jeudi 27 octobre 2011

La Chine nous tient!



Le 7 octobre 2008 dans un post édité sur ce blog, je prévoyais la catastrophe économique que nous subissons et que la Chine serait appelé en renfort.
Le 27 octobre 2011 cette prévision se réalise.
Nous venons purement et simplement de livrer notre économie, notre pouvoir de décision aux fonds de pension Chinois, pour sauver l’Euro.
Les Chinois détenaient déjà une grande part de l’économie Grecque, Italienne et Espagnole, maintenant ils détiennent une partie du fond de sauvetage européen, c’est à dire qu’ils détiennent la ficelle de notre bouée de sauvetage sur laquelle nous sommes réfugiés.
Nous avons bonne mine maintenant de leur parler droits de l’homme ou Tibet. Il ne va pas trop falloir leur chatouiller les oreilles avec ça.
Lorsqu’un américain gagne 25$ il en dépense 26, dans le même temps un Chinois gagne 1$, en dépense 0,75$ et en épargne 0,25$…..qu’il prête aux américains…
Mais si la Chine a besoin que l’on s’endette auprès d’elle pour lui acheter des biens de consommation, le péril à venir est l’alimentation. L’Asie est la partie du monde qui a l’accroissement démographique le plus important pour le siècle à venir. Il va donc falloir nourrir tous ces gens et la Chine a commencé d’acheter des pans entiers de pays pour produire des denrées alimentaires. Mais cela ne suffira pas car elle ne pourra indéfiniment faire son marché des terres dont les états restent souverains. L’étape suivante est la maîtrise des denrées agricoles. Elle a commencé en détenant pour 2011 60% du stock mondial de soja. Demain elle viendra monnayer sa dette contre de la nourriture, à notre dépend ou celui des pays les plus pauvres.
Nous avons créé l’Europe pour sa puissance et son indépendance. C’est raté !
Merci M.Delors et son administration qui a accordé entre 1989 et 1993 7.195 millions d’Ecu (A peu près la même valeur en Euro) à la Grèce sans aucune contre partie pour déjà un plan d’aide. Le doigt était mis dans l’engrenage.
Merci M.Delors de n’avoir pris aucune mesure de contrôle sur cet état et les autres, dans la tenue de leurs budgets.
Merci à M.Delors et cette politique socialiste généreuse qui a permis de distribuer sans compter des aides à des pays sans aucune rigueur budgétaire.
Le mal vient bien de là et les responsables sont M.Delors et les commissaires européens de l’époque !L’avenir du monde est composé de deux facteurs, l’Islam qui sera la religion de demain, celle des pays pauvres, celle qui s’imposera à nous comme la chrétienté s’est imposée durant 2000 ans, et l’économie qui sera asiatique. Je l’ai souvent écrit ici, le centre du monde se déplace en Orient.

dimanche 23 octobre 2011

fusion des com-coms, fin?



La réforme des collectivités locales dans l’Allier est morte née. La carte du redécoupage de l’intercommunalité dessinée par l’ancien préfet de l’Allier Pierre Monzani ne verra sans doute jamais le jour. En effet fort d’une circulaire et d’une loi l’ancien préfet avait pris son plus beau feutre et avait éliminé là, regroupé ailleurs, supprimé, modifié le contour des intercommunalités sans se soucier ni de l’avis des élus, ni du respect des bassins de vie, ni même de la particularité de certaines communauté de communes. Certes, certaines de ces collectivités ont peu de substances et leur création a plutôt pour origine soit de petits arrangements politiques, soit le remplissage du vide créée par des cartes remplies antérieurement. Une révision par ci par là aurait sans doute un sens, et se fera sans doute, mais au gré de la volonté des acteurs de terrain. La bronca des élus du département et le changement de majorité du sénat n’est pas étranger à ce revirement d’attitude. En ce qui concerne la position des élus, ceux de St Pourçain, Varennes et Lapalisse n’ont pas été pour rien dans cette évolution. Si la fusion semblait acquise lors du dévoilement de la carte, le travail mené par les trois collectivités a révélé rapidement des points d’achoppement de taille. La différence des compétences, des niveaux de budget et de leur conduite, et la gouvernance politique a eu raison très rapidement de ce projet d’envergure. J’ai fait partie dès le départ des très rares à s’être positionné résolument contre la fusion avec Lapalisse, et d’un travail avec Varennes sur le long terme avant une possible fusion dans un temps plus long non déterminé à ce jour. Je reste partisan d’un travail avec Varennes sur des points précis ne nécessitant pas d’échange de compétences et notamment sur le devenir de la base aérienne avec une transformation en gare TGV potentielle pour le département. Je suis tout autant partisan d’un renforcement de la communauté de communes de St Pourçain avec le rattachement de certaines communes faisant partie du bassin de vie. Certes le nouveau préfet n’a pas encore enterré le projet, mais il semble bien que les élus soient tous d’accords, quels que soient leur appartenance politique, sur un statu quo. La bataille a été rude et les pressions nombreuses, mais je suis convaincu que c’est la meilleure solution pour nos communautés de communes. Nous devons rester à une taille ou les élus devons être capable de connaitre nos concitoyens et près des problèmes qui les préoccupent. St Pourçain a encore beaucoup à faire, la tâche est immense, et les élus travaillent en collégialité dans un climat de confiance. Bernard Coulon a su écouter sa base et c’est tant mieux, l’avenir sera j’en suis sûr plus serein.

