mardi 26 janvier 2016

Oui au redécoupage territorial mais pas à n'importe quelles conditions!


La loi NOTRe votée en Août 2015 va donc s’imposer à nos territoires dans un délai ultra-court.
On pourra d’ailleurs admirer au passage que le législateur met suivant le sujet plus ou moins d’empressement à voter une loi et la faire appliquer. Cette loi devra s’appliquer dans son intégralité avant 2020, tandis que d’autres votées il y a des années n’ont toujours pas reçu leur décret d’application.
Son application va bouleverser les cartes territoriales, donner plus de compétences et un nouveau périmètre aux communautés de communes, tout cela par décision du Préfet après consultation des élus.
En clair c’est le Préfet qui va décider de la nouvelle carte, et du mariage des communautés de communes de gré ou de force. On a presque l’impression de se retrouver au temps de l’URSS découpant les nouvelles républiques sans tenir compte des peuples, bel exemple de démocratie.
Il a bien été demandé aux conseils municipaux et communautaires de se prononcer, mais à défaut d’avis convergents le Préfet tranchera. Et pour permettre aux élus de se prononcer, on ne demande d’ailleurs pas l’avis à la population, l’Etat leur laisse six mois.
En clair vous devez vous marier, à plusieurs après le mariage pour tous,  et vous avez six mois pour trouver les mariés à votre goût.
St Pourçain a une tradition de travail volontaire de manière communautaire depuis 1982 sous l’impulsion de Bernard Coulon, et la com-com de St Pourçain est un exemple de réussite de son développement par ce travail communautaire.
Mais ce n’est pas le cas de beaucoup des com-com qui l’entourent qui ont appris le travail communautaire par la force des lois successives.
Et donc aujourd’hui l’Etat demande à la com-com de St Pourçain de se marier avec d’autres com-com pour constituer un pôle communautaire significatif en terme de population. Au passage 40.000 habitants en milieu rural sur des centaines de km² et la même population en agglomération ne se gère pas pareil, mais ça l’Etat s’en fout.
Ainsi des discussions existent depuis les premières informations sur la loi NOTRe avec les communautés de communes de Gannat, Ebreuil et Varennes, même si la loi n’oblige pas à St Pourçain à se marier puisque dépassant la limité fixée à 15.000 habitants, mais ce n’est pas l’avis du Préfet.
Les discussions sont âpres car toutes les com-com veulent bien se marier avec St Pourçain mais ne se veulent pas forcément toutes ensemble.
Ainsi Gannat et Ebreuil veulent bien de St Pourçain, mais sans Varennes.  Varennes veut bien de St Pourçain mais pas forcément avec Ebreuil.
Ainsi donc St Pourçain a bien délibéré pour un mariage à quatre afin de constituer un vrai  bassin de vie, tandis que les autres ont toutes délibéré sur des mariages pas très clairs, à 3.
C’est comme cela qu’on se retrouve avec la com-com d’Ebreuil de 5000 habitants ne voulant pas de Varennes et voulant imposer sa loi à St Pourçain de 16.000 habitants et Varennes 11.000 habitants.
Et tous ces problèmes ne viennent que des égos surdimensionnés ou de l’inimité de certains des élus qui dirigent ces com-com !
Car si le bassin de vie et d’emplois de Varennes et St Pourçain est identique depuis des décennies, un travail et des investissements en commun sur des équipements structurants, un seul et même canton, quels sont les points communs entre St Pourçain et Gannat, St Pourçain et Ebreuil ? Quelle activité entre ces com-com ? Quels échanges de vie ? Je me souviens même à la création des com-com en 2002 alors que l’école de musique devenait intercommunautaire à St Pourçain, la proposition avait été faite à la com-com d’Ebreuil d’accueillir les enfants de leur com-com dans cet établissement moyennant une participation financière et que nous avions eu un refus net et à peine poli.
Certes il y a la Sioule qui réunit Ebreuil et St Pourçain et à la limite Gannat, mais pouvez vous m’indiquer les ports que nous avons en commun sur cette rivière et qui génèrent de l’économie ou des habitudes de vie?
Par-dessus le marché, aujourd’hui des communes de la com-com de bocage sud voudraient bien revenir dans le giron de St Pourçain, en nous faisant la leçon au passage sur le travail communautaire.  Mais alors pourquoi en 2002 ces mêmes communes ont quitté la com-com de St Pourçain pour aller faire une com-com sans envergure et sans moyens avec au passage un bon chèque de départ ??
Alors je ne vais sans doute pas faire plaisir à beaucoup de gens, mais c’est mon habitude de parler franchement, et je viens de mesurer le 13 décembre dernier que cela plaît davantage aux électeurs que la langue de bois, et j’ai plus de compte à rendre à mes électeurs qu’à mes collègues élus.
L’Etat impose de se regrouper, alors allons y car en effet le niveau actuel du découpage n’est sans doute pas à la hauteur des enjeux tels que l’Europe ou même la grande région.
Mais l’élu local et régional que je suis ne se laissera pas soumettre à aucun diktat, encore moins d’élus qui refusent de reconnaître  ni l’histoire ni les habitudes de vie de nos habitants et qui veulent se marier pour des intérêts ou des conflits de personnes et de places par-dessus la vie quotidienne de nos concitoyens.
Oui il faut un grand pôle rural au centre du département, oui il faut une communauté de communes de plus de 40.000 habitants, oui il faut peser plus en face des autres collectivités territoriales, mais non au découpage à la Ceausescu !!
St Pourçain et Varennes ne font qu’un, St Pourçain et Gannat peuvent en effet avoir des atouts communs, mais Ebreuil n’a rien n’a voir avec St Pourçain, ce n’est donc pas cette com-com qui dictera sa loi, elle viendra avec les trois autres si cela lui fait plaisir, nous sommes prêt à l’accueillir, mais si ce n’est pas son souhait elle peut rester seule, la loi lui permet ou trouver une autre com-com avec qui se marier.
Il faut créer des com-com qui aient un sens, une unité, des points communs de vie pour nos habitants, des échanges commerciaux, culturels et sociaux, des axes routiers structurants !

