Cher Père Noël,
Cette année, j’ai été bien sage et j’ai fait tous mes devoirs. J’ai payé tous mes impôts, toutes mes taxes, rempli toutes mes déclarations sociales, environnementales et même celles qui étaient inutiles, longues et coûteuses. J’ai reçu les contrôleurs sur mon exploitation avec tact, je leur ai même payé le café pour les dédommager de la peine qu’ils s’étaient donnés pour me sanctionner. J’ai laissé bitumer certaines parcelles pour que les gens des villes aient de beaux supermarchés. J’ai fini la mise aux normes de mes bