mardi 27 décembre 2022

Qui osera supprimer les villes?

 Nous courrons à la catastrophe faute de subir 40 années de défaut d’aménagement du territoire.

40 ans que tout est fait pour concentrer dans de grands centres urbains les centres de décisions économiques, les entreprises et forces vives de l’économie et la population qui va avec.

Les Michelin, Limagrain, Legrand sociétés multinationales ayant leur siège social en région ne sont plus que des marginaux dans un paysage économique concentré sur Paris, Lyon et quelques autres agglomérations.

A tel point qu’on ne vit plus dans ces mégapoles, on s’entasse, on s’agglutine à des coûts exorbitants, là où le m² habitable coûte plus cher que l’hectare dans les campagnes.

Inévitablement ces centres coagulent désormais toutes les crispations sociales, les communautés qui longtemps ont vécu côte à côte se font face à face. Les esprits s’échauffent, la violence monte, les tensions deviennent légions et les dégâts coutent des fortunes en réparation ou maintien en état.

Alors pour maintenir une paix sociale on fait des chèques, on aide, on subventionne l’inactivité, et puis on investit toujours plus dans ce puit sans fond de l’agrandissement de ces pôles urbains.

Tout cela est payé par de l’argent miracle, de la dette empruntée auprès de monarchies en pétrodollars dont les garants sont ceux de moins en moins nombreux qui paient des impôts plus qu’ils ne reçoivent d’aides. Cette dette qui ronge l’économie, qui hypothèque l’avenir, 47.000€ par habitant enfants et vieillards compris, ce qui fait cumulé plus de 3 milliards d’€, les chiffres sont affolants.

Cette dette qui n’a servi qu’à financer des constructions de plus en plus chères, des immeubles de plus en plus hauts, des moyens de circulation de plus en plus coûteux et de plus en plus saturés. Cette dette qui a servi à concentrer toujours plus de pollution tout en rejetant son mal sur des campagnes vidées devenues des déserts.

Il n’y a plus de trains que pour relier les grandes agglomérations entre elles, il en est de même pour les autoroutes ou pour les moyens de communication numériques.

Mêmes les lois et règlements sont devenues l’apanage du reflet de la vie urbaine faisant peser sur la ruralité des règles n’ayant aucun sens dans son contexte. Quelle application doit-elle faite à la loi Zéro Artificialisation Nette dans une commune délivrant 2 permis de construire par an alors qu’il disparait la surface d’un département tous les 5 ans sous l’agrandissement des grandes agglomérations.  

Une des solutions pour stopper la pollution, nos décideurs ont décidé de s’affranchir des énergies fossiles, sans se soucier qu’il existe bien d’autres sources de pollution bien plus actives et néfastes.

Mais personne ne se soucie de rembourser la dette à ceux qui nous livrent le pétrole et qui faute de vente risquent d’exiger leur dû….

Le dérèglement climatique pour une bonne part ayant sa cause dans la concentration urbaine va finir de faire exploser la vie en ville par ses privations, son manque d’autonomie vitale, ses contraintes qui vont devenir insupportables.

Pendant ce temps les campagnes se vident, se meurent, la valeur de l’immobilier devient secondaire tellement elle est basse, tout y est accessible pour l’essentiel mais tout y est difficile pour le virtuel si cher à l’urbain.

Alors il existe des solutions et la plus efficace s’appelle la répartition des richesses, de l’économie et de la vie sur les territoires.

Oui il est possible de trouver un terrain constructible pour 30€/m² au lieu de 500/m², oui il est possible de créer des lignes de train agréables entre nos petites villes plutôt que des lignes de métro bondées, sous terre et en panne ou en grève, oui il est possible d’accueillir des zones économiques sans prendre sur de bonnes terres agricoles en requalifiant de nombreuses friches industrielles, oui il est possible de créer des réseaux secs et humides dans les petites villes et entre les centres urbains à moindres coûts, oui il est possible de se nourrir localement et à moins cher, oui il est possible de vivre sans polluer et à moindre coût, oui il est possible de vivre sans s’endetter en créant de la richesse et même d’être solidaire avec son voisin, oui la ruralité peut-être une chance de revenir à une vie sociale heureuse plutôt que d’être l’exutoire des villes et le bouc émissaire à la pollution des urbains.

Il faut juste une volonté politique, des décisions courageuses, des exemples qui produisent des généralités, supprimer les couches administratives inutiles, redonner le pouvoir aux élus locaux y compris celui de légiférer localement et transférer les sommes gigantesques néfastes à l’agrandissement des villes en direction des campagnes.

Lorsque le bâtiment du gouvernement avec ses ministres sera implanté dans un département rural, dans une commune qui ne fera pas plus de 10.000 habitants, le commencement du retour à une vie faite de valeurs saines et équilibrées verra le jour avec à la clé les profits économiques pour tous, mais qui osera ?

Si cela ne se fait pas par acceptation et volontarisme, inévitablement c’est par force que cela reviendra mais à quel prix.   

mercredi 23 novembre 2022

Sommes nous au point de non-retour?

 

Chirac lors de la campagne électorale de 1995 avait parlé de fracture sociale pour expliquer les difficultés économiques d’alors.

A la veille de 2023 nous sommes à la veille d’un tsunami économique et social qui peut aller jusqu’au pire, pour la France et une grande partie du monde occidental.

Ceux qui veulent trouver des raisons simples pointeront du doigt le conflit russo-ukrainien.

La vérité est bien plus complexe et remonte à beaucoup plus d’années en arrière.

Nous allons subir 30 ans de déshérence politique, c’est-à-dire de politiques de non-décisions dans des domaines cruciaux, vitaux pour l’économie de notre pays.

30 ans que nos gouvernants politiques s’attachent à interpréter la surchauffe du thermomètre, à camoufler les conséquences plutôt que de chercher à réduire la source de chaleur.

30 ans que la dépense publique vient au secours de toutes les conséquences plutôt que d’investir solidement dans la résorption des causes.

Le dérèglement climatique n’est qu’un épiphénomène dans ce paysage dramatique, qui ne vient qu’exacerber les tensions bien plus fondamentales.

Tout cela parce que notre civilisation comme toutes celles qui nous ont précédées ont besoin d’un ou plusieurs dieux et que les religions sont venues comme toujours défier et assourdir la science.

Le dérèglement climatique qui doit une bonne part au cycle de la terre, même s’il est incontestable que l’homme y prend sa part, peut très facilement, mais très facilement se régler par des mesures dont la science a les clés.

L’épisode du COVID en est l’exemple le plus criant avec des vaccins découverts et administrés en 1 an par des nouvelles technologies, à ce jour la faim ou la grippe saisonnière tuent bien plus que le COVID, ont évité une épidémie mondiale et nous n’en retenons que les éléments de langage des complotistes sur quelques effets secondaires, alors que la science nous a sauvé.

Les OGM en 1992 ont été le révélateur de cette science conspuée, on a préféré laisser la place à des prêtres sacrifiant des offrandes sur l’autel de la démagogie et de la croyance.

La crise de la vache folle en 1996 devait tuer des millions de personnes, ils se comptent sur les doigts d’une main et par la faute de l’action humaine.

Le nucléaire devait rayer la population mondiale de la terre, depuis 60 ans un seul accident en 1986 une faute humaine, Fukushima n’ayant fait aucun mort.

Les pestes ou intoxications alimentaires du moyen âge très naturelles tuaient faute de la connaissance des médicaments quand ce n’était pas la famine, l’élévation de l’espérance de vie a commencé grâce à la science pour passer de 30 ans à 90 ans.

Depuis les années 2000, tout ce qui fait le progrès pour l’homme sur terre est devenu l’objet de méfiances, de combats religieux, l’évangile prônant la décroissance et le malthusianisme.

Aucun homme ayant des fonctions politiques n’ose aujourd’hui porter une parole différente, opposée s’appuyant sur la recherche, l’innovation, l’éducation et la transmissions du savoir.

L’école, l’université ne sont devenues qu’un clan corporatiste sclérosé par ses propres acquis au dépend de la transmission du savoir, parfois portant le discours de la religion décroissante, courbant le dos face à la médiocrité transmise par eux-mêmes aux enfants devenus parents, s’éloignant irrémédiablement des réalités du travail et de l’économie.   

L’assistanat social a pris le pas sur le goût du travail, de la récompense par l’effort, faisant croire que tout est dû et que toute difficulté n’a de solution que par la solidarité de ceux qui continuent à payer mais qui deviennent de moins en moins nombreux et même minoritaires.  

Le phénomène des gilets jaunes a commencé par le ras le bol de petits artisans et entrepreneurs individuels ne comptant pas leurs heures au travail, avant d’être repris par les extrémistes de tous poils qui ne voient la solution que par la violence.

L’assistanat social est devenu une industrie lourde, un secteur économique à part entière ayant ses propres services, jusqu’à se mesurer en % du PIB, c’est dire, gangrenant l’économie du travail en créant des réseaux d’activités parallèles, illicites mais très rémunérateurs, attirant tous les pauvres du monde entier emmenant avec eux leurs religions et leurs traditions, devenant de fait un poids électoral favorisant le cercle devenu vicieux de l’assistanat.

Le gouvernement en place plus que d’autres est l’apothéose de ce sytème, achetant la paix sociale à coup de chèques sur tous les problèmes sans indiquer qu’ils seront sans provision à terme mais, qui finiront par se payer très cher.

Les religions ancestrales cohabitent et se mêlent désormais avec les religions modernes dédiées à la protection de l’environnement et la décroissance dans des combats hétéroclites ayant tous la même volonté de la destruction de notre civilisation occidentale.

Des pays pauvres produisent et nous font parvenir les drogues les plus dures, des pays riches nous occupent avec des esclaves sportifs millionnaires animant les stades jusque sur nos écrans de télévision, que les moins aisés et les plus nombreux de chez nous consomment telles des parts de rêve payées par les aides sociales distribuées grassement, ces pays cachant derrière leur religion qu’ils nous imposent.

Les prêcheurs de l’apocalypse environnementale tiennent par la peur tous les autres et parfois les mêmes, sur le fondement que l’homme détruit la planète et qu’il est néfaste à la vie sur terre.

La prise d’otage de l’Airbus par le GIA en 1996, les attentats du Bataclan, les faucheurs d’OGM, l’attentat de Nice ou les destructeurs des bassines dans les Deux-Sèvres ont tous exactement l’objectif commun de notre destruction ou notre avilissement, même si les prétextes sont différents, toujours par la violence.

Nous avons abandonné notre économie car nous avons abandonné la science qui nous permettait de rester pionniers, imaginatifs et créateurs de richesses au profit d’autres peuples ayant cette soif à notre place, ceux-ci deviennent la tête et le cœur sur notre planète, en se souciant bien peu des religions environnementales et nous relarguant au rôle d’orifice permettant tous les exutoires.

Le COVID, la guerre en Europe, ne sont que de petites conséquences collatérales à notre laisser faire, par peur, par crainte du pire mais surtout, surtout par un manque de courage énorme de ceux à même de prendre des décisions pour guider les autres.

Depuis 30 ans la démocratie vole comme une feuille morte, que le vent des religions porte au gré des scrutins.

Je pense qu’hélas le point de non-retour est atteint, nul n’acceptera désormais chez nous de revenir à peiner, forcer, pour assurer son avenir, celui de ses enfants, préférant la facilité des accompagnements du « quoi qu’il en coûte » appliqués dans tous les domaines.

 Janvier par la hausse généralisée des coûts de l’énergie qui a subit les affres de la religion environnementale, va être le début d’une période terrible. Aucune économie structurée n’est capable en quelques semaines, quelques mois d’absorber des augmentations dépassant les 500%.

Nous avons abandonné une énergie propre, décarbonée, durable en puisant en son sein son bénéfice par des taxes, pour financer de l’énergie couteuse, carbonée, intermittente et avec une durée de vie moins longue que celle d’un homme, la religion environnementale ayant pris le dessus pour le pire de ce dernier.

Il existe des solutions de dernière minute, très peu, faibles, mais qui méritent d’être tentées en redonnant le pouvoir à l’échelon le plus local possible dans le but de reconstruire par la base l’essentiel pour exister, dans toutes les crises c’est l’échelon local qui a fait face et plutôt avec réussite. Le contact des élus avec la population dont ils sont issus, le monde associatif sont la seule chance pour remettre tout en ordre. C’est donc à ce niveau qu’il faut donner le maximum de marges de manœuvres s’appuyant sur des hommes et des femmes fiables, ayant l’envie et le dynamisme de sortir de cette situation, sinon comme les Egyptiens, les Grecs ou les Romains notre civilisation s’éteindra au profit d’une autre, peut être est-ce le cycle normal, ce sera alors aux historiens d’écrire nos pages, leur chance sera d’avoir en possession des hiéroglyphes lisibles de nos nombreuses pages de réseaux sociaux ayant  exacerbé tous les extrêmes de la nature humaine. 

lundi 3 octobre 2022

Nous vivrons en alimentation ce que nous vivons en électricité.

 Je me pose la question de savoir comment nos dirigeants politiques depuis 10 ans ont pu laisser s’installer un tel fiasco dans la gestion de l’énergie électrique au point de transformer la France excédentaire net en un pays déficitaire du niveau des pays en voie de développement.

Le coût de revient du kwh par le nucléaire est d’environ 0,20€/kwh, il est revendu sur le marché européen environ 0,42€/kwh. Jusque là on peut se dire c’est bien comme ça EDF peut faire 0,22€/kwh de bénéfices pour investir dans des nouvelles centrales nucléaires, plus propres, plus durables et entretenir celles vieillissantes. Ce serait trop simple évidemment car EDF ne peut pas revendre à 0,42€/kwh sur le marché intérieur, la France, elle est obligée de passer par le marché européen.

