lundi 11 novembre 2019

Mon discours à l'occasion du 11 novembre 2019



Le 11 novembre 1918, à 5h10 du matin, dans un petit wagon isolé en pleine forêt de Compiègne, l’armistice était signé. Le même jour, à 11h, clairons et cloches sonnaient dans toute la France pour célébrer la fin de l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité.
Aucune région, aucune commune, aucun foyer n’a été épargné par le fléau de cette guerre totale.
1 million 500 000 soldats sont morts au champ d’honneur, laissant derrière eux des milliers de veuves et d’orphelins. 300 000 civils ont été tués. 1 million d’invalides et 15 000 « gueules cassées » regagnent alors les campagnes d’un pays dévasté et exsangue économiquement. La publicité actuelle autour de la privatisation de la Française des Jeux nous rappelle à ce sujet pourquoi la Loterie Nationale a été créée.
Nous avons le devoir de ne pas oublier !
Sur le front, sur les « champs tragiques » de Verdun, comme l’écrivait alors Clémenceau, 70% des soldats français se battent aux portes de l’Enfer, en affrontant seuls, sur une terre ravagée par 60 millions d’obus, les divisions allemandes lancées à l’assaut de leurs positions et les 1200 canons braqués sur eux. Progressivement, l’offensive allemande est enrayée, les territoires perdus sont reconquis, faisant de Verdun le symbole de la bravoure et de l’esprit de résistance des armées françaises.
Imagine-t-on seulement un instant le courage de ces hommes, leur abnégation pour la défense de notre pays, pour la défense de notre patrie.
Se souvenir, c’est non seulement rendre hommage à ces héros, mais c’est aussi, afin que leur sacrifice ne soit pas vain, défendre nos valeurs, s’engager et donner un sens à nos vies. Aujourd’hui, il nous appartient de passer cette mémoire à la génération suivante.
 « La mémoire est la vie, toujours portée par les groupes vivants (…) Elle est un phénomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel (…) Elle installe le souvenir dans le sacré ».
Alors que de puissantes forces de désintégration sont plus que jamais à l’œuvre dans la société française, alors que la République subit les assauts répétés des fanatiques et des extrémistes, la mémoire de la Grande Guerre nous enjoint à toujours raviver la flamme des valeurs qui animent la France depuis des siècles.
Le souvenir des soldats de la Grande Guerre est bien plus qu’un simple retour sur le passé : « Ce que les morts nous demandent, ce n’est pas de les plaindre, mais de les continuer (...) Ce qu’ils attendent de nous, ce n’est pas un sanglot, mais un élan », écrivait Pierre Brossolette.
Résister face à tout ce qui menace de fracturer la République, tel est l’enseignement que nous devons transmettre aujourd’hui.
Cette transmission c’est la tâche sans relâche du Souvenir Français, de ses membres, de tous ceux qui en son sein œuvrent pour que la flamme de la mémoire ne s’éteigne pas. Cette place que nous avons inaugurée il y a quelques instants, le Général Vernois ne devait pas se douter qu’il gagnerait ici à St Pourçain une bataille 101 ans après la fin de la guerre, la dernière pour lui, celle contre l’oubli.
Tout comme le caporal Nizier il y a quelques semaines, ces soldats tombés au champ d’honneur redeviennent grâce à vous des symboles, des modèles, des petits cailloux traçant notre chemin vers la fierté d’être français.
Je suis fier et le conseil municipal avec moi, d’avoir donné à St Pourçain un nom à un endroit de notre ville, par un soldat de notre ville.
Je salue d’autant plus votre action que je sais que vous l’exercez au-dessus de tout esprit partisan, seule la mémoire de ceux qui se sont battus vous importe, bien au-dessus de ce qui enferme ceux, dans le couloir restreint de la petitesse humaine. Les soldats dont je remercie leur présence aujourd’hui sont le symbole fort de la continuité républicaine vers l’unité de notre nation.
Grâce au Souvenir Français, Mon Général vous êtes aujourd’hui citoyen d’honneur de notre ville !

Vive la République, Vive la France !