vendredi 31 juillet 2015

Sioule-Biogaz, pré-bilan du projet.


Il y a longtemps que je ne me suis pas exprimé sur notre projet et je vais le faire sommairement en promettant d’être beaucoup  plus explicite et en donnant les bons et mauvais points à ceux qui ont participé à ce projet à notre côté. Mais pour cela il va falloir attendre un peu car une procédure judiciaire est en cours suite au sinistre du 23 mars 2014 par l’explosion d’une cuve, et la partie adverse se sert de ce que je peux écrire ici pour décrédibiliser nos actions et notre bonne foi. 

A ce jour l’unité fonctionne est en phase de rodage afin d’affiner les réglages et de pallier toutes les imperfections qui ne peuvent se découvrir qu’en fonctionnement. C’est beaucoup, beaucoup de temps passé chaque jour et 7 jours sur 7 pour surveiller l’installation afin qu’elle ne se mette pas en défaut et que les automatismes n’arrivent pas encore à tout régler.
Ce fut quasiment 1 an de galère pour se battre quasiment contre tous ceux qui se disaient connaître la méthanisation et il fallu remettre en cause et vérifier chaque conseil ou chaque préconisation.
A titre d’exemple, le constructeur et le maître d’œuvre que nous avons pris ensuite et que je ne veux pas citer là pour le moment, avaient fait des calculs de pression dans les digesteurs autour de 20mbars. Les organes de sécurité sont d’ailleurs tarés à 72 et 100mbars. Après 4 mois de fonctionnement la pression maximum toutes vannes fermées est de … 5mbars… Même lorsque nous actionnons le ventilateur qui injecte un volume de 7500m3/h on ne monte pas plus de …10mbars….affligeant !
 Ce n’est qu’un exemple mais j’aurais l’occasion beaucoup plus longuement d’expliquer qu’en fin de compte à peu près personne ne connaît réellement la méthanisation et il faut réellement faire fonctionner un méthaniseur pour savoir de quoi on parle. C’est d’ailleurs l’avis de beaucoup de collègues avec qui nous sommes en contact.
En matière de biologie des gens connaissent la méthanisation ? Personne ! Si les éleveurs qui sont habitués à raisonner avec la panse de leurs vaches.
A tous ceux qui veulent se lancer dans un projet de méthanisation nous pouvons leur dire commencez à rencontrer des exploitants de méthaniseurs seuls, sans être accompagnés par toutes ces entreprises et bureaux d’études qui ne pensent qu’à une chose : se faire du fric, piquer les subventions et refaire le coup du photovoltaïque.
Si vous saviez le nombre de bureaux d’études et d’entreprises qui sont venus nous démarcher à la suite du dépôt de bilan de Méthajade en nous disant qu’ils avaient la solution….
Le seul résultat qui compte aujourd’hui pour nous, c’est que nous n’avons fait confiance qu’à nous-mêmes, à notre bon sens paysan, en maximisant les sécurités de l’installation sans qu’elles soient bloquantes, en observant le fonctionnement, nous avons économisé des centaines de milliers d’Euros et aujourd’hui ça marche ! Exemple nous demandons un devis pour un débitmètre biogaz à une société spécialisée qui nous le fait pour 7250€. Nous cherchons un peu et trouvons un débitmètre pour gaz (pas spécialement biogaz...) pour 2632€. Je vous rassure nous l'avons installé et il fonctionne très bien et il est même tout inox.
L’application des méthodes industrielles à l’agriculture n’a jamais marché, coûtent beaucoup trop cher  et par déduction ne peuvent pas être rentables.
Pour arriver à faire ce même projet et vu le temps que nous avons passé sans le compter, il aurait fallu au moins quatre techniciens et ingénieurs aux 35h pour arriver au même résultat et sans doute sur un délai beaucoup plus long…
 Après une semaine d’injection et plusieurs arrêts techniques nous avons injecté 3000m3 de biométhane à une moyenne de 25Nm3/h sur un projet bâti à 34Nm3.
Nous avons bon espoir d’arriver à grignoter petit à petit les 10Nm3 qui manquent pour que nous arrivions à prouver que le projet est techniquement faisable et rentable, sauf si bien sûr là aussi ceux qui ont calculé le potentiel ont menti...
Suite dès que le procès sera fini…. Nous pourrons nous lâcher.

