Les élections qui approchent, tant présidentielles que
législatives, ont du mal à me motiver et je pense refléter assez bien ceux qui
m’entourent ou que je représente.
Les prévisions que Marine Le Pen occupe une place
prépondérante dans ces élections sont tellement claires et évidentes
représentant une politique des extrêmes, sans fondement économique mais surfant
sur un océan de contestations bien légitimes de la population, mettent toutes
les agitations politiques des autres partis au rang de détails.
La gauche est liquéfiée et ne fera que de la figuration,
tant celui qui au sommet de l’Etat la représente a aggloméré sur lui les
fautes, les bassesses, les manœuvres et le pire les trahisons d’électeurs
progressistes qui ne l’ont jamais élu, mais rejeté son prédécesseur.
La droite contrairement à son histoire et sa philosophie,
par le principe du choix de son candidat façon téléréalité, ce qu’on appelle
les primaires, offre une vision type salon de l’auto où se côtoient les belles
carrosseries, les belles mécaniques et les voitures de collection.
Le 20 novembre nous devrons appuyer sur 1 sur 2 et jusqu’à
7 en payant deux Euros pour choisir le candidat, l’écurie gagnante sera celle
qui aura le plus vendu.
Connaissant d’un peu plus près, à droite, les hommes
politiques qui demain seront aux manettes et observant le fossé qui existe
entre ce qu’ils sont réellement et comment la presse nationale les présente, me
renforce dans cette sensation que tout est fait pour que l’extrême droite
continue à être présentée comme le recours, le recours du vide quand il sera
trop tard pour s’en apercevoir.
Plus proche de nous la course de ceux qui voudront
incarner notre représentation a commencé, sans préjuger de celui qui sera élu
au sommet de l’Etat. Et nous assistons là encore au ballet des hommes
providentiels, souvent les mêmes depuis trente ans, ayant rarement eut une
activité en entreprise hormis une exception sur Vichy qui redonne le peu d’espoir
encore possible, et qui jurent tous la main sur le cœur que grâce à eux tout
changera et ira mieux. Quand on sait que l’Assemblée Nationale ne sert
désormais plus qu’à transposer en droit français les lois européennes à plus de
70% de son activité, on mesure à quoi va pouvoir servir un député. Ce que j’écoute
au cours de mon travail auprès des citoyens par mes mandats locaux, c’est un
rejet global de la politique nationale pratiquée quel que soit son niveau et
un rejet qui se traduira dans les urnes par des votes extrêmes. La raison des
citoyens n’y est plus, la motivation encore moins tant l’écart est immense
entre ce que disent les hommes politiques nationaux et ce que vivent nos
concitoyens.
La vraie politique se fait localement et les vrais
leviers se font par les collectivités locales, malgré tous les bâtons qui sont
mis dans les roues aux élus locaux, justement par le niveau national. Loi
NOTRe, baisse des dotations, refonte des territoires, enrayement des outils de
paiement sont autant de décisions prises au niveau national qui entravent l’action
locale et fait perdre une énergie considérable qui serait bien mieux placée au
service de l’investissement, de la création d’emplois et de richesses.
Le vrai pouvoir d’affecter de l’argent aux investissements
pour l’amélioration des conditions de vie ou de travail est aux mains des
mairies, des communautés de communes, des départements et des régions. Ces élus
n’ont pas physiquement un carnet de chèque, mais lorsque les services de l’Etat
qui ont la charge de payer ne font pas trainer les choses, le moment entre la
décision prise et l’exécution réalisée il se passe moins d’un an et souvent
avec des sommes considérables.
L’Etat n’a plus aucun rôle économique hormis celui de
payer des fonctionnaires, l’impulsion économique se fait au niveau local.
Lorsqu’un chef d’entreprise décide de répondre à la
demande d’un marché, il pourra pour construire son usine bénéficier de l’aide
de la commune et de la communauté de communes pour le terrain et le lieu, du
Conseil Départemental pour une aide au montage des dossiers et du Conseil
Régional pour des aides financières qui peuvent être conséquentes par la
gestion des fonds européens. L’Etat tatillon veillera à compliquer tout cela
par l’application de toutes les réglementations possibles faisant perdre du
temps et de l’argent, en faisant bon usage des lois votées par les députés.
Comment demain motiver des électeurs à voter pour l’échelon
national ? En remettant l’église au milieu du village, en faisant en sorte
que l’Etat ne s’occupe que du régalien, c'est-à-dire le minimum, cela évitera à
ceux qui briguent les postes électifs nationaux de surenchérir de compétences
qu’ils n’ont pas en laissant le pouvoir aux vraies compétences locales
représentatives des électeurs.