jeudi 30 juin 2011

Observatoire des prix et des marges



Le rapport de l’observatoire des prix et des marges a accouché d’une souris.
Certes il met en évidence que la grande distribution se taille des croupières sur le dos des producteurs sur certains produits alimentaires, mais que cette dernière d’une manière générale ne fait pas des bénéfices exceptionnels sur ce secteur.
En clair la conclusion du rapport explique bien que les producteurs ne gagnent pas leur vie avec leurs produits, et les transformateurs et la grande distribution font une marge de 1 à 2% et donc comptent sur le volume pour améliorer les marges nettes.
Qui est le gagnant ? Sans doute le consommateur qui peut se nourrir avec une alimentation de qualité pour un prix dérisoire, moins de 15% de son budget familial.
Mais cela peut il durer ? Non, et le risque est l’envolée des prix pour le consommateur ou la disparition des producteurs.
C’est donc toute la chaîne de l’alimentation qui est à revoir, car même si le consommateur achète des produits bons marchés, il les paie souvent de 4 à 10 fois le prix payé au producteur. Conclusion, l’imposante et lourde machine qui sépare le producteur du consommateur fait se multiplier le prix de départ. Mais cette lourde machine fait travailler des milliers d’emplois qui sont aussi des consommateurs et tout ceci procure des taxes à l’Etat.
Il faut donc faire un vrai choix de société sur notre système alimentaire.
La solution la plus simple et qui déstabiliserait moins un système qui ne marche pas si mal que cela, serait sans nul doute le coefficient multiplicateur en partant du prix de revient du producteur, tolérer à chaque maillon de la chaîne une marge minimum.
Certes cela risque de faire augmenter les prix à la consommation de 1 à 3% en moyenne, mais n’est ce pas le prix à payer pour une alimentation saine et en abondance ?
C’est le système qu’applique la filière avicole, et cela ne marche pas si mal…
L’autre alternative est la vente directe, cela peut être une solution pour quelques produits, mais d’une manière générale, la famille de la banlieue parisienne ne fera pas plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver ses produits chez plusieurs producteurs.Il serait temps qu’en matière d’alimentation nous nous posions les vraies questions.

lundi 27 juin 2011

Réforme des collectivités




Mercredi dernier a eu lieu un débat de fond sur l’avenir de notre communauté de communes et la réforme de l’intercommunalité.
La carte telle que proposée par le Préfet, regroupe St Pourçain, Varennes et Lapalisse.
La fusion entre St Pourçain et Varennes semble logique et ce sont deux com-com qui travaillent depuis longtemps en collaboration. La fusion de cet ensemble avec Lapalisse est par contre là une surprise de la carte et sans réel fondement.
De plus la tergiversation des élus de Lapalisse, voulant, puis ne voulant plus, puis voulant, et un certain double jeu du président de la com-com de Varennes, ont provoqué un très gros doute chez les responsables St Pourcinois.
Quoi qu’il en soit les élus de St Pourçain, si bien en conseil des maires qu’en conseil communautaire, se sont prononcés à l’unanimité pour une fusion entre Varennes et St Pourçain, en refusant la fusion avec Lapalisse et l’acceptation de la commune de Broût Vernet.
Bernard Coulon qui un temps se serait laissé forcer la main pour la fusion des trois com-com a bien réagi en écoutant les élus, et surtout en mesurant l’enjeu d’une fusion dénuée de logique.
Il a donc rétabli le bon sens et a affirmé vouloir créer un 4e pole économique dans le département autour de St Pourçain et Varennes et laissant la porte ouverte à quelques communes limitrophes qui voudraient s’y rattacher.
Les conseils municipaux vont maintenant délibérer, sans doute dans ce sens pour les communes composant la com-com de St Pourçain, et la Commission Départementale de Coopération Intercommunale devra aussi se positionner afin de donner un avis au Préfet qui aille dans ce sens.
La réforme de l’intercommunalité est sans doute nécessaire et possible, mais en discussion avec les élus de terrain, avec une logique respectant les bassins de vie, et surtout en permettant que les citoyens s’y retrouvent et que cela leur apporte un plus.
Il est trop facile de dessiner une carte dans un bureau moulinois ou parisien, sans tenir compte des particularités locales. C’est comme cela que s’est créée l’Union Soviétique à une certaine époque…
Il existe des affinités, des habitudes de vie, mêlant des réseaux culturels, sociaux, religieux, économiques qu’il faut respecter !C’est dans ce sens que la volonté des élus de St Pourçain et son président Bernard Coulon se sont prononcés.

dimanche 19 juin 2011

Danger du bio!



