mercredi 8 mai 2019

Mon discours à l'occasion de la cérémonie du 8 mai




Le 8 mai1945, fut signé à Berlin l’acte solennel de capitulation sans condition de l’Allemagne nazie qui mettait fin à la seconde guerre mondiale. Ainsi s’achevait nombre d’années de terreur, de souffrance, de spoliation irréparable et de privations. Aujourd’hui, nous commémorons avec émotion le 74 -ème anniversaire de la victoire des forces alliées contre le nazisme et la barbarie. Comme chaque année, nous tenons à rendre hommage aux combattants héroïques, aux victimes de ces terribles années de guerre, à toutes celles et ceux qui ont risqué ou sacrifié leur vie pour que nous recouvrions notre liberté. Car, surgissant des profondeurs de la France, la résistance des anonymes, ces hommes et ces femmes ordinaires qui ont fait des choses extraordinaires, a grandi le pays : passeurs de frontières, saboteurs aux chemins de fer et dans les usines d’armement françaises, sauveurs de Juifs, les « Justes », combattants du Vercors et du Plateau des Glières et bien d’autres… Malgré le temps et les pages d’histoire qui nous ont dévoilé tous les ressorts de ce terrible moment du XXème siècle, nous ne pouvons et ne pourrons jamais comprendre ce qui a pu germer dans l’esprit des hommes, ce qui a rendu possible l’horreur totalitaire et concentrationnaire d’exister. Cette guerre qui a ravagé l’Europe durant six terribles années et qui se poursuivra durant de longs mois en Asie et dans le Pacifique, cette guerre-là fut sans précédent.
 Au conflit militaire entre Nations, s’est ajoutée une persécution volontaire et systématique de populations civiles, hommes, femmes, enfants, parce qu’ils étaient juifs, slaves, tsiganes, opposants politiques, syndicalistes ou homosexuels. Cette guerre fit plus de victimes civiles que de victimes militaires. La France pleure six cent mille morts, et compte des millions de personnes déplacées, sans abri ni ressources. Ce 8 mai nous rappelle donc que la paix, la démocratie, les valeurs républicaines, le respect de l’autre, la tolérance, sont des combats quotidiens et qu’à aucun moment nous ne devons baisser la garde, ni relâcher notre vigilance. Comme le disait le philosophe allemand Arthur Schopenhauer, « l’Histoire est au peuple ce que la Conscience est pour un homme. Un peuple qui oublie son histoire est un homme qui perd sa conscience ».
Aussi, pour ne pas perdre cette conscience, nous devons nous souvenir aujourd’hui, demain, toujours, de ce que signifie ce 8 mai 1945.
Le 9 mai, demain est la journée de l’Europe et dans quelques jours nous allons élire nos représentants au parlement européen. Cette Europe construite sur les ruines et les privations de cette guerre que nous commémorons aujourd’hui, cette Europe voulu par les anciens belligérants eux-mêmes 3 ans après l’armistice.
 Le 17 mars 1948 était signé le traité de Bruxelles entre la France, la Grande Bretagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique pour constituer l’Union Occidentale qui donnera en 1951 la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier puis en 1957 le traité de Rome fondateur de l’Europe que nous connaissons.
De Gaulle, Adenauer, Schuman, Monnet, Faure, Spaak, Segni, Bech, Luns, Mayer, Malvestiti, Finet, Del Bo, et bien d’autres, autant de noms, autant de nationalités, autant de pays en guerre entre eux moins de 10 ans auparavant, surmontant les rancœurs et les haines pour construire la paix.
Notre pays subit des soubresauts et l’Europe des relents de nationalisme, ne nous laissons pas aller à la facilité, la paix est à construire chaque jour et particulièrement le 26 mai prochain.
Contribuons à renforcer cette Europe démocratique, pour une Europe forte et unie, pour une Europe économique, pour une Europe en paix.
Vive la République, Vive la France, Vive l’Europe !

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