Mesdames, messieurs,
Nous célébrons aujourd’hui le 55e anniversaire
des accords d’Evian qui signés le 18 mars 1962 prenaient effet par un cessez-le
feu officiel le 19 mars.
Certains d’entre vous y étaient et en gardent une cicatrice
plus ou moins douloureuse, c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui, pour
tenter de se souvenir et peut être continuer à faire le deuil de ces
souffrances.
Mais beaucoup d’entre nous n’y étaient pas et ont une
vague connaissance de ce conflit devenu depuis une guerre, le programme
scolaire ne faisant qu’une petite place à cet épisode de notre histoire.
Histoire d’autant plus controversée que cette date
choisie par un gouvernement s’y est vue opposer une autre date officielle, le 5 décembre, par un autre gouvernement. Il
est clair que la politique des partis l’a emporté sur la réalité de l’histoire
puisque bien que signés ces accords n’ont pas mis fin à la guerre, des combats
ont continué durant de longs mois encore sans que jamais réellement une date de
fin ne soit constatée unanimement.
Le 3 juillet 1962 l’Algérie proclamait son indépendance
officiellement sans doute à ce moment là on aurait pu dire que la guerre
devenait une affaire factieuse mais non revendiquée par des Etats puisqu’aucun
des deux concernés officiellement n’engageait des troupes d’armée régulière et
se contentaient du maintient de l’ordre.
Quoiqu’il en soit à St Pourçain et sans doute nulle part
ailleurs nous respectons les idées et convictions de chacun puisque nous
célébrons le 19 mars, le 5 décembre et à la demande des anciens combattants de
ces évènements nous avons rajouté une commémoration fin septembre de chaque
année en souvenir des morts de l’Allier tombés lors des combats, avec l’ampleur
que nous lui connaissons.
Personne donc ne pourra taxer la municipalité de parti
pris, même si le pouvoir municipal tient à rester maître de la tenue de ces
cérémonies par son pouvoir régalien, un courrier récent a été adressé au
président du comité d’entente des anciens combattants à cet effet après
concertations.
Il faut laisser l’histoire s’écrire par des historiens et
tous ceux qui veulent bien s’intéresser au souvenir, en gardant le détachement
nécessaire à l’apaisement des consciences.
La rancœur, le parti pris, le communautarisme ne servent
qu’à aviver des conflits dont l’actualité nous sert chaque jour ses exactions,
ses drames et une folie meurtrière dictée par un sectarisme exacerbé.
Que les commémorations quelles qu’elles soient servent à
démontrer par l’expérience et le souvenir qu’aucune guerre, aucun conflit ne
fait avancer les civilisations. Elles ne servent qu’à meurtrir ceux prit en
otage qui ne cherchent que la paix et la quiétude dans l’immense tâche du
progrès social.
Nos convictions ne doivent servir qu’à donner à notre pays
une amélioration de ses conditions économiques sans prendre en otage la paix,
gardons la maturité pour choisir la meilleure voie qui laisse de côté les
extrêmes en tous genre.
La république permet à chacun d’exprimer des idées, que
le souvenir des blessures des conflits passés subis par notre pays restent le
prétexte de l’essentiel, la cohésion, l’unité nationale et la volonté de
construire un monde meilleur pour nos concitoyens et nos enfants.
Je vous remercie.
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