mardi 20 mars 2012

Pénurie d'oeufs!


Voilà exactement le genre d’aberration dans laquelle l’excès
de normes nous conduit. Vous ne le savez peut être pas mais une norme
européenne qui s’impose au 1er janvier 2012 instaure au nom du bien être
animal d’augmenter les cages des poules de plus de un tiers de leur surface. Résultat
c’est 25€ par poule supplémentaire en coût de revient à l’année. Un très grand
nombre d’élevage devant ces investissements énormes ont décidé d’abandonner la
production plutôt que de se mettre aux normes. Sur 2000 producteurs en France,
93 ont abandonné soit près de 5%. Pour les autres la mise aux normes va
considérablement augmenter le coût de revient à terme, et de plus lorsque les
travaux sont terminés il faut 6 mois pour une poule avant de pondre dans son
nouvel environnement.
Au total c’est une baisse française de 10% de la production,
il manque 21 millions d’œufs par semaine sur les 14 milliards produits par an.
Et comme cette norme est européenne c’est toute l’Europe de
l’œuf qui est touchée. Si aujourd’hui la hausse des prix ne se ressent pas
complètement sur les linéaires des supermarchés pour cause de contrats anciens,
dans l’industrie agroalimentaire les 100 œufs valent 9,5€ alors qu’ils coûtaient
4€ il y a un an. Les fabricants de pâtes, de gâteaux, biscuits et plats
cuisinés voient le coût des œufs augmenter de 75% dans leur fabrication.
A terme et pour cette seule raison de mise aux normes, le
prix de l’œuf à la consommation doublera. C’est un choix de société que nous
faisons d’une manière générale, plus de normes en faveur de l’environnement coûte
inévitablement plus cher au consommateur.
Mais là où le bât blesse très fort, c’est que l’importation
d’œufs a considérablement augmenté, provenant des USA ou des pays d’Afrique où
les poules sont encore moins bien logées qu’en Europe avant la mise aux normes !
On va donc forcément vers la destruction de la filière œuf en Europe. On a
détruit la sidérurgie, la filière textile, et demain l’agriculture par excès de
normes qui n’existent pas dans le reste du monde. Mais si la destruction de la
filière textile fait qu’il est possible aujourd’hui d’acheter des tee-shirts à
très bon marché, ce sera exactement l’inverse pour la nourriture. Nous
irons la chercher ailleurs, plus cher et de moins bonne qualité!

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