samedi 18 avril 2009

L'alimentation: enjeu de demain


De plus en plus de pays mettent la souveraineté alimentaire comme priorité politique principale. A ce jour cinq pays d’Asie ou du moyen orient, disposent de 7,6 millions d’hectares cultivables hors de leurs frontières nationales, soit près de 6 fois la taille de la Belgique. La Libye, vient de signer un accord avec l’Ukraine de location de 100.000 hectares contre du gaz transporté par bateau depuis la Libye.
La Chine, la Corée du Sud, le Japon, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, et tant d’autres pays jettent leur dévolu sur des pans entiers de pays, tels le Soudan, Madagascar, le Congo, l’Ukraine ou le Kazakhstan.
La spéculation foncière n’est pas la préoccupation de ces pays qui font main basse sur des millions d’hectares, la seule volonté est de produire, produire plus de denrées alimentaires pour nourrir leurs peuples. Cela passe par la location, mais le plus souvent par du troc, notamment le pétrole du moyen orient.
Déjà 15% de la surface agricole Roumaine est aux mains d’investisseurs étrangers dans ce pays.
La crise financière vient de donner un coup d’élan encore plus fort à ces pratiques, les fonds d’investissements, quittent les valeurs in concrètes pour du solide et palpable.
L’enjeu alimentaire sera sans doute un enjeu majeur du 21e siècle.
40% de la population du globe aujourd’hui est composée de paysans et 75% des gens qui ont faim sont dans les campagnes.
Le métier d’agriculteur qu’il soit en Afrique ou en France n’est pas rémunérateur pour celui qui le pratique. Par contre il enrichit ceux qui en dépendent, et commercent avec les denrées issues de l’agriculture.
En France et dans les pays occidentaux principalement, il se perd l’équivalent d’un département tous les 10 ans. Entre 2000 et 2006 ce sont 720.000 hectares qui ont disparu sous le goudron ou le béton.
Les villes s’agrandissent, les infrastructures aussi, la population augmente et les surfaces agricoles diminuent. Et pas dans les départements où la valeur agronomique est la plus faible, au contraire c’est autour de Paris, en pleine Beauce, ou bien encore plus près de nous en Limagne par l’agrandissement de l’agglomération clermontoise.

Une étude récente, mais produite par un comité scientifique pro écologiste, vient de démontrer que les OGM n’augmentaient pas les rendements des cultures. Hors c’est la principale voie d’espoir pour nourrir demain les 9 milliards de personne sur terre. Mais il n’y a pas besoin d’être scientifique et de faire des études pour connaître ce phénomène. En effet les seuls OGM en culture actuellement le sont dans un but de résistance à des insectes ou des mauvaises herbes. Il n’y avait donc aucun gain de rendement à espérer, puisque les OGM se substituent à des pratiques de traitement chimique. Et l’augmentation des rendements n’est pas l’objectif des OGM en culture actuellement, et de constater qu’il n’y a pas de baisse de rendement par ces OGM est déjà une prouesse, car les résistances recherchées et les rendements sont souvent antagonistes. Par contre la recherche travaille sur les OGM de demain qui seront résistants à la sécheresse, résistants à la salinité de sols, deux OGM qui permettront de faire pousser des plantes dans des régions semi-désertiques. Ou encore des OGM permettant à des plantes des concentrations en amidon ou protéines plus importantes, et donc plus nourricières.


La France et l’Europe feront vite fausse route si dans les 5 ans qui viennent l’alimentation et l’agriculture ne devient pas une priorité dans les différentes politiques menées. Notre souveraineté alimentaire sera mise à mal, au profit des pays qui auront pris de l’avance et qui de plus s’appuieront sur une gestion de l’eau minutieuse, qu’elle soit de surface ou en profondeur.

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