Mais comme la France est devenue déficitaire parce que depuis 10 ans Hollande et Macron ont entrepri de fermer 14 centrales nucléaires françaises, EDF (et les autres sociétés) doit racheter sur le marché européen jusqu’à 10€/kwh, vous lisez bien 1000 fois plus cher parce que l’Europe a décidé de baser le prix de l’électricité sur le prix du gaz ! Et par-dessus le marché il y a des taxes pour financer les éoliennes, panneaux solaires et méthanisation dont le prix de revient est 100 fois plus cher que le nucléaire pour rien produire.

Donc en résumé si demain on paye de 3 à 100 fois le prix du kwh (la différence étant payée par les impôts, le fameux bouclier) pour les consommateurs on peut dire un grand merci aux écologistes qui ont marchandé une poigné de voix électorales à gauche contre l’arrêt du nucléaire. Sans cette destruction de notre autonomie énergétique aucune guerre ni bouleversement mondial n’aurait d’impact sur notre facture électrique.

Mais il en est de même pour l’agriculture, nous en voyons encore peu les effets, mais très vite nous allons payer notre alimentation de plus en plus cher alors que dès la sortie de la 2eme guerre mondiale la mise en place de la Politique Agricole Commune a permis à l’Europe d’être autosuffisante et à des prix les plus bas du monde, parfois même tellement bas que les agriculteurs n’en vivent pas et ce qui a causé l’agrandissement et la disparition de 80% d’entre-eux. Mais le résultat c’est qu’on peut manger de tout et à pas cher, c’est le choix démocratique depuis 1957.

Sauf qu’aujourd’hui encore une fois les écologistes ont marchandé au prix de quelques voix la productivité de notre agriculture par des contraintes telles qu’il n’est plus possible de produire à un coût de revient correct. La France, premier pays exportateur depuis la création de l’Europe a chuté en 10 ans à la cinquième place.

Prenons quelques exemples : les œufs, sous pression des écologistes il n’est plus possible d’élever les poules pondeuses en cage. Résultat au bout de 5 ans après le vote de la loi 70% des œufs viennent d’hors de France par des poules élevées en cages. Et ce sont les œufs mais aussi toutes les préparations à base d’œufs et il y en a. Résultat augmentation de 65% du prix des œufs par le transport supplémentaire, les coût de production et d’alimentation en forte hausse etc..

Autre exemple : la moutarde. Mais plus généralement les graines des plantes de la même famille qu’on appelle oléoprotéagineux. Il devient impossible de les produire en Europe parce que la plupart des produits de santé de ces plantes (pesticides) sont interdits sous la pression des écologistes. Plus possible de combattre les maladies et insectes ravageurs. Et bien désormais on importe ces produits, la moutarde, le colza pour faire de l’huile, les lentilles, les haricots etc... qui sont cultivés avec les pesticides interdits chez nous et au gré des évènements climatiques et du prix mondial.

Désormais nous sommes déficitaires en œufs, volailles, mouton, légumineuses, légumes, fruits, il ne faudra donc pas s’étonner de voir les prix flamber sans qu’on puisse avoir aucune action.

Nous avons eu le même problème avec les masques pour le COVID, demain il faut s’attendre souvent à voir des rayons alimentaires vides suivant les arrivages de tel ou tel produit.

Sous prétexte de la préservation de l’environnement, on marche sur la tête, on va produire de l’électricité très cher avec du charbon qui pollue, on va importer des produits agricoles produits au bout du monde avec des pesticides interdits chez nous, avec un coût de transport exorbitant et si les asiatiques qui raflent tout sur le marché mondial nous en laissent, mettant à mal notre sécurité alimentaire.  

Non, c’est vrai les écologistes prônent la décroissance, le consommer moins, à grands coups de campagnes médiatiques grâce à des moyens informatiques qui conosmment de l’électricité au charbon et avec leurs smartphones fabriqués au bout du monde par des enfants, avec des terres rares extraites avec les moyens les plus polluants du monde. Quand vous payerez votre facture d’électricité, vos œufs, votre lait, vos pâtes, vos légumes secs, pensez à ces gentils écologistes qui font tout pour que vous consommiez moins et plus cher. La France sera bientôt un pays en voie de développement !

dimanche 31 juillet 2022

La sécheresse, l'eau et l'écologie.

 


Je vais vous parler sécheresse, eau et écologie.

Je risque d’être un peu long car difficile de traiter un si vaste sujet à la manière d’un tweet.

A la différence des écolos-bobos qui nous prodiguent leurs préceptes depuis le cœur des villes, bien bétonnées et imperméabilisées avec l’expérience des littératures toutes plus anxiogènes les unes que les autres, je pratique l’eau depuis 30 ans dans mon métier et 25 ans dans mes fonctions électives. A titre professionnel dans l’agriculture je suis irrigant et à titre électif, je m’occupe d’assainissement, d’eau potable depuis 25 ans et depuis plus de 10 ans de la gestion des bassins au travers de diverses instances telles le Comité de Bassin, les Schémas d’aménagement et de Gestion des Eaux de l’Allier et de la Sioule et diverses instances parallèles. Loin de vouloir faire étalage des fonctions que j’occupe, mais de mettre en parallèle la pratique et la théorie.

La sécheresse que nous subissons, une de plus, est la conséquence du dérèglement climatique constaté, mais pas anormal dans le long cycle de la terre qui depuis des millions d’années alterne réchauffement et refroidissement pour diverses raisons et celui actuel aggravé par l’activité humaine. Cela dit au passage nos écologistes toujours plus contradictoires ou soumis à des intérêts financiers portés par des puissances exportatrices de matières fossiles, parfois Russe, n’hésitent pas à favoriser l’électricité dans nos activités tout en combattant la production par le nucléaire ou l'hydraulique qui sont les modes de production les moins polluants.

Ainsi donc la sécheresse que nous vivons fait suite à plusieurs et devancent toutes celles à venir pour des dizaines d’années, une étude allant jusqu’en 2050 prévoit un dérèglement de la pluviométrie encore plus important. Je parle bien de dérèglement de la pluviométrie car ce que nous vivons cette année fait suite à une année pluvieuse excédentaire l’an dernier et un excès d’eau violent en juin dernier. Il a plu sur quelques jours entre 140 et 200mm ce qui représente entre 1400 et 2000m3 à l’hectare ou 140 à 200l/m². Une telle pluviométrie et avec une telle intensité a fait que 80% de cette eau est repartie à la mer, impossible pour les sols, les nappes et les zones humides de capter toute cette eau, sans parler des zones imperméabilisées. Ainsi donc forts de la pluviométrie exceptionnelle de l’an dernier et de gros coups d’eau jusqu’à maintenant, nous sommes incapables de garder seulement une petite partie de cette eau pour combattre la sécheresse.

