jeudi 7 janvier 2016

Session d'installation du Conseil Régional Auvergne-Rhone-Alpes


Lundi dernier était donc l’installation du nouveau conseil régional de cette néanmoins nouvelle grande région Auvergne-Rhône-Alpes.
Vous avez lu ou vu dans la presse les comptes rendus de la session, mais mon intention est davantage de vous faire connaître, les anecdotes, les coulisses, de ce que ne pouvait voir la presse ou qu’elle a fait le choix de ne pas parler.
Ce sera d’ailleurs ici ce que je ferai durant mon mandat de conseiller régional, tout en insistant à la fois sur ce qui me semble important de mon ou notre action. 

La première impression en arrivant c’est qu’il y a beaucoup de monde pour s’occuper de vous, trop peut-être, car l’élu que je suis n’a pas besoin qu’on me tienne par la main, et je suis davantage habitué à me débrouiller seul.
On m’a équipé d’une tablette et de documents pour comprendre le fonctionnement immédiatement et remplir le dossier administratif, notamment pour percevoir les indemnités, dont je ne connais pas le montant vu que Laurent Wauquiez avec notre accord a décidé de les diminuer de 10%, mais comme à mon habitude je publierai ici le montant de ces indemnités.
Première réunion de groupe dans lequel Laurent Wauquiez nous annonce la liste des vice-présidents, les membres de la commission permanente et l’indication d’une date ultérieure de session pour fixer les commissions et autres responsabilités. Il nous indique aussi la décomposition des économies faites sur le train de vie des élus, à savoir pas de téléphone portable, moins de vice-présidents, moins de membres de commission permanente et des frais qui seront remboursés selon des critères restrictifs pour un total d’économie de  19 millions d’€.
Après le repas c’est le début de la session et nous sommes placés par ordre alphabétique dans un premier temps et je me retrouve à côté de Virginie Ferrand de l’Ardèche.
Appel des conseillers durant 1h, là je commence à comprendre que ça va être long. On passe à l’élection du président et première suspension de séance pour que les candidas diffusent le rapport de leur candidature à tous les conseillers. Les staffs des partis s’agitent vont faire des photocopies, reprise de séance et chaque candidat lit son rapport de candidature. Ensuite on passe au vote à bulletin secret un par un par un isoloir et une urne, 1h15. Dépouillement et proclamation des résultats. Enfin délivrés, Laurent Wauquiez est élu et là nous avons pu voir que la gauche tellement unie dans sa campagne fera 4 groupes politiques dans l’assemblée dont les écologistes auront 8 membres et les communistes 7 membres soit respectivement 4 et 3,5% du total des conseillers élus. On revient enfin au réalisme démocratique et chacun peut largement constater que les écologistes ne pèsent pas plus que 4% des électeurs, la politique française pourtant tient bien trop largement d’idées qui ne représentent personne.
Laurent Wauquiez devenu président après lecture de son discours de politique générale, demande le vote des vice-présidents, et propose pour aller plus vite de voter par listes bloquées et à mains levées, car nous avons eu la surprise que malgré les 180 millions d’€ qu’ait coûté le siège du conseil régional, la salle d’assemblée n’est pas équipée de vote électronique. On saura plus tard que le matériel est entreposé dans un local rangement car sous l’ancienne mandature les écologistes n’auraient pas voulu l’utiliser.
Ainsi durant toute la soirée les votes se sont fait à main levée dans un certain folklore, d’erreurs de comptage et de beaucoup d’humour d’un président très à l’aise maniant la gentillesse, l’ironie et la fermeté. Evidemment l’opposition, surtout les écologistes et communistes, ne se sont pas privés de retarder le déroulement par des prises de paroles répétitives, des demandes de suspension de séance et de l’ergotage sur des virgules.
Laurent Wauquiez était assisté par le DGS de la région Auvergne qui semblait le guider avec une certaine complicité malgré son histoire politique sans doute différente.
J.J.Queyranne était assis derrière moi, mais est resté d’une sobriété étonnante toute la journée sans aucune prise de parole ni geste particulier, on ressentait que le pouvoir politique du groupe PS ne lui appartenait plus.
Ensuite le vote de la composition de la commission permanente après une nouvelle suspension de séance sur lequel le parti communiste a déposé un amendement qui a fait l’objet de débats et de prises de positions différentes des groupes politiques de gauche, et tout cela sur …..3 lignes et 2 nombres… Une fois l’amendement rejeté sans surprise, nouvelle suspension de séance pour diffuser les candidatures sur listes bloquées.
Il était donc 20h quand cette commission a été élue et dernier vote sur la délégation au président avec nouvelles prises de paroles, suspension de séance pour analyser le texte et enfin vote à 21h. A noter que toutes les interruptions et suspensions de séances ont été sur l’initiative de l’opposition. Il semble que durant les 6 ans à venir je doive trouver un fournisseur de patience.
Sur la composition de la commission permanente, la réduction du nombre des vice-présidents, les indemnités des élus et les moyens matériels mis à disposition  à noter de vibrants plaidoyers des groupes de gauche à l’encontre des économies faites qui nuisent d’après eux au fonctionnement de la démocratie. On a pu voir dans toute sa splendeur la volonté de la gauche de vouloir toujours plus de dépenses de fonctionnement surtout au profit des élus. Je pense que la cure d’austérité annoncée va remettre douloureusement pour ces élus les pendules à l’heure. De même j’ai entendu par ci par là, que des séances au delà de 19h c’était trop fatigant et qu’il valait mieux remettre au lendemain la suite. Sans doute cela venait il d’élus peu habitués à du travail nocturne et de longues journées, pourtant dans des conditions de confort inégalable dans des sièges confortables et une salle bien chauffée dont le travail en dehors de la politique ne les attend pas. Je les invite à m’accompagner sur une journée comme hier à décharger et charger le méthaniseur en commençant à 6h30 et finissant à 20h dans la poussière, les mauvaises odeurs et la pluie.
Je confirme qu’à partir de 19h certains élus ont abandonné l’assemblée laissant un pouvoir à un colistier, mais j’ai trouvé cela un peu léger pour une première session.
Enfin à 21h30 nous avons été invités à manger à la cantine du conseil régional et avons pu décompresser tous réunis dans la bonne humeur.
Au final j’ai bien lu les commentateurs qui disent que l’Allier, comme l’Ardèche, n’aura pas de vice-président et un seul membre en commission permanente. Mais il faut attendre la prochaine session pour connaître les commissions, ceux qui en feront partie et les dernières responsabilités distribuées. Certes c’est un peu injuste pour un département traditionnellement à gauche qui a fait un score remarquable en faveur de Laurent Wauquiez. Pour ma part je n’attends rien et je l’ai indiqué comme tel à Laurent Wauquiez lorsqu’il me l’a demandé, je préfère travailler sur les dossiers auxquels je tiens, en privilégiant l’efficacité et le lobbying auprès des élus qui décident, à la façon d’un député auprès des ministres et du gouvernement.
Par contre j’attends beaucoup d’écoute et de moyens pour travailler, et qu’on accède au maximum à mes demandes. Pour ceux qui me connaissent si la porte ne s’ouvre pas je rentre par la fenêtre. D’ailleurs le soir j’ai mangé avec le nouveau directeur général et son adjoint et nous avons pu commencer de croiser nos vues dans le domaine agricole.  

Je sais c’est trop long, j’essaierai à l’avenir de faire plus souvent et plus court, pour un nouveau souffle dans la façon de faire de la politique.

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