Nos gouvernants ne réagissent aux situations les plus
graves que lorsque vient la crise et ils gèrent alors les problèmes par des
actions radicales.
On l’a vu avec la crise de l’énergie électrique, des
années d’inaction basées sur le dogme et d’écouter la minorité bruyante capable
de donner une majorité pour prendre le pouvoir, assortie de contrepartie
politiques désastreuses. On est passé en
quelques semaines d’une loi de programmation fermant 12 centrales nucléaires,
dont la première actée, à la construction de deux EPR en plus des centrales existantes
qui sont maintenues.
Pour la politique de l’eau c’est exactement la même
chose. Cela fait 20 ans que je m’occupe de ce sujet, au travers de
l’agriculture et l’irrigation, l’assainissement, l’eau potable et jamais nos
gouvernants n’ont vu la catastrophe arriver. Au contraire dans ce domaine là
encore on a écouté cette toute petite minorité bruyante pour ne pas faire de
barrages, Chambonchard, Serre de la Farre, Sivens, pour éliminer les seuils des
moulins qui font tourner les centrales hydroélectriques, pour ne pas faire de
nouvelles centrales hydroélectriques parce qu’elles gênent les poissons, tant
pis si les éoliennes détruisent les oiseaux, j’en passe et des meilleures.
Mais là où ça devient critique c’est que l’eau vient à
manquer. Ou plus exactement le dérèglement climatique fait que si elle tombe du
ciel en même quantité sur notre pays, sa fréquence et son intensité a beaucoup
changé et changera encore beaucoup.
Sur la partie de la Loire et l’Allier en amont de Nevers
il faudra en 2050, c’est dans 25 ans, 60 millions de m3 supplémentaires pour
garder notre vie et nos activités identiques. Sinon ce sera 1 douche par
semaine et rationnement de l’eau en bouteille.
Car dans ce domaine non plus nos gouvernants n’ont pas
anticipé.
Il n’est pas encore trop tard nous avons le temps suffisant
et nécessaire pour réagir et nous adapter à condition de s’en donner les
moyens !
Cette adaptation passera par un bouquet de mesures, des
économies bien sûr dans notre quotidien et nos activités, la préservations des
milieux naturels qui retiennent l’eau et inévitablement la constitution de
réserves pour capter l’eau lorsqu’elle tombe en abondance et de plus en plus
violemment.
Et cessons d’écouter les écologistes qui n’apportent
aucune solution de l’ampleur des défis à relever. Leurs seules solutions sont
toujours plus de contraintes jusqu’à limiter la présence de l’homme sur
terre !
La neige qui stockait l’eau naturellement n’existe plus
ou moins, donc il faut remplacer ce phénomène. Mais il faut aussi préserver les
zones humides et cela passe par le maintient de prairies sur les montagnes qui
seules retiennent l’eau de manière efficace et pour ces prairies il faut de
l’élevage capable de les entretenir et donc manger de la viande ou boire du
lait pour que ces élevages soient rentables. Sinon les prairies seront remplacées
petit à petit par des forêts qui évaporent l’eau très fortement et favorisent
le ruissellement quand elles ne prennent pas feu en détruisant tout.
Et oui l’élevage peut apporter des nitrates dans l’eau,
mais arrêtons cette norme stupide qui date des années 60, scientifiquement
démentie plusieurs fois et qui n'altère pas l’eau potable. Il est faux
d’affirmer que 50mg/l est dangereux, des études très sérieuses affirment même
que les nitrates, qui sont d’ailleurs en grande quantité dans nos légumes
naturellement, aident à combattre le cancer car en effet les nitrates
favorisent la production de protéines.
Il faut arrêter de construire dans les villes en
imperméabilisant des sols qui raccourcissent le cycle de l’eau et ne permettent
pas son infiltration naturelle. Dans les zones urbaines l’eau de pluie doit
être stockée et/ou infiltrée. Cela évitera en outre des réseaux couteux à
entretenir.
Et puis il va falloir stocker l’eau pour nos différents
usages !
L’eau va tomber de façon de plus en plus violente du ciel.
En juin dernier nous l’avons assez vu
avec ce phénomène de grêle et d’eau, il a plu en juin 200mm en quelques heures
pour ne plus rien avoir ensuite durant des mois. Et faute de stockage nous
avons laissé partir toute cette eau à la mer sans qu’elle ne serve en aucune
façon ni à la nature ni à l’homme.
Oui il va falloir construire Chambonchard, sinon il
manquera 10 millions de m3/an sur la vallée du Cher et c’est à moyen terme la
disparition de l’agglomération de Montluçon.
Oui il faudra sans doute un barrage sur l’Allier pour
assurer l’eau potable et l’irrigation de notre alimentation.
Oui il faudra des stockages tout au long de l’Allier et
la Loire jusqu’à son estuaire sinon Nevers, Orléans, Tours verront passer l’eau
sans pouvoir l’utiliser et Nantes sera submergée par la remontée de l’eau salée
jusque dans les terres.
Quand j’entends dire qu’il faut remplacer le maïs par des
cultures moins gourmandes en eau par les mêmes qui défendent l’augmentation du
maraichage autour des villes, ont-ils conscience qu’un hectare de légume
consomme dix fois plus d’eau qu’un hectare de maïs ?
Chaque plante est composée de 80% d’eau et a le même
besoin d’eau pour combiner avec le CO2 et assurer sa croissance. Ce qui compte
c’est la production de matière sèche utilisable ramenée à la surface et pour
cela nous aurons besoin d’une combinaison de plusieurs cultures.
Ecoutons la science, elle a de formidables solutions,
écoutons les scientifiques ils ont la clé, mais cessons d’écouter tous ces
militants parfois cachés sous des habits de scientifiques qui ne voient que les
solutions par la régression et la limitation de l’activité en ayant comme seul
langage la peur et les épouvantails de la catastrophe.
Sur la Sioule les agriculteurs et EDF ont signé un accord
d’utilisation de l’eau du barrage des Fades en période de sécheresse, résultat
c’est la seule rivière qui n’a été impactée par aucune restriction de
sécheresse depuis deux ans. Et qui en a le plus profité ? La nature, la
biodiversité, les poissons qui sans cette eau lâchée par le barrage seraient
morts ou par le manque d’eau ou par une eau trop chaude. Voilà l’exemple même
que le stockage, la main de l’homme, peut servir à l’ensemble de
l’écosystème !
Cessons de chercher la brindille, la bricole qui pourrait
être dérangée quand la plus grande masse peut bénéficier à l’ensemble du monde
vivant.
Nous vivons une époque formidable car l’homme a devant
lui des challenges importants à relever, c’est possible, depuis des siècles l’homme
et la nature se sont adaptés, les Romains et les Egyptiens irriguaient en
stockant l’eau et ils n’avaient aucun ordinateur pour modéliser les calculs de
débits serions-nous plus bêtes qu’eux ?
L’eau ne sera jamais rare si nous savons la gérer.