jeudi 29 août 2019

Pourquoi je ne prendrai pas d'arrêté de 150 mètres



Je ne ferai pas partie de ces maires qui prennent des arrêtés interdisant l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse à moins de 150 mètres des maisons.
-Parce que ne cibler que les produits de synthèse exclue les produits dits « naturels » comme le cuivre, le soufre, le BT, l’huile de neem et tant d’autres produits bien plus nocifs pour la santé même en plein champ et souvent épandus à des quantités chiffrées par centaines de kilogrammes à l’hectare alors que les produits de synthèse le sont en grammes. D’ailleurs l’intoxication qui a eu lieu il y a quelques années près de Bordeaux à proximité d’une école l’était justement avec du cuivre
-Parce que le danger est bien davantage dans les maisons par l’emploi de tout un tas de produits ménagers très toxiques pour l’homme et en contact direct. Je veux parler de tous les produits d’entretien, des insecticides pulvérisés, des insecticides pour chiens et chats qui ont été retirés de l’agriculture car trop dangereux, des médicaments puissants perturbateurs endocriniens, des fumées de cuisson très cancérigènes, des fumées d'échappement des moteurs, la liste n’est pas exhaustive et à surtout ne pas mettre à proximité des champs ou des vaches pour ne pas les intoxiquer.
-Parce qu’à l’origine la France était rurale et c’est bien davantage la ville qui s’étend en accaparant des terres agricoles et les polluants avec du béton, du goudron ou tout autre produit néfaste pour la nature par l’agrandissement des villes et que la limite de 150 mètres ne cesserait d’être une limite qui repousserait toujours plus loin les terres agricoles tellement nécessaires pour nous nourrir  et assurer notre souveraineté alimentaire, comme les indiens ont été repoussés par les migrants venus d’Europe dans la constitution des Amériques.
-Parce que cette mesure pourrait avoir une volonté de dévaloriser la valeur des terres comprises dans cette limite pour en faire encore un peu plus un potentiel constructible à bas prix au dépend de l’outil de travail agricole et que la règle d’antériorité en urbanisme donne le privilège des droits à celui qui est là le premier.
-Parce que cette mesure est en complète contradiction avec l’épandage en pleines rues et au milieu des villes du sud de la France, d’insecticides luttant contre les moustiques par épandage sur terre et dans les airs.
La logique des maires qui prennent ces arrêtés voudrait au moins qu’ils s’en servent pour épandre les boues de station d’épuration ou enfouir les déchets ultimes, trop souvent épandus sur des terres agricoles en payant les agriculteurs pour qu’ils veuillent bien les accepter, ce qui n’est pas le cas à St Pourçain puisque nous avons fait le choix d’incinérer ces boues. Ici l’expansion urbaine se fait d’abord en bouchant « les dents creuses » justement pour éviter les mitoyennetés avec la production agricole, toujours sur des terres à faible valeur agronomique voire en friche et d’abord en privilégiant la densification ou la réhabilitation de l’ancien notamment en centre-ville. Je n’aurai pas besoin de signer de charte avec le monde agricole, car je pense sincèrement qu’il faut le protéger et lui donner les moyens de produire, et que c’est bien davantage dans l’aménagement du territoire par laquelle la solution passe plutôt que la concentration urbaine, privilégions l’utilisation de tout le bâti existant dans nos campagnes et donnons-lui les moyens de communiquer et de vivre autant que les grandes villes qui ne cessent de concentrer les hommes et les problèmes.