La sécheresse ce n’est pas uniquement l’agriculture, c’est aussi l’eau potable, la défense incendie, les usines.
L’agriculture c’est notre alimentation et comme c’est important quand on voit les rayons vides des magasins.

Mettre en opposition la méchante irrigation sur d’immenses surfaces et le gentil jardinier qui collecte partiellement son eau de pluie, c’est mettre en opposition une agriculture capable de nourrir plusieurs dizaines de personnes par hectare avec 300mm d’irrigation sur tout un été, contre un jardinier nourrissant 2 à 4 personnes avec l’équivalent de 3000mm par hectare. Oui, l’INRAE a fait de nombreuses études prouvant qu’un hectare de maïs consommait en irrigation 300mm/ha, un hectare de maraichage 3000mm/ha et un maraichage sous serres 13000mm/ha.

Jusque dans les années 90 la France a créé des barrages, sur l’Allier Naussac est le dernier construit et grâce à lui permet de soutenir l’étiage (l’écoulement) tout l’été. Qui penserait à supprimer ce barrage aujourd’hui ? Il fait suite à Villerest qui soutient la Loire et les deux conjugués permettent un approvisionnement en eau sur tout l’été même par fortes sécheresses. Oui mais voilà depuis 1990, d’une part la population a augmenté, surtout dans les villes, l’économie avec et les sécheresses estivales s’accentuent.

Le courant écologiste en permanence minoritaire mais bruyant, n’a pas permis la construction ni de Chambonchard sur le Cher ni de Serre de la Farre sur la Loire, on en paye aujourd’hui les conséquences par le prix de la compromission politicienne.  Chaque année le Val d’Allier, grâce à la vision brillante des hommes politiques depuis 40 ans qui ont construit l’interconnexion des réseaux d’eau sur notre département, permet d’alimenter Montluçon et la vallée du Cher grâce à l’exportation de 650.000m3. Sans cela Montluçon n’existerait plus.

Ainsi donc le barrage de Chambonchard n’a pas pu voir le jour, mais ironiquement grâce au barrage de Naussac, Montluçon a de l’eau à grands frais et au détriment du bilan carbone.

Le stockage de l’eau devient donc une des solutions pour subvenir aux sécheresses à venir. Le stockage naturel de l’eau en premier grâce aux zones humides qu’il faut préserver. Mais là aussi les écologistes font du mal au milieu naturel. Ces derniers veulent absolument préserver les forêts notamment dans les montagnes ce qu’on appelle les têtes de bassin. Le problème c’est que l’expansion de la forêt se fait au détriment des zones humides, les assèche et diminue leur capacité de stockage. Il faudrait pour préserver les zones humides aider l’élevage qui permet de garder des zones « ouvertes » en prairie, mais garder l’élevage veut aussi dire manger la viande que les écologistes combattent aussi car l’élevage émettrait des gaz à effet de serre et combattre les loups et les ours qui détruisent l’élevage, autre tabou écologique qui préfère le loup et la viande de synthèse à l’eau indirectement.

Il faut reconstituer le stockage de la neige qui ne tombe plus et qui était un stockage naturel d’eau sur ces zones humides en montagne. Il faut donc gérer les zones humides pour une capacité maximum notamment en hiver.

Mais on n’échappera pas au stockage artificiel, par des retenues de moyennes tailles multi-usages dans les vallées et les plaines et sans doute la construction de grands barrages capables de retenir à l’image de Villerest et Naussac plusieurs millions de m3 d’eau prélevés en hiver quand l’eau ne manque pas. Sur le bassin Adour-Garonne d’ici 2030 (c’est demain) il va manquer par an 1,5 milliards de m3 rien que pour l’alimentation en eau potable, principalement pour Toulouse, Montpellier et Bordeaux.

Bien sûr que l’économie d’eau est essentielle dans la politique de gestion, mais qui est prêt à supprimer toutes les piscines ? supprimer l’export de l’eau en bouteille ? ne plus laver les moyens de transport ? ne plus arroser les pelouses et espaces verts ? et ne plus prendre qu’une douche et faire une machine à laver par semaine ? C’est pourtant ce que préconise l’étude explore 2050 si on n’augmente pas la ressource en eau, c’est-à-dire son stockage.

Seules, les économies ne seront pas possibles même s’il convient de rendre les réseaux d’eau potable moins fuyards, l’irrigation plus performante et les process industriels utilisateurs en circuit fermé.

Le stockage artificiel devra se faire sous deux formes principales, quelques grands barrages alimentant les fleuves par un soutien géré sur les années et des retenues de moyennes tailles, quelques milliers de m3, afin de pallier le court terme dans ses différentes utilisations.

On peut comparer deux rivières distantes d’à peine quelques kilomètres dans un même bassin, la Sioule et la Bouble, l’une soutenue par le barrage des Fades, l’autre sans soutien. En cas de sécheresse c’est la continuité écologique dans la Sioule et c’est l’assec, la mort de toute biodiversité dans la Bouble.

En outre ces grands barrages fournissent une électricité complètement décarbonée, on ne peut plus verte et stockable par la réserve en eau que le barrage contient.

Le Canada qui est un des pays ayant le plus d’eau sur son territoire a maillé le pays de grands barrages qui régulent et produisent de l’électricité de manière continue sans subir les aléas du vent ou du soleil.

Le Lac du Der, lac complètement artificiel dans la Haute Marne est devenu la plus grande zone humide écologique d’Europe de 48km² et 350 millions de m3, alors que sa création en 1967 a été initiée pour l’alimentation en eau de Paris.

Les barrages sont au détriment de quelques hectares noyés, la solution de la vie sur terre, celle des hommes mais aussi celle de toute la biodiversité.

Et plus en aval il convient de constituer au gré des zones utilisatrices (plaines agricoles, zones urbaines, zones économiques, zones touristiques) des réserves de moyennes tailles pour assurer la consommation d’eau localement en puisant sur les excédants hivernaux qui le plus souvent inondent avec beaucoup de dégâts des villes entières.

Il faudra réutiliser l’eau usée sortant des stations d’épuration, ce qu’on appelle la « réu », comme c’est déjà le cas à Clermont Ferrand où la totalité de l’eau de la STEP sert à irriguer 1500ha de la plaine de Limagne l’été après avoir été stockée et dépolluée par les rayons UV dans de grands bassins tout l’hiver. Ou comme à St Pourçain l’eau qui sort de la STEP, traitée à l’ozone de qualité eau potable.

Le BRGM, qui est une référence mondiale dans l’étude et l’utilisation des ressources naturelles terrestres vient dans un épais rapport affirmer que les « bassines » (réserves d’eau artificielles) si contestées dans les deux sèvres, amélioraient le stockage dans les nappes phréatiques et même le fonctionnement du Marais Poitevin.