samedi 22 octobre 2011

DSK suite...



Le chef de la sûreté est allé à Washington avec des jeunes femmes pour rejoindre le patron du FMI


Jusqu'où l'affaire du Carlton lillois ira t-elle ? Après avoir commencé, il y a maintenant près de trois semaines, par éclabousser le petit milieu de notables de la métropole du Nord, avant de rattraper Dominique Strauss-Kahn au second tour de la primaire socialiste, voilà qu'elle commence à ébranler sérieusement la hiérarchie policière du Nord.
Depuis jeudi 20 octobre, le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord, est entendu par l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. Les enquêteurs sont venus l'entendre dans son bureau, dès huit heures du matin, alors qu'il prenait sa permanence, comme tous les jours depuis une semaine, comme chef de la police du Nord.
A l'hôtel de police de Lille, personne ne fut vraiment surpris. La semaine précédente, le commissaire avait annoncé à ses chefs de groupe qu'il serait prochainement entendu dans cette affaire où cinq personnes - un avocat reconnu, la direction d'un hôtel de luxe lillois, et un chef d'entreprise - sont déjà mises en examen pour " proxénétisme aggravé en bande organisée ".
Directement impliqué
Vendredi 21 octobre, Jean-Christophe Lagarde était toujours en garde à vue. Selon des sources proches du dossier, l'implication celui qui est présenté comme un " super flic " et un " meneur d'hommes " ne fait plus de doute. Le policier, qui travailla dans les années 1990 aux côtés de Michel Neyret, ancien numéro deux de la police judiciaire lyonnaise récemment incarcéré dans une affaire de trafic de stupéfiants et détournements de scellés, est directement " impliqué dans cette affaire de proxénétisme ". L'enquête montre que Jean-Christophe Lagarde a fait le voyage à Washington, à plusieurs reprises, accompagné de jeunes femmes de Dominique Alderweireld, alias " Dodo la Saumure ", un proxénète français installé en Belgique. M. Lagarde aurait même fait plusieurs allers-retours, notamment en mai, peu de temps avant l'affaire du Sofitel de New York. Il aurait été accompagné de David Roquet, le chef d'entreprise du bâtiment, aujourd'hui incarcéré dans le dossier. Celui-ci aurait joué le rôle de rabatteur lors d'une soirée organisée à Paris.
" Il y a peu de doutes sur la matérialité des faits (voyages, soirées) mais les vérifications restent à faire ", appuie une source policière. Il s'agit d'un réseau de queutards invétérés ", poursuit cette même source. Les enquêteurs précisent cependant que recourir à des prostituées n'est pas puni par la loi. En revanche, selon l'article 225-5 du code pénal, amener et présenter des jeunes femmes professionnelles à des clients répond à la définition légale du proxénétisme.
Le nom de Jean-Christophe Lagarde avait déjà été cité par René Kojfer, 70 ans, vieille connaissance de Dodo la Saumure, et indic de la brigade des moeurs à ses heures. René Kojfer est connu de tout le petit milieu lillois. Le chargé des relations publiques du Carlton a affirmé aux enquêteurs sur procès-verbal qu'il a déjeuné avec le commissaire Lagarde en compagnie de Dodo la Saumure.
Un autre membre de la hiérarchie policière lilloise, Jean-Claude Ménault, directeur de la sécurité publique du Nord, a fait le voyage aux Etats-Unis. " Mais il n'apparaît pas mis en cause dans l'affaire de proxénétisme ", précise une source judiciaire.
Laurent Borredon et Emeline Cazi
© Le Monde

DSK suite....




