel. Renan est une variété rustique, vous savez maintenant comment…

vendredi 22 février 2013

Chronique d'une défaite annoncée.

 

Voilà exactement tout ce qu’il fallait faire pour perdre la Chambre d’Agriculture du Puy de Dôme !
Cela fait trois ans que les responsables professionnels de ce département, pour les principaux aujourd’hui en retraite, ont tout fait pour arriver à la catastrophe attendue. Rien ne pouvait se décider sans l’aval de ces personnes à l’égo surdimensionné, leurs décisions étaient forcément les bonnes, rien ne servait d’écouter la base, toute décision devait  se prendre dans un cercle restreint entre quelques sachant, parfois encouragés par quelques administratifs formant une cour en quête de reconnaissance.
Cela a commencé avec la volonté de fusion Limagrain-Domagri imposée à la limite de l’exercice démocratique, et créant un clivage pour et contre cette fusion. La fracture était créée, et l’exercice fut imposé coûte que coûte, sans discussion possible, avec un semblant de débat verrouillé voir même en marginalisant et montrant du doigt ceux qui auraient pu avoir l’audace d’avoir un avis contraire à la volonté d’en haut. J’avais alors prédis à cette occasion ce qui arrive aujourd’hui…
Ensuite cela a continué avec le dezinguage du président de l’UDSEA63 qui comprenait qu’une division entre la base et le pouvoir était en train de se créer dans le département, reflétant une fracture entre céréaliers de la plaine et éleveurs des montagnes. Mais au lieu de comprendre ce qui était en train de se passer, le pouvoir économique départemental a préféré limoger le président en direct, jouant sur une alliance contre nature avec le secrétaire général.
Et dernier épisode ce secrétaire général a qui avait été promise la présidence de la chambre d’agriculture, ayant servi dans les manœuvres syndicales et étant tombé à son tour en disgrâce, décida de faire sa liste ce qui amena au résultat qu’on connaît maintenant.
Voilà le résultat du despotisme, du dirigisme en haut lieu, du pouvoir non partagé, de la surdité à écouter la base, du clanisme, des arrangements entre amis, des places réparties entre gens de la même pensée, des mêmes organisations professionnelles, de la démocratie arrangée, et du coupage de tête à tous ceux qui la dépasse. Celui qui ne pense pas comme la majorité doit être marginalisé, il ne sert à rien de l’écouter, c’est forcément un démolisseur, quelqu’un qui veut détruire. Voilà le résultat de l’incompréhension, de ceux qui se croient au dessus des autres, de ceux qui ont le savoir, le résultat de ceux qui ont le pouvoir et ceux qui doivent le subir sans broncher. Mais voilà aussi le résultat de la vraie démocratie, celui qui s’exprime loin des contingences, celui de l’expression de la base, souvent sur le rejet des élites, le résultat d’un vote en son âme et conscience en toute liberté.
Ma pensée va immédiatement à ceux qui aujourd’hui subissent la défaite pour avoir été soit de fervents syndicalistes, soit de loyaux soldats, soit des victimes du système tels que Claude Raynaud, Jacques Chazalet, Patrick Trillon et même Bruno Chaput. Ces gens ont mouillé la chemise au nom de leurs convictions et l’ont ou le payent à la place de tous ceux qui sont responsables.
Et ne croyez pas que l’histoire se terminera là, les penseurs ont des fils ou petits fils qui ont été à bonne école et qui savent se servir du système, ou qui ont la volonté de s’en servir pour les mêmes raisons qui ont animé les aînés. Il va falloir trouver des boucs émissaires, des raisons ou l’attitude de personnes qui puissent expliquer ce résultat, j’en ferai partie.
Le leitmotiv va être : pas de bruit, pas de vague, tout le monde en rang et pas une tête qui dépasse !  Il faut être du bon côté ! Mais désormais puisque le débat n’était pas possible à l’intérieur il se continuera à l’extérieur….
Mais mon passé syndical agricole dans un département réputé difficile, me permet d’envoyer tous mes encouragements aux agriculteurs du Puy de Dôme dont les idées sont celles de la FNSEA et du syndicat majoritaire national. Réunissez vous, rassemblez vous, discutez, évacuez les vieilles chimères, ne laissez pas se décider votre avenir à votre place, adhérez à l’UDSEA63 pour construire un syndicat fort, un syndicat démocratique, un syndicat où tous et chacun aurez votre place et votre mot à dire ! Vous êtes majoritaires dans le département à vous de le montrer de manière unie !

lundi 18 février 2013

Du boeuf avec du cheval...


