Tous ces jours le temps m’a manqué pour venir écrire ici
quelques mots.
Mais les longues heures de moissonneuse ou de tracteur
permettent la réflexion et depuis quelques jours je construisais dans ma tête
un texte sur le 1 an de pouvoir du nouveau président de la république et de la
nouvelle majorité parlementaire élus au juin 2017. Je ne pensais pas que l’affaire
Benalla viendrait si bien appuyer ma réflexion.
En réalité je voulais juste éclairer l’électeur sur l’exercice
du pouvoir à tous les niveaux en m’appuyant sur des exemples en cours dont
celui national.
Je n’épiloguerai pas sur l’affaire qui fait toutes les
unes de la presse depuis 3 jours et avec plus de relativité je veux confirmer
ce que je prédisais et écrivais (on peut relire mes articles précédents) avant
les élections nationales dernières.
Nous avons en réalité à la tête du pays un petit groupe d’hommes,
constitués essentiellement d’Enarques, d’une même caste au service de puissances
dont celles de l’argent. Une poignée d’hommes dirigent notre pays pour des intérêts
bien différents de ceux de la France en faisant apparaître à grands frais de
communication un esprit national.
La majorité constituée de députés « Internet »
sont tous pour la plupart des godillots aux ordres n’ayant pas un soupçon de
liberté ni en acte ni en parole, n’étant même pas écoutés.
Je le vis très nettement au sein de notre assemblée
régionale où des députés macronistes y siégeant ne font que répéter en assemblée
des éléments de langage dictés depuis Paris, le comique les poussant jusqu’à
lire un texte parfois avec peu de rapport du sujet abordé à Lyon. Un bon tiers
des députés macronistes ne siègent pas à l’Assemblée Nationale et les textes de
loi sont adoptés avec moins de 100 députés présents en comptant ceux de l’opposition.
Dans mes responsabilités régionales je côtoie parfois
avec mansuétude des fonctionnaires d’Etat loyaux et bons serviteurs
complétement désemparés par le manque d’information, d’instruction et je ne
parle même pas des financements qui n’arrivent pas, le ministère de l’agriculture
est à la dérive.
L’assemblée des régions de France, l’assemblée des
départements de France avec à sa tête le macro-compatible Bussereau, l’association
des maires de France ont toutes claqué la porte des discussions avec l’Etat, du
jamais vu.
Tout est dirigé par Macron et quelques hommes autour de
lui faute de pouvoir s’appuyer sur une majorité expérimentée, un parti qui n’existe
que dans sa permanence parisienne sans aucun relai local, bref le pouvoir exacerbé
de la Ve république à l’Elysée.
1 an, 1 an et il en reste 4 à vivre alors qu’aucune
réforme d’assainissement de la dette nationale n’a été entreprise créant un
déficit budgétaire qui galope à la hausse, ne profitant même pas du peu de
croissance mondiale comme tous les autres pays d’Europe.
Exercer le pouvoir pour défendre l’intérêt d’un petit
groupe d’hommes richissimes, exercer le pouvoir sans projet de réforme en profondeur
de l’Etat, exercer le pouvoir pour exercer le pouvoir n’a que peu de sens. Combien
de ministres du gouvernement actuel avaient déjà exercé auparavant cette
responsabilité et même combien avaient été élus ? Même pas le président lui-même…
Vouloir tout balayer, vouloir tout changer, faire du
dégagisme dans une démocratie sans respecter le renouvellement normal par les
générations est des plus dangereux.
L’exercice du pouvoir quel que soit le niveau a besoin d’expérience,
de renouvellement collant au changement de génération tout en respectant la
répartition de celles-ci au sein de la société.
L’exercice du pouvoir est un équilibre, un compromis basé
sur des hommes révélant leurs qualités dont seule la démocratie en reste le juge.
La politique a besoin de clivages, d’idées tranchées, de
caps et de directions fortes autour de projets concrets et mesurables dont les
orientations sont très souvent de gros navires à faire changer leur cap avec du
temps.
Macron comme tous ceux qui seraient tentés de faire
croire au miracle du changement par le vide ou par la nouveauté comme on
présente un nouveau produit en tête de gondole, ne feront que toujours duper
les électeurs.
Ces derniers devront plus que jamais juger les candidats
sur leurs actions politiques, sur leurs qualités et leurs défauts à défendre la
cause publique, sur leur solidité à défendre les idées sur lesquelles ils ont
exercé un mandat, à ne pas croire que demain on rasera gratis.
La démocratie moderne est entrecoupée de séquence de 5 à
6 ans suivant les mandats, le temps est à la fois assez long et assez court
pour permettre le changement comme la pérennité des actions dans la continuité
républicaine.
Tous les changements brutaux ont amené les extrêmes au
pouvoir, gageons pour notre pays que cela ne vienne jamais, j’avais prévenu
avant les élections j’ai de plus en plus peur que cela ne vienne pour finir.