Les lasagnes à la viande de cheval font couler beaucoup d’encre
et s’exprimer beaucoup de personnes plus ou moins qualifiées sur le sujet.
Il faudra pas moins de 3 ministres pour réagir sur ce sujet…
Vous me direz sur 39 il faut bien que cela en occupe quelques uns… Mais là où
de simples contrôles vétérinaires et douaniers suffisent pour déceler la
fraude, l’Etat sort l’artillerie lourde, sans doute afin de cacher l’actualité
plus embarrassante.
Sur le fond, cet épisode de l’alimentation moderne n’est que
le reflet de notre société à toujours vouloir une alimentation la moins chère
possible. Rappelez-vous ce film des années 80 intitulé « L’aile ou la
cuisse » avec Coluche, Louis de Funès, Julien Guyomard qui opposait l’industriel
de la bouffe à l’esthète de la gastronomie française. Evidemment nous ne sommes
pas si loin de la caricature, et cette viande de cheval incorporée dans des
plats cuisinés en lieu et place du bœuf nous rappelle ces poulets tout frais
construits en usine.
Le consommateur pourrait avoir le choix. Il le pourrait à
deux conditions, celle de pouvoir identifier son alimentation et celle d’avoir
les moyens de se la payer. Identifier son alimentation est une chose plutôt
aisée maintenant, la traçabilité dépasse largement le type d’agriculture et assimiler
mauvaise viande à élevage industriel est souvent une grossière erreur. Je me
souviens du cas de cette petite grand-mère qui vendait ses quelques œufs sur un
marché, et puis un jour n’ayant plus de poules voulut continuer son commerce en
revendant des œufs achetés au supermarché. La supercherie fut vite déjouée car
les œufs étaient marqués de la date et l’heure de ponte. Evidemment tout le
monde continua à lui acheter ses œufs faisant mine de ne rien voir, mais la preuve
que la fraude n’est pas forcément à la taille de la production, et la
conséquence dans ce cas là était bien anodine. Aujourd’hui les sigles VBF et VPF
ne peuvent être apposés que sur de la viande bovine française ou viande porcine
française. Il suffit donc au consommateur de faire son choix en conséquence.
Par contre en a-t-il les moyens, l’autre condition est moins sûre et c’est
souvent par faute de moyens que le consommateur achète les produits les moins
chers, et c’est là que s’engouffrent les pires perversités de la grande distribution
à vouloir systématiquement être le moins cher, et gagner le graal suprême qu’est
la part de marché !
Notre alimentation est une des plus sûres du monde, liée à
une agriculture la mieux tracée et la mieux protégée, vous n’empêcherez jamais
des hors la loi de vouloir faire de l’or avec du plomb, de l’huile de colza
avec du pétrole, du lait avec de la mélanine et de la viande de bœuf avec je ne
sais quelle viande. Le consommateur doit sans doute plus essayer de comprendre,
d’exiger de savoir, et se fier aux indicateurs de qualité. Même le bio a subi des
fraudes, peut être même plus que l’agriculture conventionnelle si on rapporte
au volume produit. Bio, conventionnelle, raisonnée, aucune n’est meilleure,
seule la traçabilité dit la vérité, l’IGP l’Indicateur Géographique de
Production il n’y a que cela de vrai.
Alors la prochaine fois que vous ferez vos courses regardez
les étiquettes et achetez un produit ayant une IGP !
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