Lundi dernier était donc l’installation du nouveau conseil
régional de cette néanmoins nouvelle grande région Auvergne-Rhône-Alpes.
Vous avez lu ou vu dans la presse les comptes rendus de la
session, mais mon intention est davantage de vous faire connaître, les
anecdotes, les coulisses, de ce que ne pouvait voir la presse ou qu’elle a fait
le choix de ne pas parler.
Ce sera d’ailleurs ici ce que je ferai durant mon mandat de
conseiller régional, tout en insistant à la fois sur ce qui me semble important
de mon ou notre action.
La première impression en arrivant c’est qu’il y a beaucoup
de monde pour s’occuper de vous, trop peut-être, car l’élu que je suis n’a pas
besoin qu’on me tienne par la main, et je suis davantage habitué à me
débrouiller seul.
On m’a équipé d’une tablette et de documents pour comprendre
le fonctionnement immédiatement et remplir le dossier administratif, notamment
pour percevoir les indemnités, dont je ne connais pas le montant vu que Laurent
Wauquiez avec notre accord a décidé de les diminuer de 10%, mais comme à mon
habitude je publierai ici le montant de ces indemnités.
Première réunion de groupe dans lequel Laurent Wauquiez nous
annonce la liste des vice-présidents, les membres de la commission permanente
et l’indication d’une date ultérieure de session pour fixer les commissions et
autres responsabilités. Il nous indique aussi la décomposition des économies
faites sur le train de vie des élus, à savoir pas de téléphone portable, moins
de vice-présidents, moins de membres de commission permanente et des frais qui
seront remboursés selon des critères restrictifs pour un total d’économie
de 19 millions d’€.
Après le repas c’est le début de la session et nous sommes
placés par ordre alphabétique dans un premier temps et je me retrouve à côté de
Virginie Ferrand de l’Ardèche.
Appel des conseillers durant 1h, là je commence à comprendre
que ça va être long. On passe à l’élection du président et première suspension
de séance pour que les candidas diffusent le rapport de leur candidature à tous
les conseillers. Les staffs des partis s’agitent vont faire des photocopies,
reprise de séance et chaque candidat lit son rapport de candidature. Ensuite on
passe au vote à bulletin secret un par un par un isoloir et une urne, 1h15.
Dépouillement et proclamation des résultats. Enfin délivrés, Laurent Wauquiez
est élu et là nous avons pu voir que la gauche tellement unie dans sa campagne
fera 4 groupes politiques dans l’assemblée dont les écologistes auront 8
membres et les communistes 7 membres soit respectivement 4 et 3,5% du total des
conseillers élus. On revient enfin au réalisme démocratique et chacun peut
largement constater que les écologistes ne pèsent pas plus que 4% des
électeurs, la politique française pourtant tient bien trop largement d’idées
qui ne représentent personne.
Laurent Wauquiez devenu président après lecture de son
discours de politique générale, demande le vote des vice-présidents, et propose
pour aller plus vite de voter par listes bloquées et à mains levées, car nous
avons eu la surprise que malgré les 180 millions d’€ qu’ait coûté le siège du
conseil régional, la salle d’assemblée n’est pas équipée de vote électronique.
On saura plus tard que le matériel est entreposé dans un local rangement car
sous l’ancienne mandature les écologistes n’auraient pas voulu l’utiliser.
Ainsi durant toute la soirée les votes se sont fait à main
levée dans un certain folklore, d’erreurs de comptage et de beaucoup d’humour
d’un président très à l’aise maniant la gentillesse, l’ironie et la fermeté. Evidemment l’opposition, surtout les écologistes et
communistes, ne se sont pas privés de retarder le déroulement par des prises de
paroles répétitives, des demandes de suspension de séance et de l’ergotage sur
des virgules.
Laurent Wauquiez était assisté par le DGS de la région
Auvergne qui semblait le guider avec une certaine complicité malgré son
histoire politique sans doute différente.
J.J.Queyranne était assis derrière moi, mais est resté d’une
sobriété étonnante toute la journée sans aucune prise de parole ni geste
particulier, on ressentait que le pouvoir politique du groupe PS ne lui
appartenait plus.
Ensuite le vote de la composition de la commission
permanente après une nouvelle suspension de séance sur lequel le parti
communiste a déposé un amendement qui a fait l’objet de débats et de prises de
positions différentes des groupes politiques de gauche, et tout cela sur …..3
lignes et 2 nombres… Une fois l’amendement rejeté sans surprise, nouvelle
suspension de séance pour diffuser les candidatures sur listes bloquées.
Il était donc 20h quand cette commission a été élue et
dernier vote sur la délégation au président avec nouvelles prises de paroles,
suspension de séance pour analyser le texte et enfin vote à 21h. A noter que
toutes les interruptions et suspensions de séances ont été sur l’initiative de
l’opposition. Il semble que durant les 6 ans à venir je doive trouver un
fournisseur de patience.
Sur la composition de la commission permanente, la réduction
du nombre des vice-présidents, les indemnités des élus et les moyens matériels
mis à disposition à noter de vibrants
plaidoyers des groupes de gauche à l’encontre des économies faites qui nuisent
d’après eux au fonctionnement de la démocratie. On a pu voir dans toute sa
splendeur la volonté de la gauche de vouloir toujours plus de dépenses de
fonctionnement surtout au profit des élus. Je pense que la cure d’austérité
annoncée va remettre douloureusement pour ces élus les pendules à l’heure. De
même j’ai entendu par ci par là, que des séances au delà de 19h c’était trop
fatigant et qu’il valait mieux remettre au lendemain la suite. Sans doute cela
venait il d’élus peu habitués à du travail nocturne et de longues journées,
pourtant dans des conditions de confort inégalable dans des sièges confortables
et une salle bien chauffée dont le travail en dehors de la politique ne les
attend pas. Je les invite à m’accompagner sur une journée comme hier à
décharger et charger le méthaniseur en commençant à 6h30 et finissant à 20h
dans la poussière, les mauvaises odeurs et la pluie.
Je confirme qu’à partir de 19h certains élus ont abandonné
l’assemblée laissant un pouvoir à un colistier, mais j’ai trouvé cela un peu
léger pour une première session.
Enfin à 21h30 nous avons été
invités à manger à la cantine du conseil régional et avons pu décompresser tous
réunis dans la bonne humeur.
Au final j’ai bien lu les
commentateurs qui disent que l’Allier, comme l’Ardèche, n’aura pas de
vice-président et un seul membre en commission permanente. Mais il faut
attendre la prochaine session pour connaître les commissions, ceux qui en
feront partie et les dernières responsabilités distribuées. Certes c’est un peu
injuste pour un département traditionnellement à gauche qui a fait un score
remarquable en faveur de Laurent Wauquiez. Pour ma part je n’attends rien et je
l’ai indiqué comme tel à Laurent Wauquiez lorsqu’il me l’a demandé, je préfère
travailler sur les dossiers auxquels je tiens, en privilégiant l’efficacité et
le lobbying auprès des élus qui décident, à la façon d’un député auprès des
ministres et du gouvernement.
Par contre j’attends beaucoup
d’écoute et de moyens pour travailler, et qu’on accède au maximum à mes
demandes. Pour ceux qui me connaissent si la porte ne s’ouvre pas je rentre par
la fenêtre. D’ailleurs le soir j’ai mangé avec le nouveau directeur général et
son adjoint et nous avons pu commencer de croiser nos vues dans le domaine
agricole.
Je sais c’est trop long,
j’essaierai à l’avenir de faire plus souvent et plus court, pour un nouveau
souffle dans la façon de faire de la politique.
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