dimanche 12 juin 2016

Les assises métropolitaines à Vichy.


Hier se tenaient les assises métropolitaines à Vichy autour de la justification de cette structure et de son potentiel développement.
Plein d’élus et que du beau monde présent, avec en guest star Claude Malhuret le président de ce pôle et sénateur-maire de Vichy, Olivier Bianchi maire de Clermont-Ferrand, Jean-Dominique Senard président de Michelin, Jean-Yves Foucaud président de Limagrain ainsi que Laurent Wauquiez président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi les préfets des départements du Puy-de Dôme et de l’Allier ainsi que le préfet de région.
Dans l’opéra de Vichy et devant 5 à 700 personnes tour à tour se sont succédés les partisans de ce pôle métropolitain défendant la nécessaire existence de cette organisation pour peser dans la région nouvellement agrandie afin d’équilibrer avec les autres pôles que sont Lyon, Grenoble ou St Etienne.
J’y étais comme conseiller régional bien sûr, mais aussi et surtout comme élu local appartenant à une communauté de communes adhérant pour le moment comme observateur à ce pôle. Toutefois des questions restent en moi sans réponse, et j’adhère volontiers à certaines questions de la salle. En premier bien sûr celle de Véronique Pouzadoux, maire de Gannat et présidente de la com-com avec laquelle St Pourçain va fusionner qui a précisé que si elle n’y était pas hostile, pour le moment l’urgence était de fusionner les com-com et que c’était une tâche titanesque avant d’envisager une quelconque autre organisation supra communautaire.
Une personne aussi a demandé où était la place du citoyen dans cette organisation et j’avoue que paysan proche de ceux qui m’ont élu avec le soin extrême de les représenter et de ne pas me couper d’eux, les citations de Lewis Carroll, Shakespeare, Mozart ou autre auteur allemand n’aille pas dans le sens d’un échelon de proximité, il faut sans doute des élites, mais il faut surtout des acteurs très forts défendant la ruralité beaucoup plus proche de René Fallet et de la « soupe aux choux ».
Les limites du territoire restent floues même si tous ont dit qu’il n’était pas question de refaire l’ancienne région Auvergne, que deviennent Montluçon et surtout Moulins qui  reste la préfecture et où encore un tiers du département, dont la com-com de St Pourçain fait partie, est rattaché à cette circonscription administrative, que deviennent ces territoires et quels rôles jouent ils si ce pôle métropolitain joue celui décrit hier.
Enfin Claude Malhuret a bien indiqué en deux fois qu’une fois la métropole constituée les collectivités adhérentes devront transférer leurs compétences à cette nouvelle collectivité, et là j’ai peine à m’y retrouver dans tant de rapidité, car nous venons tout juste de créer des communautés de communes (14 ans) nous allons fusionner  avec d’autres communautés de communes avec toujours plus de compétences transférées et il faudrait qu’à terme ces mêmes compétences soient transférées encore une fois à un pouvoir décisionnel basé à Clermont ou Vichy ? En clair, pour faire concret car mon esprit paysan peine à s’en détacher, les décisions liées à l’assainissement (compétence devant être obligatoirement transférée en 2020 aux com-com) devront se prendre où et par qui ? Il me semblait que toutes les lois de décentralisation allaient dans le sens de donner le pouvoir aux acteurs du terrain j’ai peur qu’on travaille à l’inverse, déjà dans le regroupement des com-com les petites communes rurales perdent souvent des représentants dans la nouvelle organisation.
En matière de développement économique St Pourçain a prouvé qu’il était possible de créer un millier d’emplois en milieu rural sans forcément une organisation supra-communautaire, toutefois il est vrai dans ce domaine tout comme dans celui du tourisme ou de la culture qu’une organisation plus large pourrait davantage attirer les entreprises et surtout les hommes qui les constituent, c’est ce que j’ai retenu des interventions des présidents de Michelin et Limagrain et avoir comme fil conducteur l’Allier ne me semble pas idiot non plus, mais les deux présidents ont bien insisté sur la nécessité de ne pas créer un échelon administratif supplémentaire.
Mais évidemment le discours auquel j’adhère le plus est bien sûr celui de Laurent Wauquiez. Se regrouper, s’unir et porter des projets concrets de développement économique pour que la région les aide est primordial. Mais il a pris soin aussi d’ajouter qu’il ne laisserait personne de côté et surtout pas les territoires ruraux. Et je ne sais plus qui a dit que les conseillers régionaux avaient été consultés sur ce pôle métropolitain, pour ma part le seul qui m’ait consulté c’est bien Laurent Wauquiez.
L’histoire montre que quels que soient les territoires, quelles que soient leurs organisations, quelles que soient leurs limites, quelles que soient leurs compétences, ce sont toujours les hommes qui ont fait la différence, leur capacité à représenter leurs mandants, leur capacité à être des leaders représentatifs, leurs capacités à avoir des idées novatrices et surtout leur capacité à faire fructifier les idées venues du terrain.
Je suis certain que pôle métropolitain ou pas les hommes feront la différence sur le terrain.

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