Il y a aussi la possibilité des plantes génétiquement améliorées résistantes à la sécheresse, combattues là aussi par les écologistes.

Les solutions passent toutes par la recherche, la science, l’expérimentation et le progrès, j’en suis convaincu.  

Il est vrai que j’ai entendu dans de hautes instances de la bouche même de ces écologistes que nous étions trop nombreux sur terre, quand le malthusianisme est la boussole, la vie devient vite contradictoire avec la nature dont ils favorisent aussi la destruction.

Si nous sommes trop nombreux sur terre, je ne les empêche pas de montrer l’exemple.

Les écologistes avec leurs thèses antitout, avec leurs solutions de retour à la nature comme un jardin d’Eden, par leur dogme et leurs incantations détruisent la nature, détruisent la vie et empêche toute adaptation, tout progrès.

Il y aurait encore beaucoup à dire, évidemment ce texte ne fait pas peur, il n’est pas effrayant, il n’a donc peu de chance de faire de grands échos si vous avez eu le courage de le lire jusqu’au bout, mais outre le fait de remettre l’église au milieu du village, il apporte des solutions, ces solutions dont on reproche si souvent aux hommes politiques de ne pas apporter.

Hélas actuellement lorsque le bout d’une décision politique est prise elle devient difficile à mettre en œuvre, freinée par une administration de l’eau vérolée par des militants écologistes activistes rongeant de l’intérieur l’application par le système.  

Lorsque dans notre pays, sur ce sujet comme sur d’autres, les majorités constituées réussiront à faire loi par -dessus les crieurs d’apocalypse, nous aurons fait un progrès, un seul, celui de faire avancer notre pays vers la modernité et l’adaptation au climat qui change.

mardi 12 juillet 2022

mercredi 20 avril 2022

M.Boudot s'en est allé...

 

Une large assistance dans l’église de St Pourçain ce jour pour rendre un dernier hommage, anciens collègues, élus anciens et actuels, membres d’associations, St Pourcinois pour témoigner à ce serviteur de la Chose Publique leur amitié et le plus souvent leur remerciement.

Lui qui a donné toute sa vie et même une partie de sa retraite au service des collectivités locales, à leur direction, l’homme de l’ombre, celui qui ne discours pas sur les estrades, mais qui a accompagné les élus durant plus de 40 ans à la mairie de St Pourçain, au SIAD et à la communauté en pays St Pourcinois, permettant à ces élus de mettre en œuvre les programmes sur lesquels ils ont été élus.

Il a dans une loyauté parfaite servi des pouvoirs politiques différents, des maires différents, mis en œuvre des projets différents, mais toujours dans un esprit désintéressé, pour que chaque argent mis à disposition par les citoyens soit utilisé à bon escient.

Il a concouru au changement de St Pourçain, à son développement économique aux côtés de Bernard Coulon qui n’a pas manqué de lui rendre hommage dans cette église Ste Croix qu’il pratiquait souvent avec son épouse en chrétien affirmé.

Sans doute trop peu de nos concitoyens ne savent ce que St Pourçain lui doit dans ses réalisations, sa modernisation et la multitude de services déployés au fil du temps à la mairie.

Il est l’exemple du fonctionnaire passé et actuel, laissant aux hommes politiques de passage les tribunes pour des réalisations décidées ensemble avec le souci pour lui de l’abnégation.

Elu en 1995 comme jeune adjoint en prenant les fonctions de l’urbanisme, j’ai tout appris de lui du fond comme de la forme. Il a été un professeur pédagogue permettant d’apprendre les bases de la fonction d’élu, en insufflant le souffle de la rigueur et de l’honnêteté.

Il a su me faire comprendre que tout n’était pas possible et que s’il était facile de dire oui, le non était parfois nécessaire quand parfois même il s’imposait.  Mais je retiens surtout que l’argent public doit être utilisé en étant à chaque fois capable de le justifier auprès des électeurs avec la plus grande rigueur.

Je veux rendre hommage aussi à l’homme, au père de famille que j’ai côtoyé avant d’être élu, avec ses enfants, Emmanuelle, Philippe, Anne, Sophie et son épouse Marie-Claude.

Avec Philippe nous avons le même âge à quelques jours près, nous avons passé presque chaque jour ensemble à la musique, à l’école, chez l’un chez l’autre durant des années.

J’ai toujours senti et apprécié une famille unie où chacun jouait son rôle avec une bienveillance forte des parents sur les enfants. J’ai partagé tant de choses avec eux et pour chacun une raison différente sans jamais que je me rappelle du moindre nuage dans nos relations.

La vie s’est déroulée et nous a tous éloigné, mais je suis resté en contact avec M et Mme Boudot, sa santé s’est dégradée rapidement il y a peu, mais son décès est un réel choc.

Je lui dois beaucoup de l’homme politique que je suis, des règles qu’on doive s’imposer à cette fonction mais je garderai en dernier lieu le souvenir lorsqu’une semaine sur deux il passait me prendre avec Philippe pour nous emmener et venir nous chercher aux répétions de l’Harmonie le samedi soir dans son Audi 80 rouge, sans doute la seule à St Pourçain à cette époque.

Pour paraphraser Emmanuelle, Chatet, rue des Templiers, qu’il repose au troisième sommet du triangle de toute sa vie à St Pourçain.

mardi 12 avril 2022

2017 en pire...

 Nous aurons donc pour la deuxième fois consécutive le couple Macron/Lepen au deuxième tour des élections présidentielles de 2022. N’était-ce pas d’ailleurs la volonté du président sortant ?

Toute l’histoire commence lorsque la presse nationale propriété de quelques milliardaires décident pour leurs intérêts de faire prendre la mayonnaise Macron en 2017. Bien aidés par quelques juges « rouges » ayant pour mission de dézinguer Fillon pour quelques costumes et l’emploi de son épouse, sans aucune comparaison avec la collusion Macron/Mac Kinsey ou bien même tous les membres de familles embauchés avant 2017 par leur conjoint de ministres macronistes, les mettant à égalité avec le couple Fillon.

Bref, le « en même temps » ni gauche ni droite, le parti central récupérant tous les besogneux de la politique avides de postes, a détruit la gauche et la droite républicaine. J’écrivais ici-même en 2017 qu’inévitablement cela aurait pour effet en 2022 de faire monter les extrêmes, c’est logique l’opposition est repoussée en dehors du parti central vers plus de radicalisme. 5 ans après le paysage politique national fait face désormais à deux clivages souvent complémentaires, les gens bien formés sans problème de fin de mois contre ceux qui galèrent chaque jour, et les villes contre les campagnes. Chacun suivant ses convictions politiques mettant alors son bulletin de vote dans l’urne à l’extrême gauche ou l’extrême droite.

Cela n’enlève rien aux gestions plus locales détenues à 90% par les anciens partis dits « républicains » mettant lors des élections locales des raclées au parti présidentiel jusqu’à l’absence totale de représentation.

