lundi 26 mai 2008

Pétrole, pétrole!


La hausse du pétrole que nous vivons actuellement n’est pas une crise passagère. Cette hausse est vraiment structurelle, et sans doute pas arrivée à son terme. Nous vivons un nouveau choc pétrolier. Ceci est confirmé par l’appétit d’ogre des pays d’Asie, qui ne régressera pas et par une production qui ne peut être techniquement augmentée dans les proportions qui mèneraient à la baisse. De plus les pays exportateurs ne souhaitent sans doute pas augmenter leur production, tant la richesse que procure le pétrole ne vient qu’augmenter des profits déjà existants. Certains experts laissent entrevoir en outre que les réserves de pétrole, sont plus proches de l’extinction que de l’inverse.
Ceci risque de mettre à mal l’économie des pays occidentaux et particulièrement la France, qui se trouve, à cause de ses déficits publics, dans une situation plus que délicate. Nos gouvernements successifs n’ont pas su jusqu’alors faire les réformes nécessaires à la réduction de la dette publique. A titre d’exemple la Canada qui a fait ces réformes il y a 15 ans, en supprimant plus de deux tiers de fonctionnaires, a aujourd’hui un budget public excédentaire. Et ce pays pourra bien plus que la France encaisser ce choc pétrolier.
Il va falloir que le peuple français réapprenne à consommer différemment et notamment de se passer de dépenses nouvelles depuis 10 ans, qui sont plus à classer dans le confort et le luxe que le nécessaire.
L’alimentation sera sans doute le poste de dépense que les Français vont devoir reconsidérer. Car ce dernier ne fera qu’augmenter dans les années à venir. Nous allons inévitablement vers des périodes d’enchérissement. Et ceci pour deux raisons essentielles. La première est que la rareté va faire monter les prix. La seconde est que le coût de production des denrées alimentaires va tellement augmenter qu’il est impossible que le consommateur ne subisse pas en dernier ressort ces hausses. Mais plus grave encore, la hausse du coût du pétrole pourrait bien faire baisser les rendements des céréales dans les années à venir. En effet les engrais azotés sont pour la plupart produits à base de produits pétroliers, tout comme les produits phytosanitaires. Et même à des prix très élevés, nous commençons à connaître pénurie dans ce domaine là aussi. Ceci aura forcément un impact en termes de rendements, et donc moins de production. Alors a moins qu’on ne se décide enfin à accepter les OGM dans le but de faire des plantes sans engrais ni produits phytosanitaires, mais là est un autre débat…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

TRES DROLE j'ai cru lire que le Canada avait supprimé
les deux tiers de ses fonctionnaires il y a quelques années ....et ce pays ne va pas plus mal. Merci Mr.Ferrand pour ce précieux renseignement qui renforce certaines de nos convictions.

Anonyme a dit…

Suffit de privatiser l'éducation, la police, l'hopital, et le reste... Ou même de les supprimer carrément. Y'aura tout de suite moins de fonctionnaires. Ca permettra de voir les impôts baisser de quelques euros, et de satisfaire ceux qui rêvent de voir les fonctionnaires remplacer les pipes au stand du champ de foire... Et tant pis pour les inégalités qui en découlent, quand on a les moyens on s'en tape.
Concernant le pétrole, comment se fait-il que le prix soit si haut, vu le taux de change du dollar? Y'en a encore qui s'en mettent plein les poches en prenant le peuple pour des abrutis. Remarquez, quand on voit certains commentaires, on se dit qu'ils n'ont pas foncièrement tort...