On commence à sentir une inflexion sur la consommation des
espaces agricoles en France.
La dernière conférence écologique, petite sœur du Grenelle
du même nom, en a fait un point majeur de façon presque inattendue.
Les écologistes allaient à cette conférence en guerriers
vainqueurs, voulant décrocher quelques trophées sur le dos de l’agriculture, et
en sont repartis sans les trophées mais même avec quelques concessions.
La protection des terres agricoles devient dans la
conscience des hommes politiques un point non négligeable qu’il y a lieu de
travailler.
La France perd tous les 7 ans l’équivalent d’un département
français sous le béton ou le bitume, 4,5ha à la minute ! C’est la
disparition des terres agricoles au profit des villes ou infrastructures, alors
que chaque année notre planète accueille 75 millions de bouches supplémentaires
à nourrir.
Il faut ajouter à cela les mesures ubuesques de compensation
écologiques qui se font toujours au détriment de l’agriculture. Lorsqu’une
infrastructure se créée en milieu naturel la loi impose une compensation
écologique à hauteur de 1 pour 4.
C 'est-à-dire que si 1ha est pris il faut en rendre 4 à la nature. Et où prend-on
ces surfaces ? Forcément sur le milieu agricole proche des zones
naturelles, mais jamais sur les surfaces urbanisées.
Les citadins ne veulent plus habiter en logement collectif, comme
la population augmente et que chacun veut son pavillon c’est forcément au
détriment des zones agricoles, de même pour les zones commerciales ou
industrielles.
Devant cette constatation la FNSEA demandait depuis
longtemps une commission de surveillance sur le sujet, cela a été fait en 2011
par la
Commission Départementale de Consommation des Espaces
Agricoles.
Au bout d’une année d’existence le bilan est mitigé car le
pouvoir de cette commission est très limité. Des pays comme le Québec ou l’Allemagne
ont de véritables commissions où siègent à parité les élus et agriculteurs avec
un pouvoir de blocage des surfaces prisent à l’agriculture. Nous avons donc
encore une marche à franchir, que nos élus peinent à admettre.
On ne peut refuser l’augmentation des rendements agricoles
par des moyens artificiels (OGM, engrais…) et réduire les surfaces agricoles
tout en demandant de nourrir davantage de population.
Lors de création de zones économiques ce sont des emplois à
la clé, de la création de richesse, mais sait on sur la surface prise quelle
économie, combien d’emplois induits supprime t’on ?
L’agriculture c’est aussi de l’économie !
Il va falloir dans les années à venir changer de modèle d’urbanisation
et la densification devra revenir, il faudra aussi abroger ces lois ridicules
qui imposent des distances de retraits des routes des zones industrielles, de
la création d’espaces verts obligatoires dans les zones économiques, toutes
consommatrices d’espace inutilisé.
La prise de conscience est en marche, il faut maintenant des
actes concrets et une volonté politique forte.
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