Forts en 2017 d’une majorité de députés à l’assemblée-nationale choisis par Internet, pour certains n’ayant jamais voté le moindre budget local, sans aucune expérience de la vie politique dont le seul rôle est de jouer les godillots aux ordres du président et du gouvernement avec très souvent un mépris et une humiliation pour les députés de l’opposition ayant pour certains plusieurs élections à leur actif.

Ainsi l’élection que nous venons de vivre voit s’affronter ce clivage Macron/extrêmes jusqu’au plus petit niveau local et ce n’est pas prêt de s’arrêter jusqu’à sans doute l’incroyable.

Au niveau très local quelques exemples : 47,5% à Bert, hormis un manque de reconnaissance de la ruralité quelle autre raison d’un tel score dans ce village rural de 200 votants ?

Mais le plus beau c’est le village de Lenax, 215 inscrits, un maire soutien inconditionnel de Macron et de la députée macroniste, qui a reçu le premier ministre en 2019 lors du grand débat, qui a été en visio-conférence avec le Président de la République lui-même en avril 2021 dont Lepen arrive en tête avec 41,5% des voix reléguant Macron en deuxième place à 23,3%. Oui Lepen fait presque le double des voix de Macron et ce n’est pas faute d’avoir mis ce village sous tous les bons auspices macronistes. Il y a de l’insécurité à Lenax ? des problèmes d’immigration ?

Macron a dit lui-même que si à la fin de son premier mandat il n’avait pas réussi à faire baisser l’extrême droite ce serait un échec, il est à deux doigts de faire élire sa représentante. Si jamais cela devait arriver il faut tout de suite bien affirmer que cela sera sa grande faute à lui personnellement et tous ceux qui l’entourent ou le soutiennent. Il ne faudra pas chercher d’autres responsables, les responsables seront les macronistes !

Je n’irai pas sur l’analyse du fond, ni le programme de Macron, ni celui de Lepen sont capables de sortir la France du marasme présent mais surtout à venir, avec Lepen le chaos et Macron les piqures de morphines à grands coups de « chèques consommation » endettant chaque jour un peu plus notre pays. Dans cinq ans ce sera encore pire que maintenant et sans doute un pouvoir national déliquescent.

Il reste le troisième tour, celui des législatives où je souhaite une défaite des députés macronistes et une victoire de la droite républicaine dont les idées sont majoritaires en France avec comme première valeur le travail et la récompense de ceux qui travaillent. C’est tout à fait possible car les députés sont des élus locaux connus par leur ancrage politique et si j’en juge aux dernières élections locales cela peut se faire. Cependant à ce jour la gauche est la mieux placée pour réussir ce troisième tour, une union Insoumis, verts et PS avec Mélenchon à sa tête est la mieux armée pour porter une majorité à l’Assemblée Nationale si leurs responsables ont l’intelligence de s’entendre.

Vous imaginez Macron ou Lepen avec comme premier ministre Mélenchon ?

En 2017 j’avais écrit que Macron n’aurait pas de majorité à l’Assemblée Nationale et je me suis trompé, alors j’espère que quel que soit le/la président(e) il/elle saura se constituer une majorité de députés.  

Donc désormais rendez-vous les 12 et 19 juin !

dimanche 6 mars 2022

la e-lettre de février du conseiller régional

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A la veille d'une crise alimentaire mondiale

 

Je vais vous parler de crise alimentaire.

La guerre en Ukraine précipite une situation qui de toute façon serait arrivée très vite.

En effet la crise COVID en perturbant la vie économique avait déjà commencé son œuvre de déstabilisation des marchés alimentaires.

Qu’est-ce qu’un marché alimentaire ? C’est toute la filière et l’ensemble des démarches pour arriver au produit final qui sert de nourriture à l’homme sur terre, considérant que l’homme est un omnivore. L’ensemble de la filière c’est l’agriculture c’est-à-dire, la semence, ses capacités de croissance, le machinisme qui remplace la force animale et humaine, la récolte, les stockages et transports qu’on appelle manutention, la transformation et le commerce tout au long de la chaine. C’est bien sûr tout cela encadré par l’intelligence humaine.

La crise COVID a donc perturbé toute cette chaine soit par défaut de moyens de production parce que les usines se sont arrêtées (engrais, machinisme..) parce que les coûts de production, manutention, transformation, ont bondi sous l’augmentation du coût de l’énergie, raréfiant tous les éléments de la chaine économique et en conséquence augmentant son prix de revient. La crise COVID a accrue aussi la volonté des pays dépendants d’autres pour leur alimentation, à réduire cette dépendance en augmentant les stocks par l’achat de denrées alimentaires plus que d’ordinaire, on a immédiatement vu l’effet sur l’augmentation du prix des matières premières. Bien sûr cela créé un déséquilibre mondial car seuls peuvent le faire ceux qui ont la trésorerie pour, la Chine, l’Asie et les pays pétroliers du Moyen-Orient.

La guerre récente en Ukraine multiplie encore ce facteur de crise alimentaire car en quelques années et par de très gros investissements la Russie et l’Ukraine sur leur partie sud sont devenus les premiers exportateurs mondiaux de blé, de tournesol et en moindre quantité de maïs représentant 30% du commerce mondial, se substituant à l’Europe qui a fait le choix de la baisse de production. Sans doute Poutine a des velléités stratégiques de rapport de force, mais bien plus encore de posséder l’arme alimentaire par la production et le commerce avec le port Ukrainien d’Odessa un des plus importants au monde pouvant charger de très gros bateaux (panamax) en eaux profondes. L’Ukraine dans sa quasi-totalité et la Russie dans sa partie frontalière sud-ouest disposent du potentiel de production le plus fort au monde par la qualité de ses terres les tchernozioms.

A ce jour 6 millions de tonnes de blé en stock sont bloqués en Ukraine et Russie dont la destination était l’Afrique du Nord (Egypte, Algérie, Maroc...) qui disposent de quelques semaines de stocks pas plus, mais surtout qui n’ont pas les moyens d’acheter du blé qui est passé de 200€/T à 400€/T en quelques mois. Le blé reste la base de l’alimentation mondiale suivi du riz, la Chine est le premier producteur mondial de blé mais très insuffisamment pour nourrir sa population.

La France produit chaque année environ 40 millions de tonnes dont la moitié pour son utilisation nationale et l’autre moitié à l’export, l’Europe et aussi l’Afrique du Nord. Fin février la France dispose d’environ 3 millions de tonnes de stock, donc très loin de pouvoir satisfaire le besoin d’Afrique du Nord mais c’est sans compter le besoin du reste du monde. Le prix de la tonne de blé reflète bien la pénurie mondiale, même avec les USA, l’Argentine, le Canada ou l’Australie les autres grands pays producteurs.

