Hier avait lieu à St Pourçain à l’initiative de l’association
des amis de l’orgue et de l’église un concert fabuleux et gratuit de l’orchestre
d’Amsterdam.
Le public ne s’y était pas trompé puisque l’église était
pleine et l’acoustique magnifique de celle-ci a pu mettre en valeur qui pour un
orchestre présenté comme composé d’amateurs peut faire pâlir bien des
orchestres professionnels.
La netteté des traits des violons dans la valse de
Masquerade suite de Khatchatourian ne trompe pas surtout dans la marche
harmonique qui dans la plupart des orchestres devient rapidement une bouillie
cachée par les autres pupitres.
Toutes les pièces musicales ont brillé par le contraste
des nuances et des tempi. Des pianos à la limite de l’audition et des forte que
les cuivres généreux faisaient trembler les statues sur leur socle.
Pas un soliste ne s’est senti couvert par les autres
pupitres en soutien, laissant passer le solo à sa juste place sonore. Des fins
de morceaux gardant jusqu’au point d’arrêt la fermeté dans le tempo, ne se
laissant pas aller par la nonchalance, défaut le plus souvent des orchestres.
Une justesse quasi parfaite de l’orchestre réajustée sans
honte entre chaque pièce, préférable à l’audition, que beaucoup d’orchestres ne
prennent pas la peine de faire par fierté.
L’enchainement des descentes des bois dans le scherzo de
la symphonie du nouveau monde à la quasi perfection ne permettant presque pas
le discernement du passage de la flûte à la clarinette au cor anglais.
J’ai trouvé dans ce concert tout ce que j’apprécie de la
musique à savoir l’exagération en tout. Des nuances du plus piano au plus fort,
des tempi des plus retenus au plus allant, du contraste, de la vie.
Je pense que l’orchestre le partageait aussi à voir la
joie sur le visage des musiciens plutôt que l’habitude triste des musiciens d’orchestre
et sans doute aussi un dynamisme du chef Jacob Slagter qu’il faisait partager à
ses musiciens.
Un chef donnant le tempo, conduisant l’orchestre, précisant
chaque départ à chaque pupitre ou chaque soliste, par des gestes précis par une
battue claire et efficace parfois quelque peu exagérée, mais tranchant là aussi
avec la plupart des chefs reproduisant au rabais des geste convenus lors des
répétitions laissant paraître une grande lassitude.
Juste une respiration du cor anglais dans la symphonie du
nouveau monde qui m’a semblé mal placée et un final de cette même symphonie où
on sentait les cuivres sur les dents.
Hier soir nous avons eu la preuve que des musiciens
amateurs sont capables de faire bien et même mieux que des musiciens
professionnels en laissant en plus transparaitre la joie de le faire.
J ai écouté jusque là bien des orchestres professionnels
avec beaucoup moins de qualité musicale et dans des lieux bien plus prestigieux
et en ayant payé fort cher ma place.
Orchestre d’Amsterdam revenez quand vous voulez !
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