Dans l’affaire de la bactérie tueuse en Allemagne sur les graines germées, jamais nous n’avons entendu la presse dire que la contamination s’est faire dans une ferme bio ! Et pourtant c’est la vérité, et la preuve que le bio n’est absolument pas une garantie d’innocuité pour la santé humaine, même bien au contraire, car beaucoup de maladies des plantes ou des animaux sont dangereuses pour la santé humaine. Les traitements que les agriculteurs font sur les plantes malades ont très souvent pour rôle de rendre ces êtres vivants sains et d’assurer par voie de conséquence la bonne santé des hommes.
Le bio peut être plus dangereux parfois que des résidus de produits qu’on peut trouver dans les plantes, car il tue instantanément, la preuve a été faite !
Cessons encore une fois de mettre le bio à la fausse place où il est, le bio a tué 30 personnes !C’est bien plus que le nucléaire à Fukushima !

Sécheresse



Jeudi nous étions à Clermont en réunion de cellule transport de paille, et vendredi à la préfecture pour faire l’état des problèmes financiers agricoles dus à la sécheresse.
La réunion de jeudi réunissait les représentants de la SNCF, des fédérations de transporteurs, de l’Etat et des responsables agricoles régionaux. Après avoir évalué les besoins de la région Auvergne, soit 140.000 tonnes, chaque département a fait état de ses besoins, et les opérateurs de transport ont proposé des solutions.
La SNCF peut mettre à disposition en France 10 trains de 30 wagons à raison de 500T par train. Sachant que pour un train il faut une semaine par rotation cela fait 5000T de potentiel par semaine. Rien que pour la région Auvergne si le seul opérateur est la SNCF il faudra 28 semaines à conditions que tous les trains de France soient consacrés à l’Auvergne ce qui est impossible et ubuesque. Le prix indicatif étant de 50€/T mais peu de gare en Auvergne peuvent recevoir des trains complets ce qui complique la donne.
Les transporteurs routiers disposent en été d’un potentiel limité par les vacances et la forte demande en transport par les producteurs d’eau en bouteille. Leur estimation là encore si tout se fait par la route est une flotte dédiée, c’est-à-dire des camions qui ne font que cela, est de 33 camions par semaine, à un coût de 110€/T. Ils pensent que l’affrètement n’est pas possible pour ce genre de travail car trop aléatoire, mais par contre qui diviserait le prix en deux.
Même par un mixage des deux solutions le problème du transport va être un réel problème d’autant plus si le délai exigé est court. Nous avons demandé aux responsables de l’Etat de faire appel à l’armée avec des moyens importants.
Vendredi à la préfecture étaient réunis les responsables de toutes les organisations agricoles, les banques et le secrétaire général de la préfecture ainsi que le directeur de la DDT. La chambre d’agriculture et la FNSEA03 ont fait un descriptif sans concession mais non alarmiste de la situation en estimant un surcoût par exploitation de 25.000€ due à la sécheresse par l’achat de fourrage. Nous avons bien relaté le problème de la paille, mais avons encore espoir que les pluies viennent minimiser l’impact sur l’affouragement. Les autres organisations agricoles comme à l’habitude, sans données chiffrées ni références, ont bien sur décrit une situation épouvantable, la faute au gouvernement qui ne fait rien, et que bien entendu tout était foutu. Les banques ont corroboré les estimations que la chambre et la FNSEA03 ont faites, et proposé des solutions qui sont pour le moment essentiellement des mesures à court terme. Je soutien le courage de Christian Michalak, préfet par intérim qui a organisé cette réunion sans se défausser de sa responsabilité, et qui a soutenu les agriculteurs en demandant aux banques de faire un effort supplémentaire envers le monde agricole. Nous avons tous convenu de nous revoir en septembre, pour faire le point après les moissons, la récolte de paille et un nouvel état des finances des agriculteurs.Sur ce sujet brûlant la FNSEA03 et la Chambre d’Agriculture chaque jour met en œuvre des moyens administratifs et humains dans la résorption de cette crise sans précédent.