Une pénurie de blé sur l’Afrique du Nord et l’Asie du Sud-Est aura pour conséquence de forts mouvements de révoltes des populations, en ce qui concerne l’Afrique du Nord il faut s’attendre à de forts mouvements migratoires vers l’Europe.

En outre la Russie est un des principaux pays producteurs d’engrais grâce à son gaz et donc ce marché est en pénurie complète, difficile d’acheter des engrais et leur prix en un an est passé pour le principal qu’est l’Urée de 180€/T à 700€/T. Pour bien comprendre un blé sans engrais peut produire naturellement en bonnes conditions 4T/ha, avec de l’engrais 8 à 10T/ha. Pour le blé cette année en France, il ne devrait pas y avoir de problème car les stocks sont là, mais quid de l’an prochain ou des cultures qui seront semées au printemps. La France là encore a fait le choix de fermer presque toutes ses usines d’engrais au profit de la Russie, l’Egypte et la Chine.

C’est sans compter avec le climat, imaginons des sécheresses comme en 2018, 2019 et 2020 c’est 40% de rendements en moins. La France sous la pression des écologistes combat le principe de stocker l’eau abondante en hiver pour s’en servir l’été donc impossible de pallier aux sécheresses. Jusque là on importait ce qui manquait, c’est-à-dire qu’on importait l’eau qui a servi à produire les cultures, surtout les fruits et légumes très gourmands en eau, mais dans ce marché mondial très perturbé une sécheresse pourrait faire craindre le pire.

En résumé à ce jour, aucune crainte sur notre alimentation par-contre une très forte hausse des prix à attendre sur les produits finis d’autant plus qu’ils seront transformés. Dans une baguette de pain à contrario vu que le blé représente 2% du prix, il n’y a aucune raison d’une augmentation, le doublement du prix du blé revient à augmenter de 0,02€ par baguette.

A moyen terme, il faut se rappeler qu’on ne récolte en agriculture une seule fois par an, le manque d’engrais risque d’entraîner des répercussions sur les cultures qui vont être semées au printemps (maïs, tournesol, pommes de terre, sorgho…) et l’hiver prochain si les difficultés d’approvisionnement perdurent sur les céréales d’hiver pour l’Europe. Par-contre il faut s’attendre à une chute de production des céréales sur l’Ukraine et la Russie, cette campagne car il sera difficile de récolter et pour la récolte suivante car il sera difficile de semer, je rappelle un déséquilibre à prévoir de 30% du commerce mondial, une paille.

A long terme il faut augmenter en Europe notre souveraineté alimentaire, cela passe par un changement de paradigme de la PAC qui prévoit une baisse de la production, l’activation de nouvelles technologies sur les plantes afin d’être capable de les faire pousser avec moins engrais et avec une résistance à la sécheresse et aux maladies, la robotisation et la numérisation pour pallier au manque de main d’œuvre et le stockage de l’eau pour contrer le changement climatique.

Certaines thèses écologistes occidentales, portées par des militants le ventre plein, prônent le malthusianisme, c’est-à-dire la régulation naturelle de la population en fonction des crises, c’est sans moi, ou alors qu’ils nous montrent l’exemple.

Conclusion : l’abondance de nourriture et sa variété subventionnées très largement en Europe ont fait oublier trop vite que des épidémies ou des guerres pouvaient faire craindre des crises alimentaires mondiales, il convient en Europe de retrouver au plus vite sa souveraineté alimentaire par l’emplois de techniques innovantes et de produire au maximum du potentiel pour nourrir en partie les populations des pays sans agriculture du fait de leurs conditions naturelles, en cas de défaut les guerres pourvoiront au déficit alimentaire à celui qui sera le plus fort.

L’alimentation, l’eau, l’agriculture sont des vecteurs de paix, il ne faudra jamais l’oublier.  

jeudi 3 mars 2022

Le SDAGE a été voté, 3,6 milliards € voués au gaspillage d'argent public.


 Mon discours:

Mesdames et messieurs le 22 octobre 2020 était adopté le projet de SDAGE par une faible majorité de 49% des voix, tandis que tous les autres bassins adoptaient leur projet de SDAGE à plus de 70%.

Il faisait pourtant l’objet d’un gros travail en amont, de la part de différentes commissions dont celle de la planification et d’une consultation importante de tous les acteurs de l’eau du bassin.

Cette majorité obtenue grâce à une forte abstention, prouvant une faible adhésion à ce projet aurait dû alerter tous ceux qui en charge de l’élaboration du SDAGE faisaient fausse route.

Je veux parler bien sûr du secrétariat technique de bassin dans toutes ses composantes et tous ceux en charge de la constitution de l’état des lieux et des propositions des mesures à prendre dont il était clair que dans sa majorité le comité de bassin n’adhérait pas à leurs thèses.

La cause en revient principalement au SDAGE précédent qui n’a semble-t-il rien résolut, l’état des lieux 2019 est formel, 27% des cours d’eau étaient en bon état écologique en 2013, ils ne sont plus que 24% en 2019.

Lorsqu’une politique ne marche pas l’intelligence est d’en changer, surtout vu son coût j’y reviendrai plus loin.

Ainsi fort d’un projet auquel une majorité n’adhère pas, la procédure pour arriver à aujourd’hui voudrait que l’on consulte et là aussi le bon sens voudrait qu’on écoute tous ceux qui ont un avis à donner, surtout ceux qui ont un avis différent puisque le passé nous rappelle que les résultats sont mauvais.

Mais rien n’y fait, la consultation est certes faite dans le respect de la procédure, on écoute mais on n’entend pas.

Aucune prise de conscience ou de mise en perspective des différents avis, l’expression du militant associatif, du citoyen moyen, souvent nourri par l’encyclopédie universalis Facebook a autant de poids et parfois davantage qu’un élu représentatif de centaines, de milliers ou de millions de personnes, pas plus d’ailleurs que l’usager économique dont ses techniciens travaillent à des avis basés sur la recherche et la science.

Il existe même des études faisant loi sur le bassin, portées par des établissements publics, mais dont on se sert pour caler les pieds des bureaux des rédacteurs du SDAGE. 

L’activité humaine, l’économie, l’aménagement du territoire sont autant de gros mots dans un processus où le dieu de l’écologie punitive fait parvenir ses encycliques par la voie de ses prophètes, prônant la décroissance et le malthusianisme.   

Ne cherchez pas vous ne trouverez dans ce document d’orientation aucune référence à l’économie.

Alors que dans le projet de SDAGE il est écrit que l’avis doit être ascendant, on fait fi de l’avis des SAGE, celui que je préside comme les autres, la science infuse est à Orléans, y siège le pouvoir suprême d’orientation du bon courant pour les territoires, en estimant pour ceux-ci bien heureux de recevoir quelques subsides pour contrer les responsabilités de ces mauvais résultats, dont ces mêmes territoires sont forcément responsables.

