mercredi 12 février 2014

Vendredi 14 février curons des fossés!


Nous allons curer des fossés vendredi 14 février, répondant à un appel national de la FNSEA.
En effet l’Allier a sans doute été le premier département à avoir alerté les services de l’Etat dès le printemps 2013 sur la difficulté de compréhension des agriculteurs à ne plus savoir et pouvoir curer des fossés pourtant nécessaires à l’écoulement naturel de l’eau, et alerté le Préfet sur un zèle particulier envers les agriculteurs des agents de l’ONEMA a se comporter comme des cow-boys lors de leurs actions.
Personne ne nous a entendu jusqu’au 30 septembre où lors d’une action « coup de poing » contre les services de l’ONEMA bizarrement l’Etat s’est rendu compte que ces agents étaient des fonctionnaires avec une hiérarchie.
J’ai comme président de la FNSEA03 et au gré des rencontres, alerté le Préfet de l’Allier et celui de la région Auvergne au printemps 2013 en ayant obtenu comme seule réponse à l’époque que ce n’était pas de leur ressort.
Bizarrement pour vendredi prochain l’Etat s’est souvenu que les agents de l’ONEMA étaient des fonctionnaires et qu’il fallait protéger ces services en déployant des moyens considérables et nous allons prouver par le ridicule qu’il se saisit à cet effet d’un éléphant pour écraser une mouche.
Sur le fond, les inondations dans le Var et la Bretagne démontrent que le curage et le nettoyage des fossés est une priorité si nous voulons éviter cela dans nos régions comme dans toutes les régions de France.
Le fossé choisi à St Pourçain est justement un collecteur de drains et un fossé qui traverse les zones industrielles et habitées de St Pourçain. Il n’y a pas meilleur symbole pour démontrer les dégâts que pourrait faire ce fossé s’il était bouché. Il noierait des centaines d’hectares de cultures et inonderait des quartiers entiers de la ville.
Aujourd’hui nous ne savons pas si la réglementation nous permait de curer ce fossé et combien de pages d’imprimés il faudrait remplir pour le curer. Le bon sens n'existe plus, depuis les romains des fossés se créent et s'entretiennent mais en 2014 il faut une expertise et une autorisation pour savoir si l'eau doit continuer à s'écouler. 

Alors nous allons curer ce fossé et montrer que par cette action nous faisons un véritable service d’intérêt général et que demain si nous ne pouvons plus le faire au nom d’une administration tatillonne et un dogmatisme environnemental ce sera toute la société qui en pâtira. 

18 commentaires:

Pierre a dit…

Je me mêles sans doute de quelque chose que je ne connais pas bien. ... parfois ne vaut-il pas mieux que l'eau s'infiltre dans les sols plutôt que courir directement à la rivière, qui elle, monte très rapidement par l'afflux des eaux de ruissellement trop vite arrivées?

Emmanuel Ferrand a dit…

Lorsque les sols sont en état de saturation et que l'eau court sur terre l'infiltration n'est plus possible. Et lorsque l'eau s'écoule de surfaces imperméabilisées (construction, routes, parking...) elle va directement dans les fossés et là il faut bien qu'elle s'écoule et le plus rapidement possible. Et lorsqu'en plus comme c'est le cas souvent la nappe phréatique rejoint le niveau du sol l'infiltration n'est là non plus possible.

Pierre a dit…

Merci pour l'explication.
En tout cas l'administration semble vous donner du fil à retordre.

Anonyme a dit…

Moi, on m'a toujours appris (depuis mon grand père paysan, jusqu'à l'école) que le curage des fossés ne faisait qu'accélérer les écoulements et qu'il fallait mieux freiner les gouttes d'eau dès leur arrivée sur les zones amont.
Alors, continuez d'arracher les haies, de drainer vos sols, de curer les ruisseaux. Quand les habitants des zones aval auront été inondés plusieurs fois, peut-être qu'ils comprendront mieux vos inepties.
Ces actions vont continuer de détruire l'image des agriculteurs. Vous n'avez vraiment rien compris.

