samedi 20 décembre 2014

Lettre au Père Noël

Cher Père Noël,
Cette année, j’ai été bien sage et j’ai fait tous mes devoirs. J’ai payé tous mes impôts, toutes mes taxes, rempli toutes mes déclarations sociales, environnementales et même celles qui étaient inutiles, longues et coûteuses. J’ai reçu les contrôleurs sur mon exploitation avec tact, je leur ai même payé le café pour les dédommager de la peine qu’ils s’étaient donnés pour me sanctionner. J’ai laissé bitumer certaines parcelles pour que les gens des villes aient de beaux supermarchés. J’ai fini la mise aux normes de mes bâtiments et j’ai oeuvré pour le bien-être de mes animaux. Et pour être sûr d’avoir bien fait tous mes devoirs, j’ai aussi accepté de représenter et défendre les intérêts de la profession agricole, de prendre tous les coups de trique de l’administration et de subir les griefs de mes concitoyens qui considéraient que je n’en faisais pas assez. Bref Père Noël, la liste est longue et croyez moi, je n’ai pas ménagé ma peine.
Alors, le 25 Décembre, au pied du sapin, je demande de la simplification administrative, des contrôleurs plus humains, moins de normes et plus de bon sens. Je demande une administration connectée aux réalités économiques et moins arrogante. Je demande aux agents de l'ONEMA de laisser leur arme au vestiaire et de venir nous conseiller en matière d'entretien des cours d'eau. Je demande à être rémunéré pour le travail que je réalise en tant que producteur mais aussi gestionnaire de l’espace agricole. Je rêve que mes voisins et les hommes politiques même locaux aiment l’agriculture et la voient comme une chance pour la France. Je demande une norme ‘bien être pour le paysan’. Mes cadeaux peuvent paraître exigeants Père Noël mais, au regard des devoirs que j’ai rempli, vous me devez bien ça.
Et pour faire bonne mesure, je commande aussi une tonne de solidarité et d’actions collectives. Sans elles, l’égoïsme et l’individualisme marqueront le pas, une fois de plus, au détriment du monde paysan. Je ne sais pas si je dois croire au Père Noël mais une chose est certaine, je crois en l’intelligence et la force du monde paysan.

Inspiré de Loïc Guines, Président de la FDSEA35


dimanche 14 décembre 2014

Histoire de crèche...


Cher Monsieur le Tribunal,
J'ai pris connaissance il y a quelques jours de votre décision d'interdire la crèche de Noël traditionnellement installée dans le hall du Conseil Général de la Vendée.

Quelle mouche vous a donc piqué ?
Vous avez fait des études je suppose. Peut-être savez vous donc que Noël vient du latin " Natalis" qui veut dire Naissance. Alors je vais vous livrer un secret que vous voudrez bien transmettre à vos confrères qui peut-être nagent avec complaisance dans la même ignorance que vous. La naissance dont-il est question est celle d'un certain Jésus de Nazareth né il y a un peu plus de 2000 ans. je dis ça parce qu'étant donné que vous n'avez pas interdit les illuminations de Noël, je suppose que vous ignoriez ce détail. Voyez-vous, Noel n'est pas l'anniversaire de la naissance du Père Noël ( je suis désolé si je casse ici une croyance ancrée en vous ) mais bien celle de ce Jésus. Interdire une crèche sans interdire toute manifestation publique de cette fête est aussi stupide que si vous autorisiez la fête de l'andouillette tout en interdisant la consommation d'andouillette le jour de la fête de l'andouillette.
La crèche c'est ce qu'on appelle une tradition. Et ne me faites pas croire, Monsieur le Tribunal, que le principe de la tradition vous est étranger. Sinon comment expliquer que les magistrats exercent leur métier dans un costume aussi ridicule si ce n'est parce qu'il est le fruit d'une tradition ?
Vous êtes un briseur de rêves Monsieur, vous êtes un étouffeur de sens. La crèche c'est Noël et Noël c'est la crèche. La crèche c'est aussi l'histoire d'une famille qui faute de droit opposable au logement est venue se réfugier dans une étable. C'est un signe d'espoir pour tous les sans logement. La crèche c'est aussi un roi arabe et un autre africain qui viennent visiter un juif. C'est un signe d'espérance et de paix en ces temps de choc de civilisations et de conflit au Moyen Orient. la crèche c'est aussi des éleveurs criant de joie et chantant dans une nuit de décembre. Connaissez vous beaucoup d'agriculteurs qui rigolent en cette période de crise? la crèche c'est un bœuf, symbole de la condition laborieuse de l'homme. Enfin, la crèche, c'est un âne, même si une rumeur court disant que cet âne a quitté la crèche en 2013 pour rejoindre le Tribunal administratif de Nantes.
Malgré le fait que vous allez sans doute, par souci de cohérence, vous rendre à votre travail le 25 décembre, je vous prie de croire, Monsieur le Tribunal, à l'expression de mes souhaits de bon et joyeux Noël.
Jean Pierre Santon