Les lasagnes à la viande de cheval font couler beaucoup d’encre et s’exprimer beaucoup de personnes plus ou moins qualifiées sur le sujet.
Il faudra pas moins de 3 ministres pour réagir sur ce sujet… Vous me direz sur 39 il faut bien que cela en occupe quelques uns… Mais là où de simples contrôles vétérinaires et douaniers suffisent pour déceler la fraude, l’Etat sort l’artillerie lourde, sans doute afin de cacher l’actualité plus embarrassante.
Sur le fond, cet épisode de l’alimentation moderne n’est que le reflet de notre société à toujours vouloir une alimentation la moins chère possible. Rappelez-vous ce film des années 80 intitulé « L’aile ou la cuisse » avec Coluche, Louis de Funès, Julien Guyomard qui opposait l’industriel de la bouffe à l’esthète de la gastronomie française. Evidemment nous ne sommes pas si loin de la caricature, et cette viande de cheval incorporée dans des plats cuisinés en lieu et place du bœuf nous rappelle ces poulets tout frais construits en usine.
Le consommateur pourrait avoir le choix. Il le pourrait à deux conditions, celle de pouvoir identifier son alimentation et celle d’avoir les moyens de se la payer. Identifier son alimentation est une chose plutôt aisée maintenant, la traçabilité dépasse largement le type d’agriculture et assimiler mauvaise viande à élevage industriel est souvent une grossière erreur. Je me souviens du cas de cette petite grand-mère qui vendait ses quelques œufs sur un marché, et puis un jour n’ayant plus de poules voulut continuer son commerce en revendant des œufs achetés au supermarché. La supercherie fut vite déjouée car les œufs étaient marqués de la date et l’heure de ponte. Evidemment tout le monde continua à lui acheter ses œufs faisant mine de ne rien voir, mais la preuve que la fraude n’est pas forcément à la taille de la production, et la conséquence dans ce cas là était bien anodine. Aujourd’hui les sigles VBF et VPF ne peuvent être apposés que sur de la viande bovine française ou viande porcine française. Il suffit donc au consommateur de faire son choix en conséquence. Par contre en a-t-il les moyens, l’autre condition est moins sûre et c’est souvent par faute de moyens que le consommateur achète les produits les moins chers, et c’est là que s’engouffrent les pires perversités de la grande distribution à vouloir systématiquement être le moins cher, et gagner le graal suprême qu’est la part de marché !
Notre alimentation est une des plus sûres du monde, liée à une agriculture la mieux tracée et la mieux protégée, vous n’empêcherez jamais des hors la loi de vouloir faire de l’or avec du plomb, de l’huile de colza avec du pétrole, du lait avec de la mélanine et de la viande de bœuf avec je ne sais quelle viande. Le consommateur doit sans doute plus essayer de comprendre, d’exiger de savoir, et se fier aux indicateurs de qualité. Même le bio a subi des fraudes, peut être même plus que l’agriculture conventionnelle si on rapporte au volume produit. Bio, conventionnelle, raisonnée, aucune n’est meilleure, seule la traçabilité dit la vérité, l’IGP l’Indicateur Géographique de Production il n’y a que cela de vrai.
Alors la prochaine fois que vous ferez vos courses regardez les étiquettes et achetez un produit ayant une IGP !

samedi 9 février 2013


La victoire de la liste FNSEA03-JA03 est une belle victoire ! C’est la victoire d’un bilan formidable pour l’agriculture départementale, et les agriculteurs de l’Allier non seulement n’ont pas voulu le changement, mais ont amélioré par leur vote le score de 2007. C’est un satisfecit envoyé à Jean-Marie Lesage et son équipe, qui transmet la chambre d’agriculture en douceur à des successeurs issus notre formation syndicale.
 
