mercredi 25 janvier 2012

Le coopératisme: un poids lourd de l'économie!




Cent millions d’emplois, 800 millions de membres et une puissance économique équivalente à la 10e économie mondiale. Le portrait statistique du mouvement coopératif a de quoi impressionner. Le Québec n’est pas en reste et le Mouvement Desjardins profite de cette Année internationale des coopératives pour publier une étude sur le coopératisme et l’économie sociale.L’auteure de l’étude et économiste principale chez Desjardins, Joëlle Noreau, constate que le mouvement coopératif se distingue avantageusement de plusieurs façons. D’abord, le taux de création d’emplois des coopératives non financières a été plus rapide que celui de l’ensemble de l’économie québécoise durant la période 2004 à 2008. Depuis plus d’une décennie, le taux de survie des coopératives est nettement supérieur à celui des entreprises en général. Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation explique cette résistance par des facteurs intrinsèques aux coopératives,notamment le fait qu’elles mettent avant tout l’accent sur les services aux membres plutôt que sur le rendementsur le capital, leur gestion démocratique qui les oblige à une reddition de comptes à leurs membres et au rôle central de ceux-ci qui ont la double identité d’investisseurs et de clients.« Si les temps durs sont propices à l’éclosion des coopératives, ils leur permettent également de prouver leur robustesse, puisque ces dernières ont mieux résisté que l’ensemble des entreprises de type traditionnel lorsque l’économie mondiale a fléchi en 2008 et 2009 », note pour sa part le viceprésident et économiste en chef chez Desjardins, François Dupuis, en s’appuyant sur une enquête de l’Organisation internationale du travail. Mais quand vient le temps de chiffrer l’apport de l’économie sociale et du coopératisme au produit intérieur brut (PIB) du Québec, l’exercice se complique. Les estimations convergent toutefois vers 6 à 7 %. L’agroalimentaire contribue largement à l’importance économique de la formule coopérative. En termes de nombres, les coops de ce secteur arrivent au 2e rang de toutes celles des milieux non financiers avec 212 entités. Au chapitre de l’emploi, les coopératives agroalimentaires terminent premières,avec 50 % des emplois.« Enfin, si l’analyse se fait par le biais de l’actif, le champion toutes catégories est le secteur agroalimentaire. À lui seul, il accapare 60,3 % des actifs des coopératives non financières. En fait, près de 50 % de ce que l’on trouve dans l’assiette des Québécois a été transformé dans une coopérative,résume Mme Noreau. De même, si l’on considère le chiffre d’affaires, c’est l’agroalimentaire qui se trouve en tête avec 82,5 % du total des coopératives non financières. »Tout n’est cependant pas rose dans le monde de la coopération, qui doit constamment lutter pour sa reconnaissance.« Après la crise financière, qui a souligné les faux pas auxquels peuvent mener parfois les excès du capitalisme, la formule coopérative est apparue comme une option de plus en plus intéressante et crédible », analyse MmeNoreau. Pour l’économiste, l’occasion est donc fort belle d’entreprendre une opération de « grande séduction »auprès de la population. Et quoi de mieux que de tirer profit de cette Année internationale des coopérativespour y parvenir? J.M.

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