jeudi 23 février 2023

Il faudra gérer l'eau!

 


Nos gouvernants ne réagissent aux situations les plus graves que lorsque vient la crise et ils gèrent alors les problèmes par des actions radicales.

On l’a vu avec la crise de l’énergie électrique, des années d’inaction basées sur le dogme et d’écouter la minorité bruyante capable de donner une majorité pour prendre le pouvoir, assortie de contrepartie politiques désastreuses.  On est passé en quelques semaines d’une loi de programmation fermant 12 centrales nucléaires, dont la première actée, à la construction de deux EPR en plus des centrales existantes qui sont maintenues.

Pour la politique de l’eau c’est exactement la même chose. Cela fait 20 ans que je m’occupe de ce sujet, au travers de l’agriculture et l’irrigation, l’assainissement, l’eau potable et jamais nos gouvernants n’ont vu la catastrophe arriver. Au contraire dans ce domaine là encore on a écouté cette toute petite minorité bruyante pour ne pas faire de barrages, Chambonchard, Serre de la Farre, Sivens, pour éliminer les seuils des moulins qui font tourner les centrales hydroélectriques, pour ne pas faire de nouvelles centrales hydroélectriques parce qu’elles gênent les poissons, tant pis si les éoliennes détruisent les oiseaux, j’en passe et des meilleures.

Mais là où ça devient critique c’est que l’eau vient à manquer. Ou plus exactement le dérèglement climatique fait que si elle tombe du ciel en même quantité sur notre pays, sa fréquence et son intensité a beaucoup changé et changera encore beaucoup.

Sur la partie de la Loire et l’Allier en amont de Nevers il faudra en 2050, c’est dans 25 ans, 60 millions de m3 supplémentaires pour garder notre vie et nos activités identiques. Sinon ce sera 1 douche par semaine et rationnement de l’eau en bouteille.

Car dans ce domaine non plus nos gouvernants n’ont pas anticipé.

Il n’est pas encore trop tard nous avons le temps suffisant et nécessaire pour réagir et nous adapter à condition de s’en donner les moyens !

Cette adaptation passera par un bouquet de mesures, des économies bien sûr dans notre quotidien et nos activités, la préservations des milieux naturels qui retiennent l’eau et inévitablement la constitution de réserves pour capter l’eau lorsqu’elle tombe en abondance et de plus en plus violemment.

Et cessons d’écouter les écologistes qui n’apportent aucune solution de l’ampleur des défis à relever. Leurs seules solutions sont toujours plus de contraintes jusqu’à limiter la présence de l’homme sur terre !

La neige qui stockait l’eau naturellement n’existe plus ou moins, donc il faut remplacer ce phénomène. Mais il faut aussi préserver les zones humides et cela passe par le maintient de prairies sur les montagnes qui seules retiennent l’eau de manière efficace et pour ces prairies il faut de l’élevage capable de les entretenir et donc manger de la viande ou boire du lait pour que ces élevages soient rentables. Sinon les prairies seront remplacées petit à petit par des forêts qui évaporent l’eau très fortement et favorisent le ruissellement quand elles ne prennent pas feu en détruisant tout.  

Et oui l’élevage peut apporter des nitrates dans l’eau, mais arrêtons cette norme stupide qui date des années 60, scientifiquement démentie plusieurs fois et qui n'altère pas l’eau potable. Il est faux d’affirmer que 50mg/l est dangereux, des études très sérieuses affirment même que les nitrates, qui sont d’ailleurs en grande quantité dans nos légumes naturellement, aident à combattre le cancer car en effet les nitrates favorisent la production de protéines.

Il faut arrêter de construire dans les villes en imperméabilisant des sols qui raccourcissent le cycle de l’eau et ne permettent pas son infiltration naturelle. Dans les zones urbaines l’eau de pluie doit être stockée et/ou infiltrée. Cela évitera en outre des réseaux couteux à entretenir.

Et puis il va falloir stocker l’eau pour nos différents usages !

L’eau va tomber de façon de plus en plus violente du ciel.  En juin dernier nous l’avons assez vu avec ce phénomène de grêle et d’eau, il a plu en juin 200mm en quelques heures pour ne plus rien avoir ensuite durant des mois. Et faute de stockage nous avons laissé partir toute cette eau à la mer sans qu’elle ne serve en aucune façon ni à la nature ni à l’homme.

Oui il va falloir construire Chambonchard, sinon il manquera 10 millions de m3/an sur la vallée du Cher et c’est à moyen terme la disparition de l’agglomération de Montluçon.

Oui il faudra sans doute un barrage sur l’Allier pour assurer l’eau potable et l’irrigation de notre alimentation.

Oui il faudra des stockages tout au long de l’Allier et la Loire jusqu’à son estuaire sinon Nevers, Orléans, Tours verront passer l’eau sans pouvoir l’utiliser et Nantes sera submergée par la remontée de l’eau salée jusque dans les terres.

Quand j’entends dire qu’il faut remplacer le maïs par des cultures moins gourmandes en eau par les mêmes qui défendent l’augmentation du maraichage autour des villes, ont-ils conscience qu’un hectare de légume consomme dix fois plus d’eau qu’un hectare de maïs ?

Chaque plante est composée de 80% d’eau et a le même besoin d’eau pour combiner avec le CO2 et assurer sa croissance. Ce qui compte c’est la production de matière sèche utilisable ramenée à la surface et pour cela nous aurons besoin d’une combinaison de plusieurs cultures.

Ecoutons la science, elle a de formidables solutions, écoutons les scientifiques ils ont la clé, mais cessons d’écouter tous ces militants parfois cachés sous des habits de scientifiques qui ne voient que les solutions par la régression et la limitation de l’activité en ayant comme seul langage la peur et les épouvantails de la catastrophe.  

Sur la Sioule les agriculteurs et EDF ont signé un accord d’utilisation de l’eau du barrage des Fades en période de sécheresse, résultat c’est la seule rivière qui n’a été impactée par aucune restriction de sécheresse depuis deux ans. Et qui en a le plus profité ? La nature, la biodiversité, les poissons qui sans cette eau lâchée par le barrage seraient morts ou par le manque d’eau ou par une eau trop chaude. Voilà l’exemple même que le stockage, la main de l’homme, peut servir à l’ensemble de l’écosystème !

Cessons de chercher la brindille, la bricole qui pourrait être dérangée quand la plus grande masse peut bénéficier à l’ensemble du monde vivant.

Nous vivons une époque formidable car l’homme a devant lui des challenges importants à relever, c’est possible, depuis des siècles l’homme et la nature se sont adaptés, les Romains et les Egyptiens irriguaient en stockant l’eau et ils n’avaient aucun ordinateur pour modéliser les calculs de débits serions-nous plus bêtes qu’eux ?

L’eau ne sera jamais rare si nous savons la gérer.