La loi sur la biodiversité a été adoptée le mois dernier
et est l’aboutissement d’un long travail des Khmers Verts qui préconisent la
décroissance et le retour du tout naturel et des droits de la nature sur l’homme.
Leur plus belle victoire est sans doute l’interdiction
des produits de défense des plantes à base de néonicotinoïdes. Cette idée née
dans la tête des très influents bobos des grandes villes s’appuie sur le
fait que ces substances font mourir les abeilles. Des centaines de chercheurs
ont prouvé que la mort des abeilles est multifactorielle et que ces produits
sont la plupart du temps pour rien dans la mort de ces insectes. Comment
expliquer sinon que dans les zones de montagnes ou toutes zones où les grandes
cultures sont absentes les abeilles meurent autant sinon plus que dans les
zones de grandes cultures ? Comment se fait il que les semenciers dont je
fais partie élèvent des abeilles et emploient des ruches pour la pollinisation
de leurs cultures traitées avec ces substances sans constater de mort d’abeilles ?
Comment se fait il qu’on constate aujourd’hui plus de morts d’abeilles avec des
produits en enrobage de semence alors qu’il y a vingt ans pour combattre les
mêmes nuisibles on pulvérisait des milliers de litres sur les cultures avec des
produits clairement toxiques pour les abeilles ? Les abeilles s’élèvent
comme un troupeau de vache, qu’il faut nourrir l’hiver, qu’il faut soigner
lorsque des parasites comme le varroa les attaquent.
Oui sans doute que chez les bobos-écolo apprentis
apiculteurs qui élèvent les abeilles comme ils ressentent la nature, c'est-à-dire
sans action de l’homme, les abeilles meurent ou plutôt ils les laissent mourir.
Depuis 20 ans la recherche a fait des progrès
considérables afin de sélectionner les nuisibles à détruire en préservant la
faune et la flore utile. Et les méthodes des agriculteurs ont aussi évolué dans
le sens de la préservation de cette faune qualifiée techniquement d’auxiliaire.
J’emploi aujourd’hui pour détruire des mauvaises herbes des
produits à la dose de 10 grammes par hectare avec une rémanence (durée d’action)
de quelques jours là où quand je m’installais en 1994 j’employais dans le même
but des produits à 5 kg par hectare avec une rémanence de deux mois.
Mais le législateur n’étant plus majoritaire dans le pays
veut aller encore plus loin, sentant la fin de règne fait passer des lois dans
le but de ne pas perdre trop d’électeurs écologistes le ventre repu, lors des
prochaines élections, l'écologie politicienne.
Car en effet dans les autres pays la question ne se pose
pas et tant de lois abjectes n’existent pas, surtout là où on a faim, ce qui
créé encore une fois une distorsion de concurrence sur le commerce mondial. On
finit par préférer acheter de la malbouffe étrangère traitée avec les pires
produits, par défaut de l’agriculture de notre pays n’arrivant plus à produire
pour satisfaire les besoins de sa population noyée sous les contraintes,
notamment écologistes.
Et ce phénomène ne touche pas que l’agriculture, il y a
encore le loup dans nos montagne qui fut éradiqué au 19e siècle qu’il
faut désormais laisser prospérer jusqu’au jour où un de ces animaux s’attaquera
à un enfant comme il le faisait avant sa destruction. Quel intérêt pour la
nature que la vie du loup dans nos montagne, sinon satisfaire les bobos
parisiens bétonneurs-pollueurs culpabilisant dans leurs appartements, d’une
impression de repentance.
Il ne faut plus non plus désherber les villes, les
trottoirs, les cimetières, les voies de chemin de fer ou toute autre surface
non cultivée et non agricole.
Alors la nature reprendra ses droits inévitablement, mais
la société est elle vraiment prête à ce choc ?
Est-elle prête à accepter des enfants tués sur les routes
ne pouvant plus marcher sur les trottoirs enherbés ? Est-elle prête à
accepter les retards et annulations de trains par les feux de broussailles
envahissant les bas côtés du ballast ? Est-elle prête à accepter que des
accidents de la route ou de chemin de fer soient de plus en plus nombreux par
la traversée d’animaux proliférant dans les toujours plus nombreuses réserves
naturelles ? Est-elle prête à accepter que des cultures soient entièrement
détruites par des insectes nuisibles et de devoir importer de la nourriture de
pays où ces cultures sont traitées ? Est-elle prête à accepter que l’ergot
du blé faute de traitement soit de plus en plus présent dans la farine du pain et
fasse des centaines de morts ? Est-elle prête à accepter que la bactérie
E-Coli empoisonne notre nourriture comme elle le fait parfois dans celle biologique ?
Est-elle prête à accepter que les moustiques propagent de plus en plus de
maladies mortelles pour l’homme, que les traitements par insecticides des agriculteurs
arrivaient à contenir collatéralement ? Est-elle prête à subir les
allergies en tout genre comme l’ambroisie que les agriculteurs ne détruisent
plus faute de produits adaptés ? Est-elle prête à sous payer des migrants
arrachant l’herbe dans les cimetières qu’elle ne voudra pas faire par la
rudesse de la tâche en plein soleil ? Est-elle prête à accepter que des
vies humaines soient perdues par la faute directe ou indirecte de la nature ?
Car la nature non contrôlée ce n’est pas le jardin d’Eden
ni ce qu’on peut lire dans toutes les revues bien pensante, la nature non
contrôlée c’est la loi du plus fort et si l’homme jette les armes c’est comme
si il disait adieu à sa vie sur terre car la nature sera la plus forte et le
détruira.
Je me suis mis à penser à écrire cet article lorsque ce
matin à l’aube visitant mon champ de maïs, j’ai pu observer un phénomène très
naturel : un renard attrapant un pauvre petit lapin de quelques jours, lui
plantant ses crocs dans le cou alors qu’il gigotait se savant perdu, le renard lui
arrachant la tête et alors que le sang se répandait sur le sol commença à l’éviscérer
pour en faire son déjeuner….
En moins de deux minutes la nature fut la plus forte pour
un petit lapin qui ne demandait qu’à vivre.
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