dimanche 29 septembre 2019

Mon discours lors du 17e hommage aux Bourbonnais tombés en Afrique du Nord




Monsieur le Président,
Madame la Préfète,
Mesdames et messieurs les parlementaires
Mesdames et messieurs les élus et vous toutes et tous amis par devoir ou par sympathie du monde des anciens combattants, merci d’être encore si nombreux aujourd’hui.

Ils étaient des Bourbonnais, 138, ayant perdu la vie dans cette guerre qui a mis très longtemps à en porter le nom.
Tombés pour la France au nord de ce continent africain qui depuis n’a cessé ses soubresauts vers la paix ou la démocratie, alors que c’était un bout de notre patrie, ils étaient jeunes, ils étaient les forces vives, ils étaient l’espoir de vivre dans un pays uni constitué sur plusieurs continents.
Mais leur vie s’est arrêtée au coin d’une rue, d’un champ, au bord d’un oued, d’une piste ou derrière un rocher.
Ces Bourbonnais reposent le plus souvent dans un petit coin de notre département, là où ils vivaient, souvent où ils étaient nés, alors qu’ils ne se connaissaient pas entre eux avant de partir.  
Mais en reconnaissance pour eux, pour leur dire combien ils comptaient pour nous et combien la France et notre Bourbonnais sont fiers, leurs noms sont rassemblés, tous gravés là dans cette pierre qui s’érige si majestueuse.
St Pourçain est fière de porter leur mémoire, St Pourçain est fière de les réunir sur ce monument et St Pourçain est fière que vous soyez tous présents ici ensemble encore cette année pour leur rendre hommage.
Ma génération qui n’a pas connu ce conflit sur les terres de notre pays veut aussi vous rendre hommage à vous qui en êtes revenus, combattants, harkis, familles de déracinés et qui pour beaucoup sont des membres actifs des associations qui militent pour le devoir de mémoire.
Permettez moi d’avoir une pensée en ce jour pour Jacques Chirac qui a été l’un des votre entre 1956 et 1957, basé à Souk-El Arba et qui en tant que président de la république a instauré le 5 décembre de chaque année comme une journée d’hommage national à tous ceux morts lors de ce conflit, sans préjuger des autres dates liées à cette guerre.
Dans l’enceinte de ce mémorial sont réunis tous ceux tombés aux champs de bataille, en 14 en 40, pour le conflit qui nous réunit ce jour et je souhaite que la place qui nous reste serve davantage à nous retrouver en leur mémoire qu’à ériger d’autres monuments. Il nous faut donc davantage des bâtisseurs de paix que des attiseurs de feu dans les conflits qui ne manqueront pas de venir.
Les mots aujourd’hui déchainent davantage de violence d’autant plus qu’ils sont colportés et amplifiés par les moyens modernes de communication, souvent de manière anonyme.
Ces jeunes gens tombés au champ de bataille, la défense de la nation chevillée au corps ont exécuté les ordres de leurs supérieurs et les décisions du pouvoir politique et démocratique.
Une bataille même dirigée par une démocratie reste une bataille qui laisse au sol des combattants et souvent des civils victimes directes ou collatérales.
Mais une bataille livrée par une démocratie et ici s’inscrit dans un devoir de défense, la défense de son peuple, la défense de la nation qui doit s’unir et ne faire qu’un derrière ceux qui se battent en son nom.
Ils ont été courageux, ils n’ont pas forcément eu le choix, ils l’ont payé de leur vie, le marbre pour toujours nous le rappelle avec force pour chacun comme un modèle pour les générations à venir.