C’était il y a 100 ans, un siècle, aucun de nous ici ne
l’a connu et pour les plus jeunes sans doute cela parait une éternité.
A l’ère du numérique où l’information fait le tour du
monde en un quart de seconde, où tout va très vite, plus vite, que signifie de commémorer
une guerre qui a eu lieu à des milliards d’années sur l’échelle de temps
d’échange des SMS.
Mais vous avez vu ces noms sur le monument aux morts tout
à l’heure, celui de St Pourçain mais aussi celui des communes voisines et même
partout en France, cela signifie juste qu’aucune famille n’a été épargnée par
cette guerre, que nous avons tous dans nos grands parents ou arrières grands
parents un membre qui a participé et qui pour beaucoup ne sont pas revenus du
champ de bataille.
Tous ici représentants de nos familles avons été meurtris
par cette guerre et des efforts nous ont été demandés pour assumer derrière
notre armée la volonté de vaincre.
Quelle abnégation, quelle confiance que tout un peuple
aux côtés de ses soldats a mis dans les mains des généraux et de Clémenceau
pour livrer bataille, aveugles et sans information du théâtre global des
opérations. Ces hommes, de plus en plus jeunes au fil de la guerre qui
partirent d’ici, de St Germain des Fossés, Vichy ou Moulins en train sous les
acclamations de leurs familles, le sourire aux lèvres en chantant, pour aller
servir de chair à canon dans cette partie de la France qui a subit toutes les
guerres, celle-ci, celles d’avant et celle d’après.
Leur sacrifice pour la paix de quelques années seulement,
et le retour de trop peu meurtris dans leur corps ou leur tête.
Le soutien de tous ceux, femmes et enfants restés pour
faire tourner cette France en guerre, démunie de ses forces vives et pourtant
si nécessaires, ne doivent pas être oubliés dans ce pays où tous devenaient des
héros, des héros pour la vie, des héros pour la paix.
Serions-nous encore capables aujourd’hui de tels efforts,
où tout est facile et où heureusement l’intelligence de l’homme a été mise à
profit de la paix et de la qualité de vie, au dépend de la guerre.
Cette guerre de 14-18 a permis la reconquête de
territoires, l’Alsace et la Lorraine, ces territoires perdus, ces territoires
meurtris, aujourd’hui encore nous avons nos territoires à reconquérir moins
matériels mais tout aussi importants pour la paix.
Le territoire du respect, le territoire de l’écoute de la
compréhension, le territoire du vivre ensemble, le territoire de l’intérêt
général au dépend de celui particulier et bien sûr le territoire de la nation
unie et indivisible.
Grâce à nos poilus, grâce aux soldats de 39-40 nous
vivons en paix, soyons en leur reconnaissant, gardons-les en nos mémoires et à
notre tour chaque jour de faire l’effort nécessaire pour garder cette paix si
fragile.
Votre présence nombreuse 100 ans après la fin de cette
guerre montre notre attachement et notre gratitude à ces soldats morts pour
nous, morts pour la France, le devoir de mémoire est vain sans le souci de la
transmission aux jeunes générations, soyez-en remerciés.
Pour conclure je reprendrai les mots de Clémenceau devant
la représentation nationale annonçant l’armistice : « La France a été
le soldat de Dieu, elle est devenue le soldat de l’humanité, elle restera
toujours celui de l’idéal ».
Vive la République, vive la France !
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