Je vous rassure je n’ai aucun lien de parenté avec
Richard Ferrand et heureusement car je suis très loin d’approuver ses actes
tout comme son rattachement à un nouveau parti politique dont le leitmotiv est
la moralité en politique.
Toutefois c’est un vieux proverbe africain qui dit qu’avant
de monter au cocotier il vaut mieux avoir les fesses propres.
Ce monsieur Ferrand s’offusque aujourd’hui des reproches
qu’on peut lui faire sur ses activités passées alors que devenu ministre, lui
qui n’avait pas de mots assez forts pour condamner François Fillon empêtré dans
le Pénélopegate malgré sa présomption d’innocence, les faits qui lui sont reprochés
sont quasiment identiques.
Si nous relevons bien ce que le journal satirique du
mercredi lui reproche, il s’agit là aussi d’enrichissement personnel sur le dos
d’une mutuelle dont il était président. Ainsi sa compagne a loué à cette
mutuelle des locaux dont elle n’était pas encore propriétaire par une SCI pas
encore constituée au nez et à la barbe de deux autres concurrents. Le bail
prévoit en outre des travaux à la charge du nouveau locataire. On peut dire que
pour le couple Ferrand c’est plutôt une bonne affaire que les journalistes
estiment à un enrichissement de 586.000€.
Certes il s’agit de fonds privés, enfin pas tout à fait
puisque les sociétés mutuelles et coopératives sont régies par des statuts très
proches des collectivités publiques et qui de toute façon appartiennent à une
masse de petits sociétaires.
Il reste à prouver que cette affaire est légale, mais il
n’est pas tant reproché à Richard Ferrand son business que ses paroles sur des acteurs
politiques dont la morale est douteuse. De plus M. Ferrand est resté consultant
de cette mutuelle à raison de 1200€/mois tout en portant à l’assemblée
nationale une loi sur les mutuelles. Ne serait-ce pas un conflit d’intérêt ?
Il a aussi durant
son mandat embauché son fils comme attaché parlementaire alors qu’il a durant
toute la campagne présidentielle vilipendé ses collègues dans la même
situation.
Ainsi M. Bayrou, nouveau garde des sceaux, va porter une
loi de moralisation de la vie publique avec un de ses collègues rentrant assez
bien dans les critères de ce qui est condamnable par cette future loi.
Ceci dit le nouveau garde des sceaux est lui-même mis en
examen pour un passage au tribunal en correctionnel pour diffamation. Je sens
que les débats à l’assemblée nationale et au sénat vont être d’un bon niveau quand
le ministre en charge de la loi de probité est lui-même renvoyé à un jugement
au tribunal qui plus est dans l’exercice d’un mandat politique.
Emmanuel Macron a fait comme projet de son mandat le
renouvellement de la vie politique et l’assainissement des vieilles pratiques.
On voit qu’il va avoir du travail et que son parti et sa politique seront comme
par le passé la continuité de politiciens professionnels forcément mouillés
dans des affaires.
En Marche a investit près de 550 députés pour la plupart
sortis de nulle part sans passé politique pour beaucoup mais avec tout de même une forte
proportion de recyclage d’anciens élus trop soucieux de sauver leur siège ne
sachant faire que de la politique. Je sens que si le Canard Enchaîné met son
nez dans le passé des députés EM une fois élus on risque de ne pas s’ennuyer.
Dans la politique ce qui compte de plus en plus et
heureusement c’est la parole publique et sa mise en œuvre.
Comme je l’avais dit en 2012 lors de l’élection de
Hollande et ensuite d’une majorité à sa botte au parlement, il y aura des déçus
je ne m’étais pas trompé et même bien au-delà de mes espérances.
De la même façon aujourd’hui je redis que si le président
de la république dispose d’une majorité par des parlementaires à ses ordres il
y aura encore plus de déçus à l’arrivée, chez les électeurs mais bien plus
encore dans ces jeunes députés croyant qu’ils peuvent changer le monde.
Le problème c’est qu’en ayant supprimé le clivage droite-gauche,
le recours se fera alors par les extrêmes.
Aujourd’hui je prends acte de ceux qui s’engagent dans la
future majorité présidentielle, en cas d’échec ils ne devront pas fuir leurs
responsabilités et se réfugier derrière aucun argument qui sera nul et non
avenu. Ce seront eux à qui il faudra demander des comptes en 2022.
Alors les 11 et 18 juin si vous êtes prêts à voter pour
des amateurs et assumer une responsabilité dans le probable échec par l’immobilisme,
votez En Marche. Sinon vous avez le choix entre la droite et la gauche
républicaine, certes moins sexy mais dont les programmes ont le mérite d’être
clairs et porteurs d’idées pouvant très largement réformer le pays.