C’est donc cette position que je défendrai et même si cela ne fait pas plaisir, car je sais que c’est ce que souhaitent nos concitoyens qui n’ont pas droit au chapitre.

jeudi 7 janvier 2016

Session d'installation du Conseil Régional Auvergne-Rhone-Alpes


Lundi dernier était donc l’installation du nouveau conseil régional de cette néanmoins nouvelle grande région Auvergne-Rhône-Alpes.
Vous avez lu ou vu dans la presse les comptes rendus de la session, mais mon intention est davantage de vous faire connaître, les anecdotes, les coulisses, de ce que ne pouvait voir la presse ou qu’elle a fait le choix de ne pas parler.
Ce sera d’ailleurs ici ce que je ferai durant mon mandat de conseiller régional, tout en insistant à la fois sur ce qui me semble important de mon ou notre action. 

La première impression en arrivant c’est qu’il y a beaucoup de monde pour s’occuper de vous, trop peut-être, car l’élu que je suis n’a pas besoin qu’on me tienne par la main, et je suis davantage habitué à me débrouiller seul.
On m’a équipé d’une tablette et de documents pour comprendre le fonctionnement immédiatement et remplir le dossier administratif, notamment pour percevoir les indemnités, dont je ne connais pas le montant vu que Laurent Wauquiez avec notre accord a décidé de les diminuer de 10%, mais comme à mon habitude je publierai ici le montant de ces indemnités.
Première réunion de groupe dans lequel Laurent Wauquiez nous annonce la liste des vice-présidents, les membres de la commission permanente et l’indication d’une date ultérieure de session pour fixer les commissions et autres responsabilités. Il nous indique aussi la décomposition des économies faites sur le train de vie des élus, à savoir pas de téléphone portable, moins de vice-présidents, moins de membres de commission permanente et des frais qui seront remboursés selon des critères restrictifs pour un total d’économie de  19 millions d’€.
Après le repas c’est le début de la session et nous sommes placés par ordre alphabétique dans un premier temps et je me retrouve à côté de Virginie Ferrand de l’Ardèche.
Appel des conseillers durant 1h, là je commence à comprendre que ça va être long. On passe à l’élection du président et première suspension de séance pour que les candidas diffusent le rapport de leur candidature à tous les conseillers. Les staffs des partis s’agitent vont faire des photocopies, reprise de séance et chaque candidat lit son rapport de candidature. Ensuite on passe au vote à bulletin secret un par un par un isoloir et une urne, 1h15. Dépouillement et proclamation des résultats. Enfin délivrés, Laurent Wauquiez est élu et là nous avons pu voir que la gauche tellement unie dans sa campagne fera 4 groupes politiques dans l’assemblée dont les écologistes auront 8 membres et les communistes 7 membres soit respectivement 4 et 3,5% du total des conseillers élus. On revient enfin au réalisme démocratique et chacun peut largement constater que les écologistes ne pèsent pas plus que 4% des électeurs, la politique française pourtant tient bien trop largement d’idées qui ne représentent personne.
Laurent Wauquiez devenu président après lecture de son discours de politique générale, demande le vote des vice-présidents, et propose pour aller plus vite de voter par listes bloquées et à mains levées, car nous avons eu la surprise que malgré les 180 millions d’€ qu’ait coûté le siège du conseil régional, la salle d’assemblée n’est pas équipée de vote électronique. On saura plus tard que le matériel est entreposé dans un local rangement car sous l’ancienne mandature les écologistes n’auraient pas voulu l’utiliser.
Ainsi durant toute la soirée les votes se sont fait à main levée dans un certain folklore, d’erreurs de comptage et de beaucoup d’humour d’un président très à l’aise maniant la gentillesse, l’ironie et la fermeté. Evidemment l’opposition, surtout les écologistes et communistes, ne se sont pas privés de retarder le déroulement par des prises de paroles répétitives, des demandes de suspension de séance et de l’ergotage sur des virgules.