Le maire, DSK et la tentative de suicide de Marie-Victorine


Au service des urgences de l'hôpital de Gonesse, dans le Val-d'Oise, en ce début février 1998, Marie-Victorine M'Bissa sort du coma. La veille, la jeune étudiante en droit international a avalé une bonne poignée de comprimés dans une salle de cinéma des Halles, à Paris, puis s'est enfermée à double tour dans la chambre du pavillon de Sarcelles où vit alors son père. Un gros chagrin d'amour, l'envie de mourir. Au milieu des appareils de réanimation, elle ouvre enfin les yeux. François Pupponi, le maire (PS) de la ville, est à son chevet.
Depuis six mois, la jeune femme de 24 ans entretenait une liaison avec Dominique Strauss-Kahn. Sur la table du séjour, avant sa tentative de suicide, Marie-Victorine avait laissé une lettre destinée à son père, André M'Bissa, un militant socialiste, qui a aidé " Dominique " à prendre Sarcelles. " Pour une raison que j'ignore, le silence s'est installé entre nous ", raconte la jeune fille d'une écriture régulièren, en évoquant sa liaison avec celui qui est alors devenu ministre de l'économie. " Il y a un an (...), j'ai su que je ne pourrais plus vivre sans avoir cet homme dans ma vie ", ajoute-t-elle. " Tu liras dans mon journal intime tout ce qui s'est passé entre nous. (...) Je ne veux plus pleurer. Plus de force. " Elle laisse un numéro de téléphone, que compose son père. " Je tombe sur Dominique ", raconte M. M'Bissa au Monde." Je dis : "C'est André. La fille est morte" ". A l'autre bout du téléphone, un silence lui répond. " Il ne dit pas un mot, puis il coupe. "
Que fait donc le maire de Sarcelles à l'hôpital, quelques heures après ce coup de fil, au chevet de Marie-Victorine ? Est-ce " Dominique " qui l'a envoyé ? " Certainement pas !, répond M. Pupponi. Qui m'a averti, je ne sais plus, c'est loin. Je ne connaissais pas cette fille, elle était shootée et délirait. Les médecins m'ont dit que ses jours n'étaient pas en danger, je suis parti. " Il dit n'avoir jamais su - et ne pas croire - qu'une liaison passionnelle ait pu se nouer entre elle et DSK.
Rattrapée par cette histoire
Tant que sa fille avait gardé le silence sur sa liaison, M. M'Bissa s'était tu. Mais après l'épisode du Sofitel, Marie-Victorine, 38 ans aujourd'hui, désormais consultante en Californie, répond au questionnaire serré de Kenneth Thomson, l'avocat américain de Nafissatou Diallo. Puis, à Paris où elle se réfugie, elle accorde un long entretien à l'hebdomadaire suisse L'Illustré. Aujourd'hui, elle n'en soustrait ni ne veut y ajouter un mot.
Car comme M. Pupponi, elle est rattrapée par cette histoire qu'elle voulait oublier. Le 9 août, son père est contacté à Sarcelles par Youri Mazou-Sacko, adjoint au maire : " Il est venu me chercher en voiture, m'a conduit au stade de la ville, et m'a demandé de donner le numéro de ma fille et son adresse, sans me donner le motif ".
Faux, a répondu M. Mazou-Sacko au Parisien, le 2 septembre. " André M'Bissa voulait me parler de sa situation personnelle délicate (...) - pas de logement, pas d'emploi... " Il ajoute que " DSK n'a jamais été au courant de cette rencontre " et qu'à M. Pupponi, il a " juste dit " qu'il allait voir " l'ex-militant socialiste, sans qu'il soitjamais question de Marie-Victorine ". M. Pupponi insiste : il n'a jamais donné l'ordre à son adjoint d'aller dire à M. M'Bissa que sa fille parlait trop, dit-il au Monde.
La justice tranchera : le 23 août, les avocats de Nafissatou Diallo ont déposé plainte pour " tentative de subornation de témoin ". Le dossier est entre les mains des policiers de Versailles.
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E. C. et Ar. Ch
© Le Monde

vendredi 14 octobre 2011



Le commissaire Dacian Ciolos vient de rendre sa copie. En effet mercredi il a présenté à la commission européenne puis au parlement européen le projet de futur PAC 2013-2020.
Celui-ci sera maintenant examiné en conseil des ministres et fera d’ici 2013 l’objet de négociations entre états car il est bien évident qu’il y a des choses à revoir.
C’est pour discuter autour de ce projet que la FNSEA03 organise un forum le 17 octobre à 20h30 salle Mirendense à St Pourçain avec Thierry Boulleau ingénieur COPAMAC-SIDAM et Michel Dantin député européen membre de la comission agricole.Ce sera l’occasion de dialoguer avec ceux qui feront la PAC de 2013.