jeudi 16 juin 2011

Sécheresse



Mercredi 15 juin avait lieu le conseil fédéral de la FNSEA rassemblant les présidents de chaque département, en plus des membres du conseil d’administration et des présidents des associations spécialisées.
Le sujet d’actualité et qui a monopolisé une bonne partie de la réunion était évidemment la sécheresse et l’approvisionnement en paille des départements déficitaires.
En clair les départements du bassin parisien bien que touchés par la sécheresse et donc un rendement en grain et paille prévisiblement en baisse par rapport aux années normales, sont excédentaires en paille, tandis que plus de 30 départements au sud et à l’ouest de Paris sont déficitaires et pour certains très déficitaires, l’Allier en fait partie.
Evidemment le comité SOS sécheresse et plus particulièrement la chambre d’agriculture et la FNSEA03 activent leurs correspondants sur les réseaux appropriés dans chaque département.
La difficulté vient essentiellement pour les départements excédentaires de recenser l’offre et d’assurer la logistique derrière les moissonneuses, d’une manière groupée et collective. Cette logistique étant partagée et aussi la préoccupation des départements déficitaires.
Les discussions ont été parfois vives entre les départements d’élevages soucieux de préserver la vie des animaux, et les départements céréaliers n’ayant toujours pas admis la redistribution des aides en 2010 à leurs dépens. Souvent la question a été de savoir si en cas de crise à venir des céréales, les éleveurs assureront la même solidarité réciproque envers les céréaliers et payant notamment les céréales plus cher que le marché, beaucoup en doute…
Les présidents de la Marne, l’Aube, la Seine et Marne et tant d’autres, ont apprécié que soudainement les autres départements se souviennent qu’il n’y ait pas que des primes à prendre dans leurs départements, mais existent aussi des hommes dans les fermes voulant bien être solidaires…
La FNSEA demande à ses représentants dans tous les départements de jouer la solidarité et l’exemple, et d’une manière générale, c’est cela qui primera.
L’Allier ne fera pas exception, localement la solidarité s’exprime pleinement au travers d’actions concrètes entre céréaliers et éleveurs, le comité SOS sécheresse s’active et tout est fait pour que les 30.000T estimés comme besoin supplémentaire soient très prochainement disponibles dans les exploitations. Reste à déterminer le coût, mais on s’oriente vers un prix proche de 150€/T rendus.
Là encore le syndicalisme fait tout pour qu’une prise en charge soit effective par l’Etat ou les collectivités locales afin de minimiser l’impact de ces charges supplémentaires sur l’économie des exploitations.Les responsables professionnels s’activent chaque jour sur ce sujet grave pour chaque agriculteur.

vendredi 10 juin 2011




Le président de la république a fait hier un certain nombre d’annonces en Charente au sujet de la sécheresse et de l’aide potentielle à apporter aux agriculteurs.
Outre la réflexion sur la création de retenues d’eau, les mesures annoncées sont peu significatives et ne résoudront rien.
Cependant il y a derrière tout cela une stratégie qui s’explique.
Annoncer des aides significatives à ce jour n’aurait pour seul impact une surenchère des prix sur tout ce qu’auront besoin les agriculteurs pour surmonter cette crise.
Nous l’avons vu en 2003, l’aide au transport de paille qui avait été allouée par le gouvernement a fait flamber le prix du transport et l’agriculteur a été le grand perdant de l’opération.
Le syndicalisme majoritaire FNSEA avec beaucoup de raison suggère donc de faire le point en septembre, une fois que les charges seront engagées, et le gouvernement viendra aider directement les agriculteurs par des prises en charges.
Il est évident que le président de la république ne pouvait pas annoncer cela.
Sur le terrain par contre la Chambre d’Agriculture de l’Allier et la FNSEA03 s’activent avec ferveur. Nous avons d’ores et déjà trouvé et contractualisé en partie pour 10.000T de paille dans les régions céréalières et la recherche continue pour les 20.000 manquante, avec de sérieux contacts.
De même des contacts sont pris pour transporter toute cette paille, soit par train soit par camion, le problème sera traité régionalement.
Ce n’est pas sans peine, et sans interventions maladroites de la FDSEA et du Conseil Général, qui en mal d’exister, tentent quelques actions individuelles qui ont pour effet de ralentir notre travail à forces d’explications et de brouiller la pensée de nos interlocuteurs qui ne connaissent pas le contexte politique du département.
La FDSEA stigmatisant toujours les céréaliers comme des voyous voulant la mort des pauvres éleveurs.
Heureusement les contacts que nous avons prouvent tout le contraire et la générosité des céréaliers des grands bassins producteurs.
La paille ne manque pas, ce qui va manquer c’est une logistique à la hauteur de la tâche et à un coût raisonnable.Les responsables agricoles majoritaires de ce département s’activent chaque jour pour le devenir de notre agriculture départementale.

mardi 7 juin 2011

Voilà un projet intéressant!




