Ce mouvement des gilets jaunes n’est que la réponse à
Macron et son mouvement En Marche.
Alors que le chef de l’Etat ne cesse de dévisser dans les
sondages et bien que de -5% en -5% il reste toujours à 30%, la colère sourde du
peuple monte et reste inaudible à l’Elysée.
Petit retour en arrière : 23 avril 2017 Macron obtient
au 1er tour de l’élection présidentielle 23,8% face à Marine Lepen. Deuxième
tour le 7 mai il remporte l’élection avec 66,10% des suffrages avec un total d’abstention
blancs et nuls de 37% du jamais vu ! Dans le même cas de figure en 2002, Jacques
Chirac avait obtenu 82% des suffrages et 26% d’abstention blancs et nuls.
En clair Macron remporte une élection avec une majorité
représentant 42% des gens ayant le droit de voter, ainsi donc 58% n’ont pas eu
la volonté de voter pour lui.
Toute l’explication du mouvement d’aujourd’hui est dans
ces résultats. Macron a été élu par défaut contre une extrémiste populiste et dans
ceux n’ayant pas voté pour lui pour une bonne part lui ont accordé un crédit
favorable durant 1 an, mais faute de résultats, qu’il était impossible d’obtenir,
ces gens reviennent à la charge. En outre orné de ministres pour la plupart
ayant retourné leur veste plus tous ceux qui ont quitté le gouvernement par
manque de probité ou en claquant la porte, cet aréopage a détruit le crédit d’un
homme neuf et d’une politique neuve.
Ses 12 premiers mois de présidence auraient pu être moins
pire si en plus il s’était attaqué d’entrée de jeux à ce qui gangrène la France
depuis 50 ans, la dette publique et les nécessaires économies à faire au sein
de l’Etat comme l’ont fait tous les autres pays, mais au contraire, les
dépenses budgétaires augmentent, la dette aussi et pour faire face à cela sa
seule réponse est l’augmentation des prélèvements fiscaux dans tous les sens.
Bref partant davantage sur un atout de communication que
de volonté de réforme sur le fond, une fois le vernis tombé le tableau ressort
avec toutes ses imperfections.
Macron n’est pas un homme du peuple, il est l’homme
fabriqué des hautes écoles de la France mis en place par le monde de la finance
et un clan dont le seul but est l’immobilisme pour la préservation de leurs
biens et avantages, c’était déjà ce que j’écrivais à l’issue des élections
présidentielles.
Déjà dans l’entourage de la majorité les informations se
distillent dans la démonstration d’une politique menée par quelques-uns enfermés
dans le 8e arrondissement de Paris.
Le mouvement En Marche a été créé par une minorité de
français bobos s’éloignant encore plus de la France des territoires, de la France
rurale, de la France qui travaille en se levant tôt le matin et peinant à
boucler les fins de mois, cette France que le président n’a connu que dans les
livres n’ayant aucune expérience d’élu local, d’élu de la France profonde, d’élu
tout simplement.
La taxe d’habitation est le symbole même de l’incompréhension
des provinces qui n’a jamais demandé sa suppression sachant bien qu’elle
servait à financer les budgets des communes qui restent la collectivité de cœur
des Français.
Tout comme En Marche n’est sorti de nulle part, ce
mouvement des gilets jaunes spontané prend Macron à son piège, celui d’avoir
montré l’exemple qu’un mouvement sans structuration ni encadrement qui par un
symbole porte toute l’exaspération de la France du travail.
Il n’y a aucun mouvement politique derrière cela, je l’ai
moi-même constaté à St Pourçain allant soutenir et participer aux blocages, car
je fais partie moi aussi de ces gens qui travaillent 18h par jour sans arriver
à mettre de l’argent de côté, j’ai rencontré plein de connaissances que je n’ai
jamais vu dans aucune manifestation et d’horizons divers, dont je suis
incapable de dire de quel côté ils votent. Sans doute la plupart ont fait
partie de ces 37% d’abstentionnistes.
Il arrive ce qui devait arriver, le ras-le-bol vient de
la rue, de la base et sans organisation si le mouvement s’amplifie je crains l’insurrection
car tout simplement il n’y a aucun leader, aucun porte-parole pour tenter le
dialogue et c’est sans doute sa force.
Macron a voulu fusiller les partis politiques
traditionnels et asservir les syndicats représentatifs, il récolte ce qu’il a
semé, le trouble, l’anarchie et la révolte dispersée.
Toutes les prochaines élections dorénavant feront le jeu
des populistes, par rejet, par volonté de casser la machine, cette machine qui
ne sert qu’au profit de ceux qui l’utilisent.
La colère et l’exaspération est là, sourde, qui gronde
qui si elle n’est ni calmée ni canalisée explosera sans qu’aucun leader ne
puisse la contenir, ce sera alors sans doute cette fois le nouveau monde que
voulait tant Macron.