lundi 8 décembre 2014

Le vent tourne!

Le vent tourne en matière d’environnement et des signes encourageants dans le sens de notre combat voient le jour.
Les agriculteurs et d’une manière générale les ruraux sont de plus en plus sensibles à notre discours en matière de défense de l’environnement qui nécessite qu’on combatte les dogmes au profit de mesures pragmatiques où l’homme garde toute sa place.
Les élus locaux rejoignent ce combat des agriculteurs contre les fonctionnaires zélés qui ne savent parler d’environnement que par la sanction et l’application brutale de la loi. Même les élus nationaux comprennent nos actions et commencent à reconnaître que les lois votées vont trop loin et qu’il faut sans doute penser à les réviser. Nos gouvernants, et les fonctionnaires de Bruxelles reconnaissent aussi que des normes ubuesques et déniées de tout sens de la réalité sont en vigueur et qu’il faut les revoir pour coller au plus près de la réalité, c’est le cas par exemple des teneurs en nitrates dans l’eau qui on le sait n’ont aucune action néfaste sur l’environnement en deça de seuils très importants. De très nombreux contacts sont noués dans ce sens en ce moment.
Les journalistes se font de plus en plus les porte-parole d’une écologie où l’homme doit être présent et prennent conscience de la caricature portée depuis longtemps par des extrêmistes de l’environnement dont ce sujet est un fonds de commerce électoral comme d’autres ont celui de l’immigration.
Les évènements récents comme le barrage de Sivens, les inondations dans le sud de la France ramènent proche de nos idées la population toute entière, celle qui vote, celle des citoyens qui se rendent compte souvent à leur dépend qu’on leur raconte des mensonges taxés d’écologisme depuis plus de 20 ans et que pour pouvoir continuer simplement à vivre sur notre planète il faut certes protéger la nature mais aussi la dompter et nous protéger de ses excès que ce soit la sécheresse ou les excès d’eau.
Les agriculteurs que nous sommes au contact quotidien de la nature commençons à retrouver notre crédibilité comme spécialistes de celle-ci aux dépends de ceux qui la voudrait bucolique du haut de leurs tours de verre climatisées dans les grandes agglomérations.
Le procès dont j’ai été la victime, bien au contraire de me faire passer pour un dangereux malfaiteur a déclenché un élan de solidarité et de sympathie dont je ne réalise pas encore tant il s’étend bien au-delà du seul monde agricole.
C’est sans doute ce qui est le plus important, avoir la masse de la population acquise à notre cause, et ce n’est pas le rendu de trois juges et d’une dizaine d’agents fonctionnaires qui  pourra arrêter ce changement important dans les mentalités de nos concitoyens en matière d’environnement.

Sur ce courant porteur nous allons créer très prochainement une association de protection de l’environnement qui va fédérer les agriculteurs, des élus, des chercheurs et surtout tous ceux qui veulent s’engager pour une autre écologie, celle qui fait la même place à l’homme qu’à la faune ou la flore et qui sera capable de porter ces idées dans toutes les instances où il se discutera de protection de l’environnement afin de faire changer des lois qui combattent la place de l’homme dans son environnement.