Le conseil municipal de St Pourçain a voté à l’unanimité,
groupe d’opposition de gauche compris, le report de la mise en place de la
réforme Peillon sur l’aménagement du temps scolaire. Et le groupe majoritaire a
voté une motion pour le rejet total de cette réforme.
C’est vraiment le genre de réforme qui a été décidée à Paris
par quelques techniciens scribouillards et un ministre en mal de renommée. A
tel point que même les enseignants, pourtant très bienveillants envers la nouvelle
majorité de gauche, sont contre ce projet.
Cette réforme aurait pour but de faire passer le temps
scolaire des enfants en primaire et maternelle de 4 jours à 4 jours et demi
tout en gardant le même nombre d’heure enseigné, mais en rajoutant le mercredi
matin. Et c’est là que le bât blesse. Car cela implique pour les mairies des
coûts énormes supplémentaires pour occuper les enfants hors du temps d’enseignement
dégagé. Avec cette réforme les enfants devront terminer à 15h30. Il faut donc
les occuper jusqu’à 16h30 avec des personnels municipaux puisque ce n’est plus
dans le temps des enseignants. Il faut donc trouver du personnel suffisant pour
occuper les enfants 1h par jour. Mais où trouve t’on suffisamment de personnes
qualifiées qui veulent travailler 1h par jour 4 jours par semaine de 15h30 à
16h30 ? A St Pourçain il faut
trouver une quinzaine de personnes simultanément… Et si cela se présente ce n’est
pas créer de l’emploi précaire ? Et dans quels locaux mettre ces enfants
puisqu’ils ne sont plus sous la responsabilité des enseignants ? Et le mercredi à midi que fait-on des enfants ?
On ré-ouvre le restaurant scolaire pour les faire manger, car les parents
travaillent ? Qui paie ? Et le mercredi après-midi il faut organiser
du transport scolaire pour les amener au centre de loisir, qui paie ? Le
Conseil-Général doit aussi réorganiser les transports scolaires du mercredi à
midi pour ceux qui voudront rentrer chez eux, c’est aussi un coût
supplémentaire, qui paie ?
Au niveau de la communauté de communes nous avons évalué l’incidence
financière rien qu’en personnel et service de transport supplémentaire à
250.000€ par an ! C’est sans compter la restauration supplémentaire à la
charge des communes et des frais induits par l’occupation supplémentaire des
locaux. Le gouvernement a décidé d’aider les collectivités qui appliqueraient
la réforme à hauteur de 50€/élève en 2013/14. Bien que ce soit loin de couvrir
les charges supplémentaires qui paie pour les années d’après ?
Cette réforme est tout simplement impossible à appliquer et
le grand danger si elle devait l’être, outre le coût financier supplémentaire pour
les communes, serait l’impossibilité de trouver des personnels qualifiés en quantité
suffisante pour occuper les enfants 1h par jour, et c’est valable dans toutes
les communes de France. La tentation du ministre pour faire passer cette
réforme serait alors de ne plus exiger de qualification pour les personnels.
Cela ne résoudrait pas la difficulté à recruter et cela mettrait encore plus
les enfants en danger de les laisser dans les mains de n’importe qui…
Cette réforme résume bien toute la pensée du gouvernement socialiste :
on décide une réforme théorique et on laisse la financer et l’appliquer aux
collectivités. Je décide et tu paie !
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