dimanche 2 février 2014

A qui allons nous confier notre garde manger ?


Ce titre pourrait paraître curieux pris au premier degré, mais c’est au second  qu’il faut le lire pour comprendre que déjà et de plus en plus nous allons confier notre alimentation à d’autres que les paysans européens.
Ceci pour au moins deux bonnes raisons que sont la disparition des terres agricoles en France et l’excès de réglementations et de précautions sur notre agriculture.
Sur ce dernier point le législateur n’a de cesse d’accabler les agriculteurs sous des normes toujours plus contraignantes et complexes au nom de la préservation de l’environnement et des personnes limitant les rendements. Il faut juste indiquer à ce stade que malgré la pollution et les méthodes destructrices sur l’environnement l’âge moyen de fin de vie vient de passer de 85 ans à 87 ans sur deux années et que de plus en plus de gens viennent habiter dans des espaces aérés. Quelle motivation ont donc nos concitoyens pour venir habiter dans une campagne qui pollue et où on s’empoisonne ?
Et justement ces gens qui habitent de plus en plus les campagnes viennent consommer directement ou indirectement des terres agricoles, qui par force se réduisent, sources de leur alimentation.
Je regardais récemment un livre sur nos campagnes à la sortie de la guerre alors qu’il n’y avait que 50 millions d’habitants en France au lieu des 64 millions d’aujourd’hui. Je revoyais ces villages de 300 âmes avec 4 bistrots, 2 bouchers, 3 boulangers, 1 poste, 1 école 1 gare et 1 hôtel restaurant. Il ne reste plus dans ce village …qu’un bistrot, et pourtant il y a maintenant 400 habitants qui travaillent tous à la ville dans d’immenses zones industrielles ou centres administratifs et qui possèdent tous leur pavillon sur 1000 m² de terrain.
Loin de moi de vouloir revenir à l’époque de la bougie ou la moyenne de fin de vie était à 60 ans. Par contre une meilleure utilisation de l’espace permettrait sans doute une économie de consommation de terres agricoles.
Pendant ce temps d’imposants groupes financiers multinationaux défrichent en Afrique, remettent en production les terres fertiles d’Europe Centrale ou d’Amérique du Sud.
Et malgré des rendements faibles sur des terres immenses, leurs productions demain gavée de produits phytosanitaires sans homologation viendra toujours plus inonder nos rayons alimentaires, à grands coûts de déplacements sans payer l’écotaxe.
Je ne parle même pas du bio dont la production conventionnelle dans ces pays lointains est baptisée bio en passant la douane.
Il faudra sans doute pour éviter demain des scénarios catastrophes tels ceux de la viande de cheval ou la grippe H1N1, que nos concitoyens européens reviennent à un peu plus de raison en acceptant une hausse des rendements par des moyens dont la science homologuée ne présente aucun danger, et un peu moins de gourmandise sur les surfaces à bétonner.

Sinon quand nous serons 70 millions de français à qui confierons nous notre garde manger ?

1 commentaire:

Pierre a dit…

Vous avez raison la façon dont sont traités les sols est effrayante!