La loi NOTRe votée en Août 2015 va donc s’imposer à nos
territoires dans un délai ultra-court.
On pourra d’ailleurs admirer au passage que le
législateur met suivant le sujet plus ou moins d’empressement à voter une loi
et la faire appliquer. Cette loi devra s’appliquer dans son intégralité avant
2020, tandis que d’autres votées il y a des années n’ont toujours pas reçu leur
décret d’application.
Son application va bouleverser les cartes territoriales,
donner plus de compétences et un nouveau périmètre aux communautés de communes,
tout cela par décision du Préfet après consultation des élus.
En clair c’est le Préfet qui va décider de la nouvelle
carte, et du mariage des communautés de communes de gré ou de force. On a
presque l’impression de se retrouver au temps de l’URSS découpant les nouvelles
républiques sans tenir compte des peuples, bel exemple de démocratie.
Il a bien été demandé aux conseils municipaux et
communautaires de se prononcer, mais à défaut d’avis convergents le Préfet
tranchera. Et pour permettre aux élus de se prononcer, on ne demande d’ailleurs
pas l’avis à la population, l’Etat leur laisse six mois.
En clair vous devez vous marier, à plusieurs après le
mariage pour tous, et vous avez six mois
pour trouver les mariés à votre goût.
St Pourçain a une tradition de travail volontaire de
manière communautaire depuis 1982 sous l’impulsion de Bernard Coulon, et la
com-com de St Pourçain est un exemple de réussite de son développement par ce
travail communautaire.
Mais ce n’est pas le cas de beaucoup des com-com qui l’entourent
qui ont appris le travail communautaire par la force des lois successives.
Et donc aujourd’hui l’Etat demande à la com-com de St
Pourçain de se marier avec d’autres com-com pour constituer un pôle communautaire
significatif en terme de population. Au passage 40.000 habitants en milieu
rural sur des centaines de km² et la même population en agglomération ne se
gère pas pareil, mais ça l’Etat s’en fout.
Ainsi des discussions existent depuis les premières
informations sur la loi NOTRe avec les communautés de communes de Gannat,
Ebreuil et Varennes, même si la loi n’oblige pas à St Pourçain à se marier
puisque dépassant la limité fixée à 15.000 habitants, mais ce n’est pas l’avis
du Préfet.
Les discussions sont âpres car toutes les com-com veulent
bien se marier avec St Pourçain mais ne se veulent pas forcément toutes
ensemble.
Ainsi Gannat et Ebreuil veulent bien de St Pourçain, mais
sans Varennes. Varennes veut bien de St
Pourçain mais pas forcément avec Ebreuil.
Ainsi donc St Pourçain a bien délibéré pour un mariage à
quatre afin de constituer un vrai bassin
de vie, tandis que les autres ont toutes délibéré sur des mariages pas très
clairs, à 3.
C’est comme cela qu’on se retrouve avec la com-com d’Ebreuil
de 5000 habitants ne voulant pas de Varennes et voulant imposer sa loi à St
Pourçain de 16.000 habitants et Varennes 11.000 habitants.
Et tous ces problèmes ne viennent que des égos
surdimensionnés ou de l’inimité de certains des élus qui dirigent ces com-com !
Car si le bassin de vie et d’emplois de Varennes et St
Pourçain est identique depuis des décennies, un travail et des investissements en
commun sur des équipements structurants, un seul et même canton, quels sont les
points communs entre St Pourçain et Gannat, St Pourçain et Ebreuil ?
Quelle activité entre ces com-com ? Quels échanges de vie ? Je me souviens
même à la création des com-com en 2002 alors que l’école de musique devenait
intercommunautaire à St Pourçain, la proposition avait été faite à la com-com d’Ebreuil
d’accueillir les enfants de leur com-com dans cet établissement moyennant une
participation financière et que nous avions eu un refus net et à peine poli.
Certes il y a la Sioule qui réunit Ebreuil et St Pourçain
et à la limite Gannat, mais pouvez vous m’indiquer les ports que nous avons en
commun sur cette rivière et qui génèrent de l’économie ou des habitudes de
vie?
Par-dessus le marché, aujourd’hui des communes de la
com-com de bocage sud voudraient bien revenir dans le giron de St Pourçain, en
nous faisant la leçon au passage sur le travail communautaire. Mais alors pourquoi en 2002 ces mêmes
communes ont quitté la com-com de St Pourçain pour aller faire une com-com sans
envergure et sans moyens avec au passage un bon chèque de départ ??
Alors je ne vais sans doute pas faire plaisir à beaucoup
de gens, mais c’est mon habitude de parler franchement, et je viens de mesurer
le 13 décembre dernier que cela plaît davantage aux électeurs que la langue de
bois, et j’ai plus de compte à rendre à mes électeurs qu’à mes collègues élus.
L’Etat impose de se regrouper, alors allons y car en
effet le niveau actuel du découpage n’est sans doute pas à la hauteur des
enjeux tels que l’Europe ou même la grande région.
Mais l’élu local et régional que je suis ne se laissera
pas soumettre à aucun diktat, encore moins d’élus qui refusent de reconnaître ni l’histoire ni les habitudes de vie de nos
habitants et qui veulent se marier pour des intérêts ou des conflits de
personnes et de places par-dessus la vie quotidienne de nos concitoyens.
Oui il faut un grand pôle rural au centre du département,
oui il faut une communauté de communes de plus de 40.000 habitants, oui il faut
peser plus en face des autres collectivités territoriales, mais non au
découpage à la Ceausescu !!
St Pourçain et Varennes ne font qu’un, St Pourçain et
Gannat peuvent en effet avoir des atouts communs, mais Ebreuil n’a rien n’a
voir avec St Pourçain, ce n’est donc pas cette com-com qui dictera sa loi, elle
viendra avec les trois autres si cela lui fait plaisir, nous sommes prêt à l’accueillir,
mais si ce n’est pas son souhait elle peut rester seule, la loi lui permet ou
trouver une autre com-com avec qui se marier.
Il faut créer des com-com qui aient un sens, une unité,
des points communs de vie pour nos habitants, des échanges commerciaux,
culturels et sociaux, des axes routiers structurants !
C’est donc cette position que je défendrai et même si
cela ne fait pas plaisir, car je sais que c’est ce que souhaitent nos
concitoyens qui n’ont pas droit au chapitre.