Le projet lancé par des entreprises allemandes ambitionne de chauffer l'Europe grâce au soleil et au vent du Sahara

Parmi les industriels qui observent de près les révolutions arabes en cours, on trouve de nombreuses entreprises allemandes. Depuis l'été 2009, plusieurs d'entre elles - des groupes financiers comme la Deutsche Bank et des industriels comme E.ON, RWE ou Siemens - ont lancé le consortium Desertec, à l'origine d'un projet énergétique particulièrement ambitieux : l'exploitation à très grande échelle de l'énergie solaire et éolienne dans les déserts d'Afrique du Nord pour fournir à ces pays, mais aussi à l'Europe, l'électricité dont ils auront besoin.
Les chiffres avancés lors du lancement du projet sont gigantesques : il s'agirait de couvrir en 2050 les besoins en électricité du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, ainsi que de fournir 15 % de la consommation du Vieux Continent. Le coût total de l'investissement serait d'environ 400 milliards d'euros sur quarante ans.
Basé à Munich, le consortium Desertec Industrial Initiative (DII), chargé de créer d'ici à fin 2012 les conditions techniques, juridiques et économiques de cette ambition, met cependant en garde. Pour ses responsables, il ne s'agit surtout pas d'un grand projet " à 400 milliards ", mais d'une interconnexion de nombreux projets locaux, une trentaine, précisent-ils. Ainsi le Maroc vient-il d'être choisi pour la construction d'une première centrale solaire de 500 mégawatts.
Evidemment, depuis la révolution tunisienne, une question taraude les esprits : Desertec, conçu au temps des régimes dictatoriaux de Tunisie et d'Egypte, est-il remis en question par le " printemps arabe " ? Paul van Son, le Néerlandais qui dirige DII, ne le croit pas. Dès le 4 mars, il a publié une déclaration que son équipe présente toujours comme la référence sur le sujet. Certes, " les changements politiques actuels risquent d'entraîner des retards dans la planification des premières installations ", mais ils ne remettent pas Desertec en cause.
Au contraire. " La mission de DII - la mise en valeur à long terme des énergies renouvelables pour les populations locales et pour l'exportation vers l'Europe - ne perdra de sa signification dans aucun scénario, affirme M. Van Son. Jusqu'en 2050, la population nord-africaine va croître très fortement. On va observer une augmentation de la demande énergétique, tandis que l'emploi et les perspectives économiques pour les populations jeunes vont devenir une urgence.(...) Desertec, c'est aussi le développement de nouvelles industries en Afrique du Nord et au Proche-Orient, la création d'emplois etun transfert de technologies et de connaissances. "
Signe encourageant pour le consortium : à la mi-avril, quatre ministres tunisiens ont donné leur accord pour lancer une étude de faisabilité pour de grands projets sur l'énergie solaire et éolienne. De son côté, Desertec a ouvert un bureau à Tunis, dirigé par un ancien responsable de Siemens.
Soutien de Greenpeace
Par ailleurs, signe de la confiance que les Européens ont dans le processus en cours en Egypte, c'est au Caire que sera organisée en novembre la grande conférence annuelle de Desertec.
Sans que cela soit dit explicitement, deux événements récents ne peuvent que conforter Desertec : le soutien financier que le G 8 à Deauville, les 26 et 27 mai, a décidé d'accorder aux pays en voie de démocratisation ; et l'abandon du nucléaire par l'Allemagne, qui ne peut que renforcer le besoin d'énergies renouvelables.
Plutôt boudé par les Français, à l'exception de Saint-Gobain qui fait partie des groupes ayant rejoint les fondateurs, Desertec fait l'unanimité en Allemagne et montre combien ce pays est en train de prendre une longueur d'avance dans les énergies propres.
Voir les Verts et Greenpeace soutenir un projet dans lequel les groupes énergétiques E.ON et RWE jouent un rôle important n'est pas fréquent. Le fait que le commissaire européen à l'énergie soit un Allemand, Günther Oettinger, joue aussi en la faveur du projet.
Frédéric Lemaître
© Le Monde