Mickael a dit…

Il est assez aberrant d'affirmer que les inondations dans le Var et en Bretagne sont liées au manque "d'entretien" ou " de curage" des fossés… Cela traduit d'une méconnaissance du fonctionnement des milieux aquatiques et c'est faire fi des véritables raisons de ces inondations. Pendant des décennies, on a cessé d’imperméabiliser les sols, de drainer les terrains, de remblayer les lits secondaires des cours d’eau, d’assécher les zones humides qui sont de véritables réservoirs d’eau, d’endiguer les rivières en empêchant l’accès de l’eau à des zones naturelles d’expansion des crues pour pouvoir construire des zones commerciales, des lotissements ou disposer de toujours plus de zones de cultures. Le bétonnage des sols et les autorisations de construire se sont bien souvent faits et pris sans se soucier du risque inondation pour céder à la pression foncière. Si on prend l’exemple du Var, la forte pression foncière alliée à une forte attractivité touristique conduit à une augmentation exponentielle des surfaces artificialisées. Le GAPEAU, cours d’eau qui a causé tant de dégâts dans le var, a vu son lit secondaire et ses zones naturelles d’expansion, remblayés pour passer de zones rouges (inondables) à zones blanches… Pour limiter les inondations, notamment dans les zones aval, il faut justement tout faire pour essayer de retarder l’écoulement de l’eau en réservant des zones naturelles d’expansion des crues et des zones humides qui auront en plus l’avantage de relarguer l’eau en période estivale… Le curage d’un fossé contribuera simplement à drainer les terrains environnants, par contre curer un fossé à l’amont d’un cours d’eau augmentera son débit, ce qui, en cas de crue, aura des conséquences importantes à l’aval… allez expliquer au maire de Quimperlé situé proche de l’exutoire de 3 rivières que vous voulez accélérez l’évacuation de l’eau à l’amont alors que lui réclame justement des solutions pour que l’eau y soit retenue…
Quand à l’entretien des fossés proprement dits, celui-ci n’est soumis ni à Déclaration ni à Autorisation au titre de la Loi sur l’eau… le problème est que le curage de soi-disant fossés, qui étaient en fait des cours d’eau, pendant plusieurs décennies à l’époque ou les textes étaient « plus souples » ont conduit aujourd’hui à ce que près de 60% des cours d’eau du territoire soient considérés en mauvais état et bien souvent pour des problèmes de morphologie (recalibrage, suppression de la ripisylve…). Cette situation risque de conduire la France à payer d’énormes sanctions financières pour non respect de l’objectif de bon état imposé par la Directive Cadre Européenne…

Emmanuel Ferrand a dit…

Je suis en partie d'accord avec Mickael. La preuve est qu'à St Pourçain la ville dont je suis adjoint au maire, nous avons inscrit au PLU que chaque construction et habitation devait procéder à l'infiltration des eaux pluviales pour ainsi limiter les écoulements d'eau très rapide. Mais il arrive, et c'est le cas en ce moment que la nappe phréatique rejoigne le niveau naturel du sol, il n'y a plus alors que de solution par l'écoulement. Et lorsque l'écoulement n'est pas possible c'est l'inondation. Aussi demain nous curerons un fossé qui a été créé par l'homme pour écouler les drains des terrains indispensables aux pratiques agricoles (sinon maladie sur les bovins et ovins ou impossibilité de grande culture..) et qui draine l'eau pluviale de plusieurs quartiers de St Pourçain. Si ce fossé se bouche par défaut d'entretien ce sera l'indondation de quartiers entiers. Quant aux autorisations c'est justement le flou pour le plus complet pour des agriculteurs dont le métier est de cultiver la terre et elever des animaux et ne pas passer son temps dans le code de l'environnement. Je rappellerai pour conclure que depuis les Romains les hommes drainent, font des fossés, des canaux et c'est seulement depuis 2006 qu'on se préoccupe de légiférer. C'est un peu ubuesque ou une volonté de tout cadrer tout légiférer.

