mercredi 17 mai 2017

L'ENA (encore...) au pouvoir

Même si notre nouveau président a une gueule bien sympathique, il a pour avantage d’inciter à renouveler la classe politique dans son ensemble, cette belle façade n’en cache pas pour autant un fond très conventionnel.
Sa volonté de faire une nouvelle politique n’est en réalité que la continuité de la même depuis Jacques Chirac premier ministre sous Giscard c'est-à-dire un peu plus de 40 ans. L’entente plus ou moins entendue avec le MODEM et les tentatives de débauchage des partis politiques en présence ne font que confirmer des réalisations qui n’ont jamais donné satisfaction que ce soit sous la présidence Mitterrand, rappelez vous de Jean-Pierre Soisson, de ministres de Rocard, mais aussi sous Jacques Chirac avec notamment des ministres à De Villepin et de façon encore plus flagrante sous Sarkozy avec les ministres de « l’ouverture ». Même le très sérieux Raymond Barre s’y était employé en 1976, ce n’est donc pas d’aujourd’hui.
Ce qui est plus grave par contre et que je n’ai cessé de dénoncer c’est le kidnapping de la politique nationale au sein d’une caste, puissante et complètement détournée de sa mission première je veux parler de l’ENA. Pire encore avec notre nouveau président un ENArque prend le pouvoir sans même jamais avoir daigné se présenter au moindre suffrage, même pas celui d’un conseiller municipal.
Ses prédécesseurs avaient au moins camouflé leur avidité du pouvoir et de la main mise de cette classe supérieure en étant passé par la case locale, lui non. Voilà donc cet homme formé pour prendre le pouvoir qui sans vergogne, aidé par ses confrères et une presse bienveillante va directement au but. Dans la foulée il nomme la quasi-totalité de son cabinet venant de l’ENA et un premier ministre ENArque lui aussi.
Je n’ai rien à reprocher à cette école plus qu’à une autre si ce n’est que cette école au pouvoir depuis 40 ans a mené la France là où nous en somme.
La nomination du premier ministre est une démonstration sans faille de ce que j’avance, peu importe les clivages et convictions politiques ne comptent plus, il y a des ENArques à droite et à gauche, on contente le peuple dans son humeur du moment ce qui compte c’est que les ENArques dirigent.
Il n’y a plus de valeur dans la parole politique non plus, ce n’est plus cela l’important, notre nouveau premier ministre à longueur d’articles dans les journaux a vilipendé l’actuel président de la république, mais pour autant le dernier a nommé le premier. Et c’est valable avec une grande part de l’échiquier politique et des ministres qui viennent d’être nommés,  pourvu que le manège tourne et que chacun leur tour ils se partagent le pouvoir, aidés par des confrères bien placés dans les rouages politico-économiques de notre pays.
Pourquoi aujourd’hui cette poignée d’ENArques au pouvoir réussiraient aujourd’hui ce que n’ont réussit leurs anciens confrères ? La devise de l’ENA c’est la cohésion et le maintien au pouvoir, il est donc impossible de réformer et cette classe dirigeante a éduqué les électeurs à cette tendance.
Rappelez-vous cette parole récente d’un ENArque célèbre : « Le changement c’est maintenant ! »
Je vous laisse digérer.
Nous avons repoussé cette fois ci l’accession au pouvoir des extrêmes, mais sans vouloir faire de procès d’intention avec l’ENA au pouvoir au final nous finirons avec les extrêmes  à leur place, de droite ou de gauche.
A la tête de la France il faut des chefs d’entreprises, pas des ENArques décidant et s’accommodant que l’Etat puisse voter un budget déséquilibré, non, des chefs de PME qui savent ce que c’est qu’un compte de résultat et l’obligation d’un résultat positif à la fin de l’année. Il faut à la tête de la France non pas des gens consommant 1 million d’Euro par an de revenus personnels, mais un chef de famille qui sait qu’il ne peut dépenser plus que ce qu’il gagne.

Sinon vous verrez, bientôt des ENArques nous inventeront un procédé comme quoi rembourser les banques n’est pas obligatoire pour l’Etat. Ah bon,cela a déjà été évoqué ? 

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