lundi 12 octobre 2009

Abeille mon amie


Vous souvenez vous du brouhaha médiatique en 1997-98 au sujet du Gaucho, cet insecticide qui tuait les abeilles d’après bon nombre d’apiculteurs mais surtout des associations écologistes toujours à l’affût de la destruction de l’agriculture conventionnelle.
Que n’a t’on pas entendu sur le sujet, ces pauvres abeilles détruites par les méchants agriculteurs et surtout les firmes pharmaceutiques qui empoisonnaient la nature.
Les agriculteurs et leurs fournisseurs ont eut beau se défendre et prouver que l’insecticide n’était pas néfaste aux abeilles, et que sa condition d’emploi était la plus respectueuse qui soit, rien n’y a fait, et bien sur le pouvoir politique toujours très courageux a donné raison aux sirènes de la rue.
Dix après que le produit incriminé fut interdit à la vente il se trouve que les abeilles meurent toujours et même en plus grand nombre, d’ailleurs dans des pays où jamais le Gaucho n’a été employé. Une petite parenthèse au passage : la matière active du Gaucho est toujours en vente libre dans les jardineries et dans les pharmacies comme insecticide des plantes ou des animaux de compagnie.
Le congrès mondial des apiculteurs « apimondia » qui s’est tenu à Montpellier du 15 au 20 septembre dernier, réunissant plus de 10.000 professionnels de l’apiculture et les scientifiques concernés par la question, a donné des résultats sur le sujet plus que mitigés.
En effet la disparition des abeilles serait due à des causes multifactorielles, dont les insecticides en serait une des causes, pas la plus importante, sans faire de distinction entre les traitements de semence (Gaucho…) et insecticides par pulvérisation.
Le taux de perte atteint 30% sur le continent nord Américain et jusqu’à 80% au moyen orient.
Il s’avère que la raison principale de ces destructions d’essaim est le Varroa destructor qui est un parasite tueur des abeilles. Une autre raison est le Nosema ceranae un champignon microscopique. Un virus serait aussi en cause mais l’action des hommes n’est pas pour rien dans ces destructions. En effet certains apiculteurs peu scrupuleux combattent les parasites de l’abeille avec des insecticides et surtout afin d’avoir une meilleure productivité achètent des reines sur un marché devenu mondial, mais sans souci de l’adaptation des abeilles au contexte local. Enfin la diminution du nombre de plantes cultivées peut accroître la faiblesse des abeilles par une production de pollen pas assez diversifiée, et peu riche en éléments nourricier.
On le voit, nous sommes très loin du ravage annoncé du traitement de semence par le Gaucho.
Mais le discrédit lancé sur ce procédé est maintenant bien ancré dans la mémoire collective, et les associations environnementalistes, par la peur ont réussi leur coup médiatique.
Dommage, car ce procédé était le plus respectueux des abeilles, qu’il a été remplacé par des insecticides par pulvérisation qui eux sont nocifs en fonction du stade d’application.
Encore une fois les écologistes associés à la presse n’avait qu’une envie défendre une certaine idée de l’environnement, juste en faisant peur pour gagner à eux un électorat un peu dupe.

1 commentaire:

christine lemaire a dit…

Et pour parfaire ses connaissances sur le sujet, deux livres:
- "Abeilles, l'imposture écologique" de Gil Rivière Wekstein (Le Publieur 2006)
- "L'étrange silence des abeilles" de Vincent Tardieu (Belin 2009)
et un blog à visiter:http://blogabeilles.affaire-gaucho-regent.com/