C’est la victoire d’une liste d’agricultrices et d’agriculteurs compétents, dynamiques et volontaires capables de peser sur les orientations agricoles départementales pour les six années à venir. Et c’est la victoire d’un syndicalisme de solutions uni entre jeunes et ainés qui maille tout le territoire en permanence et pas seulement à chaque élection.

Le constat est limpide lorsqu’on l’analyse au niveau national : tous les départements où l’union syndicale autour de la FNSEA et des JA est forte, progressent entre deux élections et à l’inverse diminuent lorsqu’il n’y a pas cette forte unité. Nous avons malheureusement le cas du département juste à côté de nous où l’entêtement et l’égo de certains hommes ayant la volonté de cadenasser le syndicalisme depuis des années avec un fonctionnement basé sur le clanisme a amené à donner la Chambre d’Agriculture à l’opposition tout en étant ultra majoritaire par le courant FNSEA.

Je félicite tous les candidats du collège exploitant qui vont diriger la chambre d’agriculture, mais je félicite aussi très fortement les candidats du collège des retraités qui ont confirmé la victoire de 2007 et fait mentir ceux qui écrivaient un peu trop vite dans la presse, que ce collège serait perdu pour la FNSEA03. Le travail accompli par Jacques Coque et ses colistiers porte ses fruits à long terme.

Malheureusement nous ne pourrons pas faire le grand chelem avec le collège syndical, puisque malgré l’énergie que j’ai dépensée pour arriver à unir tous les agriculteurs autour de la FNSEA03 et des JA03, le mode d’élection et les mensonges de la FDSEA03 me volent cette ultime victoire au profit de Jean-Claude Depoil en cela aidé par une incompétence notoire des services de la préfecture incapables de respecter les dates et textes faisant loi.

Mais cela me rend encore plus combatif et les membres de la FNSEA03 avec moi, pour livrer prochainement deux nouvelles batailles, celles de la défense agriculteurs dans les tribunaux paritaires en tant que représentant des fermiers et dans les conseils de Prud’hommes pour représenter les employeurs de main d’œuvre.

Très prochainement je vais retourner sur le terrain faire les assemblées générales cantonales et nous aurons le congrès qui suivra, ce sera le congrès de la victoire !

jeudi 7 février 2013

C'est gagné pour les anciens!


Brillante victoire pour la liste des anciens exploitants présentées par la FNSEA03-JA03. Jacques Coques et Jacques Devaux sont élus sur les deux sièges réservés aux retraités au nez et à la barbe des retraités de la FDSEA03 qui se voyaient déjà reprendre ces sièges perdus il y a 6 ans. Bruno Vif annonçait même dans le quotidien La Montagne d'hier, alors que le vote n'était pas dépouillé, que c'était acquis pour la FDSEA03.
Et bien non, rien n'est acquis et la travail accompli en faveur des retraités par l'équipe de la FNSEA03 porte ses fruits et confirme une tendance lourde d'adhésion aux revendications de la FNSEA.
Yvette Jallet qui se faisait remettre la médaille d'officier du mérite agricole par Jean Mallot samedi dernier pour ses excellents services rendus aux retraités agricoles aura tout le loisir d'astiquer sa médaille chez elle.
La FDSEA03 s'enterre un peu plus à chaque élection au point de perdre cette fois la représentativité départementale au profit du MODEF et de la Confédération paysanne.
Il ne faut jamais proclamer une victoire avant le dépouillement....

C'est gagné!


Avec une participation en légère baisse la liste FNSEA03-JA03 remporte les élections à la Chambre d’Agriculture avec prêt de 52% des voix. Ceci améliore le taux de 4% par rapport aux élections de 2007 malgré trois listes en présence cette fois-ci contre 5 la dernière fois.
C’est une belle victoire, celle d’un bilan de plus de 18 ans sans faillir au service des agriculteurs, celle d’une équipe renouvelée, compétente et dynamique, et c’est la victoire d’un syndicalisme de solutions. La recomposition syndicale amorcée il y a deux ans autour de la FNSEA et des JA paye aujourd’hui et l’Allier bénéficie de la dynamique nationale.
Au niveau national tous les départements où le syndicalisme est fort les résultats progressent, là où s’installe la division les scores diminuent quand ce n’est pas la perte de la Chambre d’Agriculture comme nos voisins du Puy de Dôme.
Beaucoup reste à faire encore et je serai plus long lors d’une prochain post.
Merci à tous les agriculteurs d’avoir voté et merci à tous ceux qui ont voté FNSEA03-JA03 !

dimanche 3 février 2013

Réforme Peillon inapliquable!


Le conseil municipal de St Pourçain a voté à l’unanimité, groupe d’opposition de gauche compris, le report de la mise en place de la réforme Peillon sur l’aménagement du temps scolaire. Et le groupe majoritaire a voté une motion pour le rejet total de cette réforme.
C’est vraiment le genre de réforme qui a été décidée à Paris par quelques techniciens scribouillards et un ministre en mal de renommée. A tel point que même les enseignants, pourtant très bienveillants envers la nouvelle majorité de gauche, sont contre ce projet.
Cette réforme aurait pour but de faire passer le temps scolaire des enfants en primaire et maternelle de 4 jours à 4 jours et demi tout en gardant le même nombre d’heure enseigné, mais en rajoutant le mercredi matin. Et c’est là que le bât blesse. Car cela implique pour les mairies des coûts énormes supplémentaires pour occuper les enfants hors du temps d’enseignement dégagé. Avec cette réforme les enfants devront terminer à 15h30. Il faut donc les occuper jusqu’à 16h30 avec des personnels municipaux puisque ce n’est plus dans le temps des enseignants. Il faut donc trouver du personnel suffisant pour occuper les enfants 1h par jour. Mais où trouve t’on suffisamment de personnes qualifiées qui veulent travailler 1h par jour 4 jours par semaine de 15h30 à 16h30 ?  A St Pourçain il faut trouver une quinzaine de personnes simultanément… Et si cela se présente ce n’est pas créer de l’emploi précaire ? Et dans quels locaux mettre ces enfants puisqu’ils ne sont plus sous la responsabilité des enseignants ?  Et le mercredi à midi que fait-on des enfants ? On ré-ouvre le restaurant scolaire pour les faire manger, car les parents travaillent ? Qui paie ? Et le mercredi après-midi il faut organiser du transport scolaire pour les amener au centre de loisir, qui paie ? Le Conseil-Général doit aussi réorganiser les transports scolaires du mercredi à midi pour ceux qui voudront rentrer chez eux, c’est aussi un coût supplémentaire, qui paie ?
Au niveau de la communauté de communes nous avons évalué l’incidence financière rien qu’en personnel et service de transport supplémentaire à 250.000€ par an ! C’est sans compter la restauration supplémentaire à la charge des communes et des frais induits par l’occupation supplémentaire des locaux. Le gouvernement a décidé d’aider les collectivités qui appliqueraient la réforme à hauteur de 50€/élève en 2013/14. Bien que ce soit loin de couvrir les charges supplémentaires qui paie pour les années d’après ?
Cette réforme est tout simplement impossible à appliquer et le grand danger si elle devait l’être, outre le coût financier supplémentaire pour les communes, serait l’impossibilité de trouver des personnels qualifiés en quantité suffisante pour occuper les enfants 1h par jour, et c’est valable dans toutes les communes de France. La tentation du ministre pour faire passer cette réforme serait alors de ne plus exiger de qualification pour les personnels. Cela ne résoudrait pas la difficulté à recruter et cela mettrait encore plus les enfants en danger de les laisser dans les mains de n’importe qui…
Cette réforme résume bien toute la pensée du gouvernement socialiste : on décide une réforme théorique et on laisse la financer et l’appliquer aux collectivités.  Je décide et tu paie !