J’ai ainsi reçu avec deux de nos collègues une
assignation devant le tribunal correctionnel de Cusset pour des faits bénins
retenus à mon encontre lors de notre manifestation devant les locaux de l’ONEMA .
Epandage d’un seau de mélasse et déversement de fumier sur la voie publique
nous valent cette convocation.
C’est bien l’Etat et le gouvernement qui nous poursuit
puisque le maire de la ville n’a pas porté plainte et ainsi c’est le procureur
aux ordres du gouvernement et de Christiane Taubira qui veut nous donner une
leçon.
En tant que responsable syndical agricole je prends cela
comme une réelle provocation, un an après les faits et durant toute cette
période après avoir travaillé avec les services de l’Etat sur la rédaction d’un
guide de l’usage de la loi sur l’eau à destination des agriculteurs et de la proposition
d’une charte des contrôles.
Tout ce travail de concertation avec les services de l’Etat
dans un souci d’apaisement des deux côtés, et d’un travail constructif afin que
l’environnement soit protégé sans pénaliser l’activité agricole est remis en
cause par cette convocation devant le juge.
Faut-il que le gouvernement soit kamikaze pour rallumer
le feu alors que la crispation du monde agricole sur les sujets liés à l’environnement,
notamment au travers de l’extension des zones vulnérables et la directive
nitrate, est exacerbée et qu’il ne faudrait rien pour que tout explose comme à
Morlaix cette fin de semaine dernière.
C’est comme responsable syndical agricole et élu local chargé
des travaux sur ma commune que je prends cette convocation devant la justice.
Et serais-je traité avec la même mensuétude que la racaille des banlieues libérée
sur le champ après s’en être pris physiquement aux policiers ? Serais-je
relaxé comme les femen qui s’en sont pris aux monuments religieux en dégradant
le mobilier intérieur ?
Je suis prêt à assumer mes actes devant la justice, comme
défenseur des causes agricoles pour des hommes qui travaillent beaucoup pour
gagner peu, assommés par les contraintes administratives de leur métier, et
comme élu local au service de la population qui m’a élu où je ne compte pas mon
temps sur l’amélioration des infrastructures.
Les derniers orages nous donnent raison, et à défaut de
fossés curés et entretenus par les agriculteurs ou les communes, nous pouvons
nous attendre à de plus en plus de drames matériels et humains.
Alors que la justice de Mme Taubira se fasse mais elle
aura en face d’elle la masse des agriculteurs et des élus, ceux-là même dont la
seule justice qui vaille est celle des éléments naturels qui rythment leurs
actions et la préservation de leurs biens si chèrement gagnés.