mardi 11 octobre 2011

La solution économique



A l’heure où les économies vacillent, où si bien le capitalisme que le collectivisme ont fait la preuve de leur échec, où il faut réinventer une nouvelle façon de vivre ensemble sur d’autres bases économiques, il existe peut être un système qui a fait ses preuves depuis une centaine d’année, mais qui est resté à l’état micro-économique.
Je ne suis pas en train de vous proposer une économie utopiste, qui nécessiterait de tout détruire et de refaire un monde nouveau. Je laisse cela aux rêveurs qui veulent un monde sans argent, sans loi, sans règle.
Je vous propose un système économique où l’argent est un moyen et non un but, où le dynamisme est récompensé, où la solidarité existe, où la démocratie exerce pleinement les orientations politiques.
Cela s’appelle le système coopératif. Il a été très largement employé en agriculture et a permit la révolution agricole du XXe siècle, et aujourd’hui 40% de l’agriculture et de l’agroalimentaire passe par le système coopératif. La coopération ce sont les bienfaits du capitalisme et les avantages du collectivisme. Chaque performeur peut gagner davantage et les moins chanceux ne sont pas laissés sur le bord de la route, et tout ceci par une décision collective où un homme égale une voix, quel que soit son rôle économique.
Les entreprises peuvent fonctionner sous ce système, mais bien au-delà c’est la macroéconomie qui peut fonctionner par ce principe.
Plus de rapports conflictuels entre patron et ouvriers, entre élus et électeurs. Le patron garde son capital qu’il met à disposition de la coopérative et cette dernière le rémunère au taux du marché et il reste propriétaire. Il exerce alors une place de dirigeant dont la rémunération est décidée par l’assemblée générale. Par contre la spéculation devient dans ce système complètement impossible car par définition les parts sociales ne sont pas commercialisables qu’entre la coopérative et ses adhérents. Certes les bourses devraient s’adapter à ne commercer que sur des marchandises physiques, mais est-ce un mal ? Par contre la concurrence pourrait complètement s’exercer et l’adhérent serait à même de bien cerner le coût de son travail et des moyens de production.
Le cas de faillite en coopérative est extrêmement rare et n’a été que l’aboutissement aveugle d’une gestion dogmatique ou dénuée de contrôle interne.
Dans un système coopératif macro-économique l’Etat n’aurait plus que ses rôles régaliens, à savoir l’éducation, la défense et la sécurité. Le pouvoir se déplacerait alors de la démocratie politique à la démocratie économique. La fiscalité devrait complètement être réformée et surtout les taux devraient être considérablement abaissés, car l’Etat n’aurait plus besoin de s’occuper d’économie qui est largement la cause de son endettement.
La SNCF par exemple pourrait être remplacée dans son statut par une coopérative et je n’ose imaginer les avantages et l’amélioration du service. Voici en quelques lignes une idée, qui n’est pas nouvelle, mais que personne n’a pensé à adapter à l’échelle d’un pays ou d’un continent, et qui pourtant a fait ses preuves.

lundi 10 octobre 2011

Beau succès des primaires



Les primaires sont incontestablement un succès démocratique.
Il faut reconnaître que pour un parti mobiliser 12 fois plus que l’effectif de ses adhérents est une gageure réussie. Cela remet du souffle dans l’expression des gens dans l’avenir de leur pays et c’est tant mieux.
Ensuite dire que c’est « la solution » pour tous les partis politiques et ringardiser ceux qui ne procèdent pas à un tel procédé est un peu rapide. En effet la décision appartient d’abord aux militants des partis. Ceux du PS ont accepté les primaires, mais ce sera sans doute au détriment du militantisme, car à quoi sert désormais de militer si lors des décisions cruciales ces derniers ont une parole diluée, voir inexistante.
C’est d’ailleurs le drame du syndicalisme, le nombre de syndiqués en France est bien inférieur et de loin de ceux qui répondent à l’appel des manifestations.
Les partis politiques ont un rôle majeur dans la vie démocratique et affaiblir ceux-ci n’est pas de bon augure.
Le pays qui fonctionne avec un tel système, les USA, a un taux de militantisme des plus faible des pays démocratiques.
Alors oui les primaires rafraîchissent la politique, non ils risquent de faire mourir la moelle des partis.
J’appréciais davantage les primaires de 2006 qui accordaient la possibilité de voter à ceux qui adhéraient, même au dernier moment.

mercredi 5 octobre 2011

Comment ne pas penser au Crédit Agricole dans cet exemple...

