dimanche 19 juin 2011

Sécheresse



Jeudi nous étions à Clermont en réunion de cellule transport de paille, et vendredi à la préfecture pour faire l’état des problèmes financiers agricoles dus à la sécheresse.
La réunion de jeudi réunissait les représentants de la SNCF, des fédérations de transporteurs, de l’Etat et des responsables agricoles régionaux. Après avoir évalué les besoins de la région Auvergne, soit 140.000 tonnes, chaque département a fait état de ses besoins, et les opérateurs de transport ont proposé des solutions.
La SNCF peut mettre à disposition en France 10 trains de 30 wagons à raison de 500T par train. Sachant que pour un train il faut une semaine par rotation cela fait 5000T de potentiel par semaine. Rien que pour la région Auvergne si le seul opérateur est la SNCF il faudra 28 semaines à conditions que tous les trains de France soient consacrés à l’Auvergne ce qui est impossible et ubuesque. Le prix indicatif étant de 50€/T mais peu de gare en Auvergne peuvent recevoir des trains complets ce qui complique la donne.
Les transporteurs routiers disposent en été d’un potentiel limité par les vacances et la forte demande en transport par les producteurs d’eau en bouteille. Leur estimation là encore si tout se fait par la route est une flotte dédiée, c’est-à-dire des camions qui ne font que cela, est de 33 camions par semaine, à un coût de 110€/T. Ils pensent que l’affrètement n’est pas possible pour ce genre de travail car trop aléatoire, mais par contre qui diviserait le prix en deux.
Même par un mixage des deux solutions le problème du transport va être un réel problème d’autant plus si le délai exigé est court. Nous avons demandé aux responsables de l’Etat de faire appel à l’armée avec des moyens importants.
Vendredi à la préfecture étaient réunis les responsables de toutes les organisations agricoles, les banques et le secrétaire général de la préfecture ainsi que le directeur de la DDT. La chambre d’agriculture et la FNSEA03 ont fait un descriptif sans concession mais non alarmiste de la situation en estimant un surcoût par exploitation de 25.000€ due à la sécheresse par l’achat de fourrage. Nous avons bien relaté le problème de la paille, mais avons encore espoir que les pluies viennent minimiser l’impact sur l’affouragement. Les autres organisations agricoles comme à l’habitude, sans données chiffrées ni références, ont bien sur décrit une situation épouvantable, la faute au gouvernement qui ne fait rien, et que bien entendu tout était foutu. Les banques ont corroboré les estimations que la chambre et la FNSEA03 ont faites, et proposé des solutions qui sont pour le moment essentiellement des mesures à court terme. Je soutien le courage de Christian Michalak, préfet par intérim qui a organisé cette réunion sans se défausser de sa responsabilité, et qui a soutenu les agriculteurs en demandant aux banques de faire un effort supplémentaire envers le monde agricole. Nous avons tous convenu de nous revoir en septembre, pour faire le point après les moissons, la récolte de paille et un nouvel état des finances des agriculteurs.Sur ce sujet brûlant la FNSEA03 et la Chambre d’Agriculture chaque jour met en œuvre des moyens administratifs et humains dans la résorption de cette crise sans précédent.

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