Mickael a dit…

Le problème est que certains agriculteurs, entrepreneurs, forestiers profitent de ce pseudo-flou administratif pour curer, rectifier, combler, buser des secteurs dont ils savent très bien qu’il s’agit de cours d’eau, et créent des altérations irréversibles aux écosystèmes aquatiques et à la faune associée et les exemples sont nombreux dans l’Allier… Donc, il me semble que l’encadrement de ces pratiques par la loi n’apparait pas superflu au risque de n’avoir plus que des cours d’eau tout droit et sans ripisylve… Soyons honnête, le jour où les quartiers de Saint Pourçain sur Sioule auxquels vous faites allusion seront inondés, c’est que nous aurons à faire à une crue exceptionnelle de la Sioule de fréquence trentennale ou centennale et je ne crois pas que le curage de quelques fossés pourra y changer quelquechose…..

Emmanuel Ferrand a dit…

Il y a sans doute autant d'excès des agriculteurs que de ceux qui font les lois et ceux qui les font appliquer sans discernement! Aujourd'hui les agriculteurs sont très mécanisés et ont besoin de très grandes parcelles, et ils n'ont pas choisi que des millions d'agriculteurs quittent le métier pour aller "travailler en ville" car il est bien moins sur et surtout bien moins rémunérateur de rester agriculteur. Si nos concitoyens acceptaient de payer par les prix et non par les impôts leur alimentation il y aurait sans doute encore beaucoup plus de petites fermes nécessitant de petites parcelles avec des haies et des petits fossés. Jean Ferrat a tout décrit très bien dans sa chanson "La Montagne" ne faisons pas porter la responsabilité des agriculteurs restant qui sont obligés de se sur-mécaniser à ceux qui ont DESERTE le métier et les 70h de travail par semaine.
Quant à ce fossé, pour être né dans ce quartier il n'y a pas besoin de crue de la Sioule pour inonder les quartiers en amont, à bien des reprises des maisons ont été inondées parce que le fossé était bouché et mal entretenu il n'y encore pas si longtemps. Et maintenant a t'on le droit de l'entretenir ou non? combien de pages du code de l'environnement faut il lire? combien de kilo de papier faut il remplir? quels techniciens avec leur avis subjectifs faut il interroger? Est-ce que l'agriculteur en plus de ces 70h par semaine doit prendre encore 2 ou 3h de plus savoir si il peut curer ce fossé ou non?? Revenons au bon sens!

laurent a dit…

Bonjour...mais quel métier productif à notre économie font donc les deux moralisateurs que je lis????

Anonyme a dit…

L'un,agriculteur, fait un métier des plus productifs dans notre pays et l'autre, je pense tournant autours de la police de l'eau, contribue à une productivité indirecte: ses contrôles contribuent à ce que la France ne paie pas des amendes à l'Europe pour non respect de la DCE visant à avoir 2/3 des cours d'eau en bon état. Il contribue à ce qu'un milieu aquatique soit intègre pour réaliser ses services économiques: auto épuration de l'eau, biodiversité, etc.
Les 2 ont leur légitimité d'intervention, le législateur étant responsable du désaccord puisqu'il n'a pas su établir des règles claires pour tous...

Laurent a dit…

Ok agriculteur productif sans fossé ni drain ni rase... qui je suppose n a jamais taillé de haie...

Anonyme a dit…

Je rebondis sur une chose vraie ; je cite "Lorsque les sols sont en état de saturation et que l'eau court sur terre l'infiltration n'est plus possible. Et lorsque l'eau s'écoule de surfaces imperméabilisées (construction, routes, parking...) elle va directement dans les fossés"

oui, sauf que ceci évitera effectivement des problèmes d'inondations dans votre commune par exemple mais au final, le problème se retrouvera surmultiplié à l'aval comme c'est actuellement le cas en Bretagne et ailleurs.
Les exploitants ne sont pas seuls responsables de ca, à cause de la suppression des haies, des drainages...bien évidemment les surfaces macadamisées, les toits sont autant d'éléments qui accentuent le ruissellement. Sauf que ce n'est pas en curant que vous allez stopper les problèmes actuels, au contraire.
Le principe d'une zone humide, c'est de stocker de l'eau et ainsi éviter/limiter les inondations. Les fossés remplis d'eau car pas curés ont un peu cette fonction de rétention d'eau qui limite l'inondation à l'aval. Oui si vous curez vous n'aurez pas de problèmes d'inondations chez vous, mais ceux qui sont en aval eux par contre seront touchés encore plus durement. Vaut-il mieux un peu d'eau sur les routes communales ou de l'eau jusqu'à mi hauteur dans le salon des gens situés à l'aval ?
Et par pitié, stop la régression,les romains ont fait des fossés, oui mais à l'époque romaine le macadam n'existait pas, les habitations étaient bien moins nombreuses, les terrains n'étaient pas autant drainés que de nos jours, il y avait des capacités de rétention d'eau incomparables à ce que nous avons de nos jours. Ce n'est pas parce que depuis toujours une pratique est réalisée qu'elle est bonne d'une part et d'autre part, elle doit aussi évoluer avec son temps.