Management
La crise bancaire est d'abord une crise de gouvernance


Trois ans après l'affaire des subprimes, ces crédits hypothécaires à risque, le spectre des crises bancaires est de retour. En réaction, le Fonds monétaire international (FMI) invite des banques à se recapitaliser et on attend que de nouvelles régulations (Bâle 3) forcent le secteur à la prudence. Mais pourquoi les banques prennent-elles tant de risques ?
On évoque souvent l'appât du gain, les bonus des traders, mais pour quelles raisons un management compétent, éclairé par de bons experts et un conseil d'administration vigilant, accepterait-il de courir au précipice ? Reste une explication structurelle : en finance, beaucoup plus que dans d'autres secteurs, les activités les plus profitables sont nécessairement les plus risquées. Dès lors, la promesse de profits et de dividendes élevés imposerait de prendre des risques déraisonnables.
C'est ce mécanisme qu'a mis au jour le Sénat américain dans son enquête sur la banque Washington Mutual (WAMU) dont la faillite, en septembre 2008, a été éclipsée par la chute de Lehmann Brothers. C'est pourtant la plus grande faillite bancaire de l'histoire des Etats-Unis (" Wall Street and the Financial Crisis : Anatomy of a Financial Collapse ", United States Senate, April 2011).
Stratégie agressive
Née en 1890, WAMU était une caisse d'épargne mutualiste de taille moyenne spécialisée dans les prêts hypothécaires garantis par les institutions fédérales. En 1983, elle devint une société anonyme. De 1996 à 2002, son succès lui permit plusieurs acquisitions qui en firent la première caisse d'épargne et la sixième banque du pays à une époque où s'imposait l'idée que la valeur pour l'actionnaire est le meilleur critère de performance, y compris pour une banque.
Sur ce principe, en juin 2004, le PDG de WAMU proposa une stratégie agressive : " Notre but pour les cinq prochaines années sera d'atteindre un rendement moyen du capital d'au moins 18 % et une croissance des dividendes de 13 % en moyenne par an. "
A cette fin, la banque devait développer des produits plus rentables - " Nous devons réorganiser nos ventes et nos réseaux dans le pays pour proposer des produits à fortes marges. " Reste que ceux-ci étaient à haut risque et que cette stratégie fut adoptée malgré les avertissements des experts.
L'exposition de WAMU ne tarda pas à s'inverser. En 2003, les prêts prudentiels et à faible marge formaient 65 % du volume d'activités de la société, ils tombèrent à 25 % en 2006. A l'inverse, les prêts à haut risque (subprimes notamment) passèrent de 19 % à 55 %. La WAMU semblait certes plus profitable, mais à l'intérieur de l'entreprise, les signaux d'alerte se multipliaient. En vain.
Un piège implacable
Dès 2004, le chief risk officer avait prévenu le PDG du groupe qu'une bulle immobilière était avérée. Mais ses agents n'eurent jamais l'autorité nécessaire pour bloquer des prêts hypothécaires insensés, voire maquillés, surtout s'ils pouvaient être revendus (c'est-à-dire titrisés). Durant l'année 2005, se sentant débordé, il dénonça un " appétit croissant pour le risque ". Mais en 2007, son service fut décentralisé et placé sous la responsabilité des divisions commerciales, perdant ainsi toute indépendance. En septembre 2008, WAMU coula à pic.
L'enquête du Sénat américain livre une moisson de données (messages, documents internes...) qui est sans équivalent pour comprendre la crise. Elle confirme une logique d'autant plus inexorable que le PDG de WAMU, en poste depuis onze ans, n'a pu éviter la rupture stratégique de 2004.
Le primat de la valeur actionnariale est partout contestable, mais pour les établissements bancaires, c'est un piège implacable. Toutes n'ont pas connu le sort fatal de WAMU mais l'avertissement est clair : il faut adopter une gouvernance des banques qui ne provoque pas un appétit compulsif pour le risque. Sans quoi les régulations attendues n'auraient que peu d'effets.
Armand Hatchuel
Armand Hatchuel,
professeur
à Mines ParisTech.
© Le Monde