jeudi 2 juin 2011

restons solidaires



Mardi avait lieu une réunion à la préfecture de l’Allier à la demande du Secrétaire Général pour faire le point sur l’arrêté d’interdiction de broyer de la paille à la récolte.
Etaient présent le président de la FDSEA, le président et un administrateur des JA, le président de la Chambre d’Agriculture et le président de la FNSEA03.
Le Secrétaire Général de la préfecture a soumis aux responsables agricoles la possibilité de prendre un arrêté d’interdiction de broyage de la paille.
Unanimement les présidents de la Chambre d’Agriculture, de la FNSEA03 et des JA se sont positionnés contre cet arrêté voulant privilégier le dialogue et la continuité du travail entamé au sein du comité SOS sécheresse plutôt que la division entre catégories d’agriculteurs.
Seule comme d’habitude la FDSEA s’est montrée favorable à cet arrêté, stigmatisant les céréaliers comme des agriculteurs irresponsables pouvant laisser crever des vaches de l’autre côté de la clôture du champ dans lequel ils broieraient la paille.
Le président de la FDSEA mettant en contradiction le désarroi des éleveurs et les cours élevés des céréales permettant aux céréaliers d’assurer leur avenir, parfois au dépend des éleveurs.
Le Président de la FDSEA s’est prononcé pour des mesures directives et autoritaires concernant les productions végétales.
Le Secrétaire Général de la Préfecture a entendu et proposé un protocole d’accord sur l’entraide, le dialogue et la solidarité entre agriculteurs, le Préfet, la Chambre d’Agriculture, la FNSEA03 et les JA l’ont signé, et jusqu’au boutiste la FDSEA a refusé de le signer.On voit bien là comme sur bien d’autres sujets la mentalité de la FDSEA refusant le dialogue , même lorsque c’est l’interet des agriculteurs !

Sécheresse



Je ne me suis pas exprimé jusqu’à ce jour sur la sécheresse que nous subissons. Mais le moment devient critique pour tous et particulièrement pour les agriculteurs. Je ne connais aucun métier si dépendant de la météorologie et toute l’année. Dame nature peut faire ou défaire le travail des hommes et ceci chaque année sans aucune prévision possible à long terme.
La sécheresse de cette année est une de celle qui restera dans les annales. Tout d’abord car elle a commencé très tôt, dès avril, et par un ensoleillement soutenu brûlant les végétaux de toute nature.
Les cultures d’hiver tels le blé, l’orge ou le colza sont maintenant à un point irréversible qui fait que tant le grain que la paille seront produits en très faible quantité. D’où l’urgence de trouver dès à présent des tonnes de paille pour servir aux animaux cet hiver. En ce qui concerne le pâturage et la production de fourrage, rien n’est scellé à ce jour, et un mois de juin pluvieux peut encore inverser la tendance. De plus en ce qui concerne la production de fourrage, les cultures de printemps irriguées pourront pallier, à condition de pouvoir irriguer, c’est à dire qu’il pleuve au moins pour soulager celle-ci sinon les besoins sont tels en eau que la concurrence entre agriculture et eau potable viendra vite régler les choses en faveur de cette dernière.
Il faut noter tout de même que si nous mettions les moyens pour garder 3% de l’eau de pluie qui tombe sur la France au cours de l’hiver, nous pourrions irriguer toutes les cultures nécessiteuses sans prélever une goutte d’eau dans le sol ou les rivières.
Mais pour faire cela il ne faudrait pas que les écologistes existent…
Ceci dit nous laissons partir bêtement la pluie directement à la mer sans assurer un minimum la vie sur notre territoire.
Les agriculteurs ne souhaitent pas parler d’aides publiques pour le moment, mais cette sécheresse ne pourra pas se solder sans que le citoyen mette la main à la poche à un moment ou un autre.
Les prix des denrées alimentaires déjà très hauts vont s’envoler, les agriculteurs vendent tout le cheptel en trop afin d’alléger la dépendance alimentaire, ce qui aura un impact dans un an par la raréfaction de la viande quelle qu’elle soit. Et peut être faudra t’il pour préserver de la faillite une grande partie des agriculteurs déjà en santé financière précaire un élan de solidarité national.Nous ferons les comptes à la fin de l’été, mais déjà je condamne la stupidité de certains syndicats certes minoritaires, prêts à souffler sur les braises et jouer la division au sein du monde agricole. Se démarquer pour exister ne fait rien avancer, d’ailleurs le grand nombre d’agriculteurs regroupés au sein des deux syndicats majoritaires FNSEA et JA prouve bien la bonne voie choisie pour traiter cet évènement.