Anonyme a dit…

Le bon sens... Le problème avec lui, c'est comme pour la logique, tout le monde n'a pas le même...
Dans le cas d'une ressource aussi difficile à gérer, il me semble essentiel de cadrer les interventions qui concernent les milieux aquatiques de manière générale.


Quand j'entends un Maire, il n'y a pas si longtemps, parler d'un cours d'eau nommé sur les cartes IGN, d'État Major et Cassini comme un fossé... je pense qu'il est normal de ne pas se contenter du bon sens.


Il faut voir le bon côté des choses, à force de parler des cours d'eau, peut être qu'ils retrouveront leur place : au centre de notre vie. Et que ce soit pas seulement une chose qui coule au fond d'un champ ou d'un bois et dont ont parle lorsqu'il y a des inondations ou une période de sécheresse... Peut-être qu'un jour je n'entendrais plus cette phrase "c'est la faute au cours d'eau, il faut le buser ou l'enrocher..." et que le bon sens ou la logique sera de regarder plus loin que son clocher ou le bout de son nez pour trouver de réelles solutions!

Laurent a dit…

Mais du calme chère ami...je cherche simplement a comprendre votre système de production... pour savoir si vous auriez une solution alternative...et non pas a vous lire, il me semble, dans
votre dogme...
Mais je vous lis bien que les agriculteurs ne sont pas 100% responsables...

Pierre a dit…

Il est vrai que pendant la guerre et au sortir de celle ci quand il y avait des tickets de rationnement on demandait aux agriculteurs de produire, ils l'ont fait.
Sans être alarmiste rien ne dit que ça ne reviendra pas et les urbains seront les premiers à tirer la langue.
Il ne faut sans doute pas être dogmatique ni sectaire et trouver un compromis qui satisfasse tout le monde. C'est pourquoi il est utile de comprendre quelles sont les conséquences de tous ces actes.

Anonyme a dit…

Le débat de base était parti sur le curage afin de permettre à l'eau de s'écouler suite aux problèmes d'inondation et non pas en rapport avec la productivité des parcelles agricoles. Ne mélangeons pas le débat.

Pierre a dit…

@anonyme
Désolé de vous déranger dans votre débat, mais j'avais cru lire ceci dans le post d'origine, et la production agricole, me semblait faire partie du débat. Je cites:
"Le fossé choisi à St Pourçain est justement un collecteur de drains et un fossé qui traverse les zones industrielles et habitées de St Pourçain. Il n’y a pas meilleur symbole pour démontrer les dégâts que pourrait faire ce fossé s’il était bouché. Il noierait des centaines d’hectares de cultures et inonderait des quartiers entiers de la ville."

Je me serais donc trompé de sujet? Par ailleurs, je ne suis pas spécialiste en hydrologie, c'est pourquoi j'ai essayé de suivre tout ce qui est dit dans ces commentaires afin de m'informer.
Je vous promets de ne plus vous déranger.

adrien a dit…

et pourquoi ce fameux fossé de st pourçain n'est il pas entretenu ? MONSIEUR le maire n'a pas d'agent communaux à son service, pourquoi il se bouche ? les buses sont elles correctement dimensionnées ? Des centaines d'hectares inondées si ils se bouche ? cela veut donc dire que ces terres sont en dessous du niveau de l'eau et que donc ce fossé (peut être des romains) n'a pas été construit à l'endroit du talweg. Et puis les agriculteurs peuvent être aidé dans leur démarche par les mairies ou les com de com et les syndicats de rivière pour le montage de dossier et le renseignement sur la réglementation, il faut simplement en avoir envie