vendredi 24 juillet 2015

Crise agricole fin de mobilisation mais pas fin de détermination


La FNSEA03 et les JA03 plus que jamais s’imposent comme les représentants du monde agricole et particulièrement des éleveurs dans la crise que nous vivons actuellement.
Pas moins de 12 cantons et une trentaine de supermarchés ont été empêchés de travailler durant deux jours par près de 600 agriculteurs et 150 tracteurs et matériels. Ce mouvement restera d’une ampleur rare dans la mémoire de notre territoire.  
L’Etat, les abatteurs, les transformateurs et la grande distribution ne peuvent rester sourds à ce cri de colère et de désespoir venu du fond de nos campagnes bourbonnaises, renforçant les dirigeants syndicaux dans les négociations dans les jours à venir.
Car si la mobilisation sur le terrain s’est arrêtée vendredi midi, c’est fort de son ampleur que nous allons mettre à profit la ou les semaines qui viennent pour avoir des discussions fermes avec la filière. Cela commencera dès lundi 27 juillet par deux conseils d’administrations FRSEA, Massif-Central et Auvergne afin de déterminer une stratégie syndicale qui maintienne la pression durant ces discussions sur tous les maillons des filières animales en se répartissant les interlocuteurs. Nous devons continuer des actions moins visibles mais tout aussi efficaces par des contrôles des brigades de police de viandes dans les supermarchés et désormais dans les cuisines centrales et la restauration collective qui se sont faits bien discrètes dans cette crise mais qui emploient énormément de viande de nulle part.
Car notre objectif et le seul reste le prix, le prix et rien que le prix ! Nous n’acceptons pas que les agriculteurs paient seuls la facture de l’embargo Russe, ou l’excès de marge prise par les maillons des filières en aval des producteurs agricoles.
Nous avons écouté sur les barrages vos cris de colère et les comprenons, nous représentons nos adhérents mais bien au-delà tous les agriculteurs du département et vos messages de remerciement en fin de mouvement vont droit au cœur des dirigeants que nous sommes, mais nous donnent en même temps la responsabilité de ne pas vous décevoir.
Au nom du syndicalisme majoritaire j’ai apprécié l’ampleur de ce mouvement, et surtout les messages de tous ceux qui non syndiqués nous ont dit nous faire confiance. Aussi je vous demande de diffuser ce message à tous ceux du monde agricole qui cherchent des repères et des responsables capables de défendre notre profession. Fort de tous ceux qui nous ont aidé, Mickael et moi-même dans l’organisation de ce mouvement et qui font un travail remarquable à nos côtés pour la défense de vos intérêts, nous ne pouvons pas vous promettre la réussite, mais nous allons tout faire pour y accéder.
Je pense que nous aurons encore besoin de mobilisation dans les semaines qui viennent aussi nous vous demandons de rester prêts et de ne pas hésiter si nous avons encore besoin de vous pour des actions fortes et ciblées sur certains maillons des filières animales.
Nous avons gagné le combat du sérieux de nos revendications nous devons ensemble maintenant gagner la guerre de la revalorisation des prix.
Encore merci et demain encore plus unis rien ne pourra arrêter notre détermination à défendre notre cause.

lundi 13 juillet 2015

analyse de la crise Grecque


Nous venons d’assister avec la crise grecque à ce que la politique fait de pire.
Un premier ministre d’extrême gauche élu sur un programme de remise en cause totale du principe de remboursement de la dette de son pays et qui promet à son peuple que non seulement ce pays ne remboursera rien mais qu’au contraire l’Europe continuera de payer pour que perdurent les avantages sociaux et fiscaux.
Il vient devant les responsables européens, c'est-à-dire les chefs d’états des autres pays européens, en leur demandant d’appliquer à son bénéfice le programme sur lequel il a été élu.
L’Europe évidement lui refuse toute aide et toute continuité de partenariat sans continuer et affirmer les réformes commencées par ses prédécesseurs.
Comme un gamin en crise d’adolescence, il retourne devant ceux qui l’ont élu en leur demandant par référendum d’appuyer ses demandes et de refuser les propositions de l’Europe, avec immédiatement une crise dans son pays qui se met en défaut de paiement.
Vient à la rescousse notre bon président français qui veut sauver les meubles en pure tactique politicienne intérieure afin d’attirer vers lui les bons sentiments de ses propres électeurs de gauche qu’il trahit dans tous les sens depuis son élection.
Au terme d’âpres négociations le résultat tombe et il est pire pour la Grèce qu’au début des négociations, renforçant son obligation de réformes et faisant manger son chapeau à son premier ministre l’obligeant à réformer bien au-delà de ce qu’avaient prévu ses prédécesseurs et dont son élection en était la contestation, trahissant au passage le référendum et ses électeurs qu’il voulait comme appui dans ses négociations.
Ainsi désormais la Grèce est mise sous tutelle de ses créanciers aidée en cela par notre bon président français qui n’a fait qu’empirer les conséquences de la négociations, incapable de s’opposer à la force des états créanciers imposant involontairement à la Grèce ce dont il est incapable d’appliquer dans son propre pays.
Une conclusion à tout cela : en premier on finit toujours par rembourser ses dettes et vouloir reporter la faute sur les créanciers ne paye pas.
En second la gauche ne sait que dépenser et payer à crédit en ne voulant jamais s’imposer de réformes.
Et en troisième l’humiliation des états comme la Grèce aujourd’hui ne peut que réveiller le nationalisme et la volonté de revanche souvent par la violence.

Que tous ceux qui gèrent des états, des régions, des départements ou des collectivités s’inspirent bien de ce que vient de vivre la Grèce en construisant leur budget, le citoyen contribuable finit toujours par payer les erreurs de gestion.