Laurent Wauquiez était assisté par le DGS de la région Auvergne qui semblait le guider avec une certaine complicité malgré son histoire politique sans doute différente.
J.J.Queyranne était assis derrière moi, mais est resté d’une sobriété étonnante toute la journée sans aucune prise de parole ni geste particulier, on ressentait que le pouvoir politique du groupe PS ne lui appartenait plus.
Ensuite le vote de la composition de la commission permanente après une nouvelle suspension de séance sur lequel le parti communiste a déposé un amendement qui a fait l’objet de débats et de prises de positions différentes des groupes politiques de gauche, et tout cela sur …..3 lignes et 2 nombres… Une fois l’amendement rejeté sans surprise, nouvelle suspension de séance pour diffuser les candidatures sur listes bloquées.
Il était donc 20h quand cette commission a été élue et dernier vote sur la délégation au président avec nouvelles prises de paroles, suspension de séance pour analyser le texte et enfin vote à 21h. A noter que toutes les interruptions et suspensions de séances ont été sur l’initiative de l’opposition. Il semble que durant les 6 ans à venir je doive trouver un fournisseur de patience.
Sur la composition de la commission permanente, la réduction du nombre des vice-présidents, les indemnités des élus et les moyens matériels mis à disposition  à noter de vibrants plaidoyers des groupes de gauche à l’encontre des économies faites qui nuisent d’après eux au fonctionnement de la démocratie. On a pu voir dans toute sa splendeur la volonté de la gauche de vouloir toujours plus de dépenses de fonctionnement surtout au profit des élus. Je pense que la cure d’austérité annoncée va remettre douloureusement pour ces élus les pendules à l’heure. De même j’ai entendu par ci par là, que des séances au delà de 19h c’était trop fatigant et qu’il valait mieux remettre au lendemain la suite. Sans doute cela venait il d’élus peu habitués à du travail nocturne et de longues journées, pourtant dans des conditions de confort inégalable dans des sièges confortables et une salle bien chauffée dont le travail en dehors de la politique ne les attend pas. Je les invite à m’accompagner sur une journée comme hier à décharger et charger le méthaniseur en commençant à 6h30 et finissant à 20h dans la poussière, les mauvaises odeurs et la pluie.
Je confirme qu’à partir de 19h certains élus ont abandonné l’assemblée laissant un pouvoir à un colistier, mais j’ai trouvé cela un peu léger pour une première session.
Enfin à 21h30 nous avons été invités à manger à la cantine du conseil régional et avons pu décompresser tous réunis dans la bonne humeur.
Au final j’ai bien lu les commentateurs qui disent que l’Allier, comme l’Ardèche, n’aura pas de vice-président et un seul membre en commission permanente. Mais il faut attendre la prochaine session pour connaître les commissions, ceux qui en feront partie et les dernières responsabilités distribuées. Certes c’est un peu injuste pour un département traditionnellement à gauche qui a fait un score remarquable en faveur de Laurent Wauquiez. Pour ma part je n’attends rien et je l’ai indiqué comme tel à Laurent Wauquiez lorsqu’il me l’a demandé, je préfère travailler sur les dossiers auxquels je tiens, en privilégiant l’efficacité et le lobbying auprès des élus qui décident, à la façon d’un député auprès des ministres et du gouvernement.
Par contre j’attends beaucoup d’écoute et de moyens pour travailler, et qu’on accède au maximum à mes demandes. Pour ceux qui me connaissent si la porte ne s’ouvre pas je rentre par la fenêtre. D’ailleurs le soir j’ai mangé avec le nouveau directeur général et son adjoint et nous avons pu commencer de croiser nos vues dans le domaine agricole.  

Je sais c’est trop long, j’essaierai à l’avenir de faire plus souvent et plus court, pour un nouveau souffle dans la façon de faire de la politique.