Et on persiste dans la mauvaise direction puisque le projet de SDAGE présenté ce jour avoue lui-même que 79% des cours d’eau, 80% des plans d’eau, 46% des nappes, 67% des estuaires, risquent de ne pas atteindre le bon écologique en 2027, on imagine même déjà un régime dérogatoire.

C’est normal puisque ce SDAGE maintient le cap sur la continuité du précédent.

Le SDAGE est un document d’orientation, c’est l’article L121-2 du code de l’environnement, mais en Loire-Bretagne on innove en lui ajoutant des déclinaisons, ce qui transforme le SDAGE en énormes documents contraignant, parce que l’administration lorsqu’elle a un problème en France dispose du pouvoir magique de la loi, du règlement, des prescriptions, des circulaires et des mises en compatibilités dont on voit aujourd’hui au niveau local comme au niveau national l’efficacité, menant à la continuité Eco sclérosante vers la dégradation des milieux normatifs.  

Et le SDAGE Loire-Bretagne est un modèle du genre, il dépasse de loin tous ses homologues, 786 pages en trois tomes dont l’objectif premier est que chaque citoyen puisse se l’approprier.

Je vous livre une phrase type p76 du Tome 1 :

Par ailleurs, d’autres substances dites ubiquistes correspondent à des polluants persistants, bioaccumulables,toxiques et multisources s’avérant omniprésents dans l’environnement à savoir : les diphényléthers bromés,le mercure, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS),les dioxines, l’hexabromocyclododécane, l’heptachlore et le tributylétain.Des actions de réduction efficaces sont alors difficiles à mettre en place concernant ces deux catégories de substances mais devront être étudiées dans la mesure des techniques économiquement acceptables dès lorsqu’un rejet est identifié.

On sent tout de suite que Mme Michu ou M. Martin va très vite pouvoir s’approprier l’idée de ce texte, et ce n’est pas un exemple isolé.

Je vous la traduis en français moyen : Lors de la présence de polluants persistants difficiles à éliminer, on cherchera la source et on essaiera de la réduire par des techniques économiquement acceptables.

Je n’irai pas plus loin sur le fond, lorsque l’orientation en vient à dicter l’usage des pratiques locales dans ses moindres détails, on se rapproche très rapidement de la dictature administrative, le SDAGE devient alors un document prescriptif qui s’adosse au code de l’environnement, qui l’amplifie, qui ne résoudra rien, mais qui justifiera le travail de tous ceux qui sont en charge de son élaboration et dans ce domaine comme dans d’autres on pourra dire fièrement pour se rassurer « en matière de gestion de l’eau on a pourtant tout essayé ».

La Loire coule depuis le Mont Gerbier des Joncs jusqu’à Nantes depuis des millions d’années, mais en continuant dans la même démarche, vous verrez qu’on finira par préconiser d’inverser son sens d’écoulement pour résoudre les problèmes, avec le même résultat connu par avance.

Le problème est que cela a un coût toutes ces déclinaisons et le SDAGE annonce la couleur, 3,6 milliards d’ici 2027, 10700 mesures pour ne pas atteindre les objectifs !

Je vous prends à témoin Mrs Mmes les usagers économiques, chefs d’entreprises, citoyens, mais aussi les élus représentant les collectivités de toutes tailles, qui d’entre vous auraient le courage d’établir des budgets de milliers, de millions, de milliards d’Euro, dont les ressources viennent des taxes et prélèvements sur nos concitoyens, dont par avance vous savez qu’il n’y aura pas de résultat ?

Qui peut décemment dans la situation économique de notre pays et de nos concitoyens décider de taxer des gens pour alimenter un puit qu’on sait sans fond ? Si le SDAGE est voté aurez-vous le courage de l’expliquer à vos électeurs ou mandant ? de répondre à la presse sur ce gaspillage d’argent public dont vous aurez participé à la décision ?

Au cours de la consultation nous sommes un certain nombre à avoir exprimé des idées différentes qui se résument en une seule, redonnons l’argent collecté aux collectivités locales qui savent mieux que personne bien employer cet argent pour tous les usages suivant leurs compétences, avec des orientations dont les résultats sont à portée des objectifs qu’on se fixe, qui allient économie avec une écologie de solutions.    

Je finirai sur la forme, le SDAGE a été élaboré par la commission planification dont je fais partie, où je me suis épuisé à ne jamais être entendu, mais surtout à passer du temps pour couper des cheveux en quatre, déplacer des virgules, changer un mot dans une phrase et principalement passer son temps à chercher dans le dictionnaire des synonymes.

Moins de 20% des élus inscrits à la commission planification étaient présents aux 7 journées de travail, que dis-je aux nombreuses heures de dissections scripturales, à l’élaboration de phrases dont je vous ai fait lecture, les élus ne sont ni des techniciens ni des académiciens, leur rôle est de décider pas de passer du temps pour torturer les textes, dans des agendas plus que serrés.  

Mais là où le bât blesse c’est que pour décider il faut aux élus les moyens de le faire et avoir la communication des éléments, être renseigné.  

Madame la Préfète j’ai cherché les comptes-rendus des commissions planification, encore tout à l’heure j’ai vérifié aucun compte rendu disponible, est-ce normal ?

On voit très bien que rien n’est fini ni clair, depuis lundi le service des instances ne cesse de nous envoyer des erratums, dont il est difficile de rapprocher des discussions en séance puisque justement nous n’avons pas les comptes rendus. On devine qu’en coulisse chacun s’agite pour que jusqu’au dernier moment ses intérêts soient pris en compte modifiant ainsi les textes arrêtés lors de la dernière séance de la commission planification.

Et puis les séances s’éternisant, la convocation pour la dernière commission planification dont l’objet était le vote définitif pour la présentation devant ce comité de bassin, n’a absolument pas respecté le règlement puisque le 4 février les membres présents en fin de soirée ont décidé entre gens de bonne compagnie de reporter ce vote au 9 février soit 5 jours plus tard alors que le règlement impose 15 jours avec convocation.

Cette infraction au règlement est grave dans un établissement de la République.

Le caractère d’urgence aurait pu être invoqué mais n’apparait pas sur la convocation et pour cause rien ne pourrait le justifier puisque les invitations au comité de bassin n’étaient pas envoyées.

Pas de compte rendu, le non-respect du règlement, des erratums sans pouvoir vérifier de leur bien fondé, 786 pages dont les effets nuls sont connus par avance, un bréviaire voué à la décroissance.

 Mesdames et messieurs, en élu de la république responsable que je suis il m’est impossible de cautionner cette monstruosité administrative, ce déferlement d’algues vertes prescriptives, ce gaspillage financier, je voterai contre ce SDAGE et vous demanderai de faire de même, le SDAGE 2016-2021 ainsi continuera de s’exercer et nous aurons 6 ans pour tout remettre à plat sans urgence.  

Je vous remercie de m’avoir écouté.