vendredi 10 avril 2009

Et si tout n'était pas si noir....?




France : « douze raisons d’espérer », affirme Jacques MarseilleEn 2007, rappelle LE POINT, l’institut d’économie de Cologne « avait prédit que la France deviendrait en 2035 la première puissance économique européenne devant l’Allemagne. Fin 2008, déjà exprimé en dollars, le PIB par habitant de la France vient de dépasser de peu celui de l’Allemagne. Et si la crise qui rend les Français si dépressifs allait accélérer le mouvement et anticiper cette prévision ? » Dans LE POINT, Jacques Marseille invite ses compatriotes à regarder autour d’eux. Du côté du Royaume-Uni, par exemple, qui « est en train de subir la pire récession depuis le lendemain de la Guerre Mondiale ». Ou encore vers l’Espagne qui, « est devenue la championne d’Europe du chômage ». Quant à l’Allemagne, première puissance exportatrice mondiale, elle pourrait connaître en 2009 « sa pire contraction depuis 1945 ». Autant d’occasions, pour Jacques Marseille, de « prendre conscience des formidables atouts de la France ».L’économiste en recense douze. « Des enfants par milliers ». Avec dorénavant un peu de 64 millions d’habitants, notre pays représente, à lui seul, près de 65 % de la croissance naturelle de la population européenne. Résultat, dans une vingtaine d’années, « la France sera le pays le plus peuplé d’Europe, entouré de nations vieillissantes et moins dynamiques ».Deuxième atout : « l’indépendance énergétique » : la France possède quatre grands groupes parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie : Total, Areva, EDF et GDF Suez. Grâce à son parc de réacteurs, elle atteint un taux d’indépendance énergétique « supérieur à 50 % », à comparer avec celui de l’Allemagne (39,2 %) ou de l’Espagne (21,7 %).La France est également « un pays béni des dieux » avec une position centrale qui fait que notre pays possède le seul lien terrestre avec le Royaume-Uni et avec l’Espagne. Le géographe Strabon, qui vivait à l’époque du Christ, rappelle Jacques Marseille, admirait, dans ce pays dont il vantait « la correspondance qui s’y montre sous le rapport de fleuves et de la mer, de la mer intérieure et de l’océan », ce qu’il appelait une « prévision intelligente ». Et, poursuit Jacques Marseille, « que dire de notre espace maritime, qui, avec plus de 11 millions de kilomètres carrés, est la deuxième superficie maritime du monde et la seule à couvrir les trois grands océans ? »Cette vocation géographique s’est doublée d’« un réseau moderne » de transports qui explique aussi que la France est devenue une terre d’accueil privilégié. Avec 950 000 kilomètres de routes, le troisième au niveau mondial pour le nombre de kilomètres par habitant, la France dispose d’un des réseaux routiers le moins encombré. Et sur le plan ferroviaire, le trafic à grande vitesse représente à lui seul la moitié du trafic européen. « Autant de performances liées à l’excellence des entreprises de travaux publics françaises, qui occupent les trois premières places mondiales, avec Bouygues, Vinci et Eiffage ». Une vocation qui s’inscrit dans une tradition historique et qui, « du Pont de Normandie au Viaduc de Millau, du Tunnel sous la Manche aux chantiers titanesques de l’Amérique du Sud, de l’université de Ryad à l’oléoduc de la Cordillère des Andes, assure la réputation de l’ingénierie française ».Quatrième atout : « un pays attractif ». Depuis le début des années 90, la France est devenue l’un des principaux destinataires des investissements directs étrangers. Désormais, dans le secteur privé, un employé sur sept travaille pour une société étrangère. Plus qu’en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou aux Etats-Unis. Et les emplois créés par les entreprises qui s’installent en France (40 000 en 2006) sont largement plus importants que ceux perdus par les entreprises françaises. Dans le même temps, les entreprises françaises ont largement réussi leurs implantations à l’étranger. En 2006, la France était le deuxième investisseur mondial à l’étranger.« Le pain et le vin ». « L’agriculture et l’industrie agroalimentaire française sont les plus performantes au monde », assure Jacques Marseille. A elles seules, les exportations de vins assurent chaque année l’équivalent des ventes de 147 Airbus A320 ou de 273 TGV.Septième atout : « la culture, une arme anticrise ». Les espaces de culture ou de loisirs ne connaissent pas la crise : à l’Opéra de Paris, la fréquentation dépasse les prévisions. A Versailles, Jeff Koons a attiré 200 000 visiteurs en moins de deux mois. Au Grand Palais, l’exposition Picasso a reçu près de 780 000 personnes. Quant au cinéma français, il s’est particulièrement bien exporté. Enfin, grâce à son patrimoine inégalable, la France est devenue très attractive pour les tournages… « Autant dire que si la ‘marque’ France était mieux valorisée, en particulier dans le domaine des industries culturelles, elle gagnerait les points de croissance qui lui ont fait tant défaut ces dernières années ». D’autant que la France enregistre déjà « l’une des plus fortes augmentations proportionnelles d’étudiants étrangers en Europe, en particulier chinois, dont le nombre a été multiplié par neuf dans les quatre dernières années ».