L’élection présidentielle approche et le moins qu’on
puisse dire c’est qu’elle réserve beaucoup de surprises.
A droite les choses sont maintenant calées et François
Fillon représentera la droite républicaine, une droite libérale, celle là même
qui au-delà des caricatures a remis sur pied des pays comme le Canada, l’Australie
ou l’Espagne, même si les comparaisons ne peuvent être à l’identique.
On l’a vu la bataille des primaires a complètement
bousculé la réaction des électeurs de droite et encore plus les commentateurs,
mais aujourd’hui à droite le paysage est clair.
A gauche la décision logique mais spectaculaire de
François Hollande, le président de la république en place, rebat toutes les
cartes des candidats potentiels et nous avançons vers une profusion de
candidats.
Sur la dizaine de candidats déclarés ou encore à venir en
réalité se détachera très vite la candidature de Manuel Valls. L’électorat de
gauche se sait en perdition et le seul candidat qui se prétend de gauche
capable d’exercer la fonction reste le premier ministre jusqu’encore quelques
jours.
Il est contesté dans sa politique mais tout comme Fillon
qui a été premier ministre de Sarkozy, la cinquième république a cela de porter
les responsabilités du pouvoir sur le Président et non sur le premier ministre
qui parait comme un homme ayant appliqué sa politique. Jospin sans la multitude
de candidats en 2002 aurait pu gagner alors qu’il était en fonction. C’est d’ailleurs
cette profusion de candidats qui fera sans doute perdre aussi Manuel Valls,
sauf que ce dernier est un homme jeune en politique et a prouvé un charisme et
un dynamisme qui a permis souvent de la comparer à Sarkozy, référence en la matière.
Il y aura certes Mélenchon qui au premier tour captera
les voix d’une gauche plus radicale, comme à l’accoutumé, mais qui ne peut qu’égratigner
le candidat d’une gauche socio-démocrate qui est la tendance majoritaire dans
le pays, comme dans beaucoup de pays européens ayant accepté depuis longtemps l’économie
de marché.
Le centre sera capté par Macron qui prendra des voix à
droite et à gauche, je ne crois pas à une candidature significative, si elle
voit le jour, de Bayrou qui en est à son troisième essai.
Marine Lepen avec la candidature de Fillon va avoir
beaucoup de mal à faire un score qui aurait été spectaculaire avec d’autres
candidats de droite, pour la simple raison qu’elle ne pourra mettre en cause de
quelconques implications judiciaires de François Fillon qui sont le breuvage
habituel du populisme.
Ainsi donc au deuxième tour nous aurons vraisemblablement
un duel Fillon-Lepen ou Fillon-Valls.
Sauf que comme nous l’avons vu « les commentateurs »
c'est-à-dire la presse bobo-gaucho-parisienne, a envie de choisir le candidat à
la place du peuple, la tentative avortée de Juppé en est la preuve flagrante.
Et aussi car l’élection présidentielle est le rapport d’un homme avec la France
et qu’elle fait dans le passionnel plus que dans le cartésien.
En quelques mois, quelques semaines, quelques jours cette
alchimie complexe fait ou défait un candidat.
Vous verrez que maintenant qu’Hollande n’est plus
candidat et ce dès après Noël, il partira comme un président avec une cote de
popularité la plus haute de toute l’histoire. C’est bien connu en France on
adore les ex-présidents et depuis une semaine Hollande est rentré dans cette
catégorie.
Fillon qui avant le premier tour des primaires de la
droite passait pour un homme effacé, certes compétent mais avec une politique
de l’eau tiède, est devenu un radical proche de l’extrême droite catholique
intégriste.
Manuel Valls sera sans nul doute l’homme providentiel de
gauche que la presse montera pour arriver à un duel de panache avec Fillon.
Le fond en politique n’y fait plus rien, tout est dans l’image
surtout celle parisienne et je regrette que la presse régionale n’affirme pas
davantage ce qu’elle ressent sur le terrain, elle seule est capable de refléter
sans déformer la température politique du pays, par sa proximité avec le monde
vrai, celui laborieux qui se bat. Les résultats des primaires de droite montraient
au fur et à mesure de la soirée électorale et l’arrivée des dépouillements des
grandes villes, une température politique qui se rapprochait de ce que cette
presse nationale voulait voir depuis des semaines.
Le moindre faux pas des candidats, la moindre petite
phrase sortant du bien pensant, fera pencher le soir ou le matin leur cote vers
la victoire ou la défaite. En réalité c’est surtout la défaite des idées, des
convictions, cachées par le paravent du voyeurisme qui fera ou non l’élection
présidentielle, les Etats-Unis viennent d’élire un président dont la notoriété
est issue de la téléréalité, quelle meilleure preuve.
J’implore la presse régionale de se démarquer des lignes
tracées depuis Paris, elle seule peut refléter les aspirations du pays, sa soif
de le sortir du marasme et justement d’accompagner à Paris un président de la France
des provinces par sa proximité avec la vraie France.
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