Je ne ferai pas partie de ces maires qui prennent des
arrêtés interdisant l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse à
moins de 150 mètres des maisons.
-Parce que ne cibler que les produits de synthèse exclue les
produits dits « naturels » comme le cuivre, le soufre, le BT, l’huile
de neem et tant d’autres produits bien plus nocifs pour la santé même en plein
champ et souvent épandus à des quantités chiffrées par centaines de kilogrammes
à l’hectare alors que les produits de synthèse le sont en grammes. D’ailleurs l’intoxication
qui a eu lieu il y a quelques années près de Bordeaux à proximité d’une école l’était
justement avec du cuivre
-Parce que le danger est bien davantage dans les maisons par
l’emploi de tout un tas de produits ménagers très toxiques pour l’homme et en
contact direct. Je veux parler de tous les produits d’entretien, des
insecticides pulvérisés, des insecticides pour chiens et chats qui ont été
retirés de l’agriculture car trop dangereux, des médicaments puissants perturbateurs
endocriniens, des fumées de cuisson très cancérigènes, des fumées d'échappement des moteurs, la liste n’est pas
exhaustive et à surtout ne pas mettre à proximité des champs ou des vaches pour
ne pas les intoxiquer.
-Parce qu’à l’origine la France était rurale et c’est bien
davantage la ville qui s’étend en accaparant des terres agricoles et les
polluants avec du béton, du goudron ou tout autre produit néfaste pour la
nature par l’agrandissement des villes et que la limite de 150 mètres ne
cesserait d’être une limite qui repousserait toujours plus loin les terres agricoles
tellement nécessaires pour nous nourrir et
assurer notre souveraineté alimentaire, comme les indiens ont été repoussés par
les migrants venus d’Europe dans la constitution des Amériques.
-Parce que cette mesure pourrait avoir une volonté de
dévaloriser la valeur des terres comprises dans cette limite pour en faire
encore un peu plus un potentiel constructible à bas prix au dépend de l’outil
de travail agricole et que la règle d’antériorité en urbanisme donne le
privilège des droits à celui qui est là le premier.
-Parce que cette mesure est en complète contradiction avec l’épandage
en pleines rues et au milieu des villes du sud de la France, d’insecticides
luttant contre les moustiques par épandage sur terre et dans les airs.
La logique des maires qui prennent ces arrêtés voudrait au
moins qu’ils s’en servent pour épandre les boues de station d’épuration ou enfouir
les déchets ultimes, trop souvent épandus sur des terres agricoles en payant les
agriculteurs pour qu’ils veuillent bien les accepter, ce qui n’est pas le cas à St
Pourçain puisque nous avons fait le choix d’incinérer ces boues. Ici l’expansion
urbaine se fait d’abord en bouchant « les dents creuses » justement
pour éviter les mitoyennetés avec la production agricole, toujours sur des
terres à faible valeur agronomique voire en friche et d’abord en privilégiant
la densification ou la réhabilitation de l’ancien notamment en centre-ville. Je
n’aurai pas besoin de signer de charte avec le monde agricole, car je pense
sincèrement qu’il faut le protéger et lui donner les moyens de produire, et que
c’est bien davantage dans l’aménagement du territoire par laquelle la solution
passe plutôt que la concentration urbaine, privilégions l’utilisation de tout
le bâti existant dans nos campagnes et donnons-lui les moyens de communiquer et
de vivre autant que les grandes villes qui ne cessent de concentrer les hommes
et les problèmes.