« Un capitalisme à deux têtes » : parmi les 500 premières entreprises mondiales, recensées par le magazine Fortunes, 39 sont françaises, plaçant la France au deuxième rang, derrière les Etats-Unis, mais devant la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Un classement sur lequel seraient bien inspirés de se pencher les « déclinistes » français. D’ailleurs, remarque Jacques Marseille, « quelles sont les banques du monde qui résistent le mieux aux turbulences ? Les banques françaises, évidemment… ». A cela s’ajoute le fait que la France « est un pays où le capitalisme familial reste majoritaire ». Et « lorsqu’on mesure le fait que ces entreprises embauchent plus que les autres et privilégient les orientations stratégiques à long terme, nul besoin de vouloir refonder le capitalisme. Ce capitalisme refondé, qui privilégie la longévité sur la performance, existe déjà en France et dans une proportion bien plus forte qu’ailleurs », souligne Jacques Marseille.« Un pays de fourmis » : alors que la dette des ménages américains est passée de 85 % du PIB en 2000 à 116 % en 2007, celle des ménages français ne dépasse 50 %. C’est en France que le taux d’épargne des ménages est le plus élevé : en moyenne de 15 à 16 % du revenu alors qu’il est de 3 % aux Etats-Unis, de 5 % au Royaume-Uni. « Un formidable amortisseur » qui se double du fait que, « hormis la Suède (12 %), la France est aussi le pays où le taux de pauvreté monétaire (revenus inférieurs à 60 % du revenu médian) est le plus bas : 13 % comme en Allemagne, mais 19 % en Italie et au Royaume-Uni ». Cet effort d’épargne continu depuis une trentaine d’années « a fait des Français l’un des peuples les plus riches au monde ! Avec un patrimoine net par habitant égal à près de 144 000 euros, ils se placent largement devant les Etats-Unis (128 000 euros) et l’Allemagne (90 000 euros) ». En dépôts et comptes sur livrets, les Français détiennent plus de 1 000 milliards d’euros. Quant aux sommes placées en assurance-vie, elles s’élèvent à 1 352 milliards d’euros, soit, relève Jacques Marseille, « plus que la dette de l’Etat ! »« France, terre de luxe » : en moins de 20 ans, grâce à la mondialisation, quelque 400 millions de Chinois, d’Indiens, de Brésiliens, et d’autres, sont sortis de la pauvreté. « Autant de nouveaux clients pour les produits de luxe français ». Ensemble, cinq marques françaises représentent 53 % de la valeur totale des 15 premières griffes mondiales, contre 28 % pour les six marques italiennes. Même si le luxe n’échappera pas à la crise, les réserves de croissance que constitue la clientèle des pays émergents font de l’industrie du luxe français, qui emploie près de 80 000 personnes, « un atout de premier ordre pour l’avenir ».« Destination France » : avec près de 82 millions d’arrivées de touristes internationaux, en croissance de quatre ans depuis 2005, notre pays détient la première place mondiale dans l’industrie du tourisme. Ainsi, « contrairement à ce que croit notre Président de la République, ce n’est pas l’industrie automobile qui est le premier employeur de France, mais le tourisme, qui assure un excédent de la balance des services de plus de 10 milliards d’euros, emploie près de 2 millions de salariés et pourrait créer entre 300 000 et 600 000 emplois supplémentaires ». A condition toutefois de tout faire pour valoriser la marque France. Et assurer à l’étranger « la promotion d’une histoire, d’un patrimoine, d’une gastronomie et d’une variété de paysages exceptionnels ».Enfin, douzième atout, « l’édredon social ». Plus que d’autres, les Français peuvent s’appuyer sur « l’édredon protecteur d’un Etat qui emploie directement ou indirectement plus de 5 millions de fonctionnaires ». Un nombre, « trop élevé en période où il faut lâcher les chevaux de la croissance » mais qui constitue un « amortisseur de premier ordre quand il faut réduire la voilure ». Avec 31,1 % de dépenses totales de protection sociale en pourcentage du PIB, la France est de loin le pays du monde qui protège le mieux ses citoyens. A elle seule, indique Jacques Marseille, les pensions de retraite « représentent plus de 23 % du revenu des ménages déclarés à l’impôt ». Des sommes qui, estime l’économiste, « montrent qu’il n’est nul besoin de relancer la consommation en France tant l’Etat providence y pourvoit déjà plus qu’ailleurs ».En fait, conclut Jacques Marseille, « la seule chose qui manque aujourd’hui aux Français, c’est le moral et la confiance dans les atouts du pays ». Et de souligner les paradoxes français : « ce pays si hostile à la mondialisation est en fait celui qui en a tiré les plus grands avantages. Ce pays si hostile aux entreprises est aussi celui qui a su les propulser aux tout premiers rangs du monde. Ce pays si méfiant à l’égard de tout plombier polonais est également celui dont les salariés travaillent le plus pour des firmes étrangères ».

2 commentaires:

Corinne a dit…

Tellement vrai... mais un peu long... ;-)

Encore une fois, au lieu de gémir, mieux vaut se remonter les manches.
Si tout le monde s'y met, et avance dans le même sens, alors la crise ne durera pas.

Messieurs les déclinistes, vos discours ne nous intéressent pas !
Et comme disait Kennedy, au lieu de demander ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour lui...

Anonyme a dit…

Le commentaire est plus lisible que le texte bien trop long........