dimanche 19 avril 2020

Quel film vivons nous?


Nous sommes le 12 mars 2020. Il est 21h05 et un film débute à la télévision avec Bruce Willis comme acteur principal. L’histoire raconte que la Chine a développé dans un laboratoire un virus mortel pour l’homme, qu’un petit groupe de terroristes s’est emparé de ce virus en décidant de faire chanter les grandes puissances internationales contre une rançon. Bruce Willis en sauveur du monde court autour de la planète pour se saisir des fioles si dangereuses avant la catastrophe planétaire touchant tous les pays. Nous allons tous au lit à 22h45 rassurés par l’exploit de notre super héros qui en plein vol a récupéré les fioles dans un avion fou sans pilote qui allait s’écraser sur la Corée du Sud.
Le 13 mars au matin nous nous réveillons et là nous nous apercevons que la déclaration du président de la république à la télévision la veille, ce n’était pas un film. Nous sommes bien touchés par ce virus qui tue, 5 mois après que la Chine ait subi les premiers symptômes et que de l’Asie par le Moyen-Orient ce virus attaque désormais l’Europe sans savoir où il s’arrêtera ou pas.
C’est l’affolement généralisé, les hôpitaux sont débordés, les morts se comptent en milliers et suivant que les pays soient équipés ou non en moyens médicaux on meurt avant, ou dans l’hôpital.
Nul besoin de vous raconter un peu plus l’histoire nous la vivons encore en ce moment confinés chez nous, c’est-à-dire privés de liberté de mouvement parce que c’est le seul remède efficace que nous ayons trouvé à ce jour.
Il viendra dans quelques mois le moment d’analyser ce qui s’est passé et d’en tirer des conclusions.
Mais à chaud comme cela je suis effaré du manque d’anticipation de ce genre d’épidémie pour l’homme alors que depuis des générations nous le sommes pour les animaux d’élevage. 20 millions de vaches en France, 15 millions de porcs, 8 millions d’ovins plus quelques millions de poules, bref nous arrivons facilement à 50 millions d’animaux d’élevage et pour certains dans des conditions très denses, ce qui permet une comparaison avec l’espèce humaine sur presque tous les critères.  Si par malheur un élevage devait découvrir un virus contagieux les procédures existent, sont d’une rigueur implacable et tout est mis en œuvre pour stopper la diffusion de la maladie.
Cela passe inévitablement dans un premier temps par une analyse de sang afin de détecter les animaux malades, les vétérinaires libéraux et d’Etat sont formés à cela, disposent des équipements de protection et d’analyse et chaque département dispose d’un laboratoire où les analyses sont exploitées en moins de 24h. On confine alors l’élevage et on stoppe ainsi la maladie avant qu’elle ne se répande plus loin. Alors pour l’espèce humaine et alors que depuis des mois nous voyons se déplacer le virus du COVID19, nous sommes donc prévenus, pourquoi n’avons-nous pas appliqué le même dispositif que pour les animaux et procédé à des analyses systématiques quitte à utiliser les laboratoires vétérinaires de chaque département ? l’Allemagne l’a fait et cela semble efficace, le confinement n’aura duré que 15 jours alors que dans les autres pays il est en moyenne de 2 mois.  Cela signifie donc que nous avons pour l’espèce humaine et malgré des milliards d’Euros investis chaque année dans nos dispositifs de santé un manque de prévention et de détection des maladies contagieuses, cela me laisse rêveur… Il est vrai qu’on ne cherche pas à réanimer une poule en insuffisance respiratoire, mais on fera tout pour éviter qu’elle y arrive ! Et à celui qui me dira que les animaux ne se déplacent pas comme les humains je répondrai que beaucoup de maladies contagieuses des animaux sont véhiculées et transmissibles par l’homme, et donc entre élevages ! En la matière il me semble donc que nous ayons des progrès à faire.
Ensuite une fois la pandémie passée comment poursuit-on la vie et comment reprend-on une activité normale ? Car cette inactivité de deux mois laisse des traces aussi mortelles que la maladie elle-même je veux parler des conséquences économiques qui peuvent tuer aussi. Tuer ceux qui vont se trouver sans activité et donc sans revenu. Là encore l’Allemagne qui était déjà dans une bonne forme économique, grâce à l’arrêt très court de son activité va bien moins sentir ce passage difficile que notre pays qui va accumuler une dette colossale. J’écoute chez quelques gauchisants qu’il suffit d’effacer la dette. Mais la dette si elle est effacée ce seront les petits épargnants qui vont le subir en perdant leurs économies et sans doute une part de leur revenu. Car les banques ne prêtent jamais que ce que les épargnants placent chez elles. Ou bien c’est de la dette étrangère et je doute que les créanciers effacent cette dette sans contrepartie, c’est-à-dire une part de notre souveraineté.
Notre président de la république a indiqué que nous sommes en guerre et si effectivement nous le sommes et qu’il faille reconstruire le pays ce ne se fera pas sans efforts collectifs et sans revenir sur des avantages acquis dans les années grasses et riches. Quand j’écoute certains syndicats dans un égoïsme exacerbé exiger non seulement de ne rien défaire mais pire d’aider davantage encore par des aides sociales c’est-à-dire payées par l’impôt, je me dis seulement mais qui va payer l’impôt puisque sans activité pas d’impôts. Et si pas d’impôts plus de fonctionnaires non plus.
Je suis inquiet car si tous ne font pas d’efforts nous irons inévitablement vers un divorce entre ceux qui payent et ceux qui reçoivent, les premiers ne pouvant plus, les seconds ne recevant plus, cela se termine par la montée des extrêmes déjà si proches du pouvoir, 1929, 1932, les causes n’étaient pas tout à fait les mêmes mais le résultat s’est terminé de la même façon.
J’espère juste que nos concitoyens, TOUS nos concitoyens vont prendre la mesure de la sinistralité et dans un sursaut patriotique vont accepter de travailler davantage, travailler pour relever la France car nous n’avons pas trouvé meilleurs moyens pour produire des richesses que de travailler.
Mon inquiétude n’est pas tant sur les modalités de la sortie du confinement qui sont un détail, que sur la mentalité de tous ceux qui vont ou pas retrouver une activité économique. Quand je lis, vois, entends, ressens tous ceux que le confinement arrange et seraient prêts à aller jusqu’après les vacances estivales pour reprendre le travail sous le prétexte de la sécurité sanitaire, je me dis quelle différence avec l’Allemagne, la Norvège, la Suède et quelle inconscience égoïste alors que nos personnels soignants n’ont jamais arrêté de travailler avec le virus en permanence dans leur environnement le plus proche. Ces personnels tous ou presque payés par nos impôts, qui va les payer si collectivement nous n’avons plus d’activité et donc plus d’impôts. Il ne s’agit pas juste de les applaudir le soir à 20h mais de continuer à les assurer de moyens financiers importants pour notre santé.
Je crains des moments difficiles et si je pouvais être entendu pour que d’une manière équitable, demain nous soyons capables de terminer ce film et de se réveiller dans un pays en pleine santé économique avec des gens en pleine santé physique.

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