C’est en ce jour de commémoration de la journée de la
résistance que nous sommes réunis après avoir rendu hommage à ceux qui l’ont
été partout en France et particulièrement à St Pourçain et ses environs.
Résister est devenu un mot banal, dans toutes les bouches et
tous les commentaires à tel point que la Résistance a besoin de nos jours
d’avoir un R majuscule pour indiquer que celles et ceux qui ont combattu le
nazisme en France et en Europe ont, au péril de leurs vies et pour certains
dans d’horribles souffrances, été des héros.
Il y a bien sûr ceux que la nation célèbre en ce jour et au
moment où nous parlons à Paris qui font leur entrée au panthéon, mais il y a
aussi tous ceux anonymes ou petites mains qui ont joué un rôle très important
pour que la victoire soit en mai 1945.
Je voudrais particulièrement m’attarder quelques secondes
sur les femmes qui ont joué ce rôle quel que soit leur niveau car peu ont occupé des
responsabilités mais beaucoup étaient
indispensables au dispositif de la résistance. Il y avait celles qui transportaient
des messages cachés dans leurs sous-vêtements, ou qui transportaient des armes,
des ravitaillements dans le maquis, il y avait celles qui hébergeaient les
résistants en fuite ou cachaient ces hommes le temps de se faire oublier. Les
Allemands ne pouvaient pas tout contrôler et négligeaient de le faire sur les
femmes ce que les mouvements résistants ont bien sûr exploité en laissant
malheureusement quelques trop nombreuses sous le feu des fusils une fois
découvertes.
Il y avait bien sûr Germaine Tillon, Geneviève
Degaulle-Anthonioz, mais il y avait aussi celles qui dans l’ombre de leur mari
ont joué un rôle aussi important dans le dispositif, comme Lucie Aubrac ou
Cécile Rol-Tanguy. Charlotte Delbo, Lise London, Danielle Casanova sont
d’autres femmes qui étaient essentielles dans le dispositif mais je veux ne pas
oublier toutes celles qui ont résisté en l’absence de leur mari à accomplir les
travaux de la ferme, du commerce ou de la petite entreprise, ou celles qui ont
résisté dans les privations au bénéfice de leurs enfants.
De toutes les guerres, même celles gagnées, les femmes ont
toujours été les perdantes, soit d’un mari, d’un parent, d’un ou plusieurs
enfants, de leur honneur violenté ou directement de leur vie.
Cela n’enlève rien au mérite des hommes qui ont combattu
directement l’ennemi sur le sol national, cela rehausse même leurs mérites à
combattre grâce à celles qui dans l’ombre leur apportait soutien et parfois même
amour.
Je veux donc rendre hommage à toutes et tous les résistants
quel que soit leur rôle, au premier d’entre eux le général DeGaulle qui s’est
levé entrainant avec lui une cohorte d’hommes regroupés dans des mouvements et
qui ont permis la victoire, celle des hommes libre, celle de la France libre.
Nous leur devons cette liberté, que leurs combats restent à l’honneur dans
nos mémoires comme nous le faisons aujourd’hui et qu’ils incarnent à tout
jamais sur notre sol l’exemple du combat pour l’unité de la nation.