Au moment où la presse et sans doute l’opinion publique se
posent beaucoup de questions sur les élus et alors que les élections
municipales qui me concernent seront dans un an, un petit éclairage sur les
fonctions des élus s’impose.
Notre système démocratique veut que nous choisissions nos
représentants par un mode électoral par un bulletin secret au travers de
plusieurs candidats. Ainsi pour être élu il y a nécessité d’être candidat. Du
niveau national au niveau départemental ce sont souvent les partis politiques
qui font le choix des candidats parmi des personnalités encartés ou non, mais
qui souvent jouissent d’une bonne notoriété auprès des électeurs par une
expérience d’élu local. C’est donc au niveau local que se joue la démonstration
pour un homme ou une femme à être compétent pour occuper un poste à un échelon
supérieur.
Justement parlons de ce niveau local, et des hommes qui y exercent
des responsabilités. Il y a les hommes ambitieux qui brûleraient père et mère
pour occuper une place et si possible celle de maire et à l’opposé il y a le
gars qui se retrouve là par accident. Mais
élu local nécessite de très grandes compétences, une capacité de travail et une
disponibilité importante. La langue administrative est sensiblement différente
de celle de tous les jours et de l’entreprise privée. C’est sans doute pour
cela que malheureusement trop d’élus locaux sont des fonctionnaires, car eux seuls,
outre leur disponibilité, sont capables
de décrypter ce langage. Alors ces compétences s’acquièrent par la formation ou
par l’implication dans sa fonction et donc l’expérience. Mais combien de fois
ai-je vu autour de moi des élus ne prenant pas le temps ou n’ayant pas la
volonté de s’impliquer dans les dossiers et laissent se dicter leur conduite
par les bureaux d’études. Car la maladie de l’élu ce sont les bureaux d’études,
comportant des gens plus ou moins qualifiés, payés au pourcentage par la
collectivité et guidant même parfois sur des chemins de traverse de braves élus
se laissant faire mais impliquant les impôts des concitoyens, l’assainissement
en est le plus bel exemple. L’incompétence
est souvent ce qui m’énerve le plus chez certains des élus, surtout quand
ceux-ci fanfaronnent de leur pouvoir. J’ai parfois assisté à des gabegies
financières énormes parce que des élus surs d’eux mais incompétents, ont
accepté des dépenses injustifiées. La difficulté de l’élu c’est surtout de savoir
dire non, car lorsqu’un citoyen, et néanmoins électeurs, vient trouver son
maire ou l’adjoint c’est très souvent pour demander une dérogation, une faveur
devant une loi ou un règlement. Or la faveur créé la jurisprudence et l’inégalité
du citoyen devant la loi, pour ma part c’est une des règles sur laquelle je
suis intransigeant, cela ne rend pas populaire, mais je préfère l’être plutôt
que de m’être reproché le favoritisme. Une autre maladie ce sont les petites
faveurs des entreprises. Certes ce ne sont jamais des voyages au bout du monde
ou des comptes en Suisse, mais quelques repas ou places de spectacles, là aussi
je me suis fais avoir une ou deux fois, mais depuis je n’accepte même pas une
invitation à un repas par une entreprise cliente de la collectivité avant ou
pendant le marché en cours, à la rigueur une fois que le marché est terminé et
si cela s’est bien passé, pourquoi pas. Dans tous les autres cas c’est moi qui
paie ou la collectivité dans laquelle je suis élu.
Alors dans un an auront lieux les élections renouvelant les
élus locaux. A St Pourçain la question ne se posera presque pas, puisque
Bernard Coulon repartira comme candidat à la place de maire. Mais il y aura
sans doute un fort renouvellement des élus d’une manière générale dans toutes
les communes, vu l’âge de certains maires ou conseillers municipaux. Gageons que
les candidats aient le souci de l’intérêt général, soient forts d’une solide
formation à la base, d’une grande disponibilité et la volonté de se battre
contre la machine administrative.
Pour ma part la question de repartir ou non se pose, elle
sera l’affaire d’une décision personnelle et de la discussion que j’aurai avec
mon maire, mais 18 ans de mandat c’est long, fatiguant, plutôt source d’appauvrissement
financier que d’enrichissement, enrichissant des échanges humains et frustrant
de ne pas pouvoir parfois aboutir à cause de lois ou règlements. C’est aussi
vexant parfois de se faire conspuer par ses concitoyens qui ne comprennent pas
la difficulté de faire fonctionner une collectivité et d’accepter que beaucoup
de décisions soient contraintes. Certes beaucoup de décisions sont assumées,
mais un grand nombre aussi le sont contraintes et forcées ou par soucis d’apaisement
local et j’ai beaucoup de mal à accepter cette résignation qui aboutit
parfois à des situations injustes. Sans doute que des élus frais et nouveaux
peuvent avoir l’énergie indispensable à cette fonction, mais les difficultés
croissantes mettent souvent rapidement un terme aux grandes idées. Comme
exemple tous les grands changements de St Pourçain opérés sous le mandat de
Bernard Coulon sont l’aboutissement d’un travail énorme du maire et de son
équipe et d’une bataille acharnée au quotidien. Il faudra de toute façon toujours des élus
pour faire fonctionner nos collectivités, espérons qu’ils soient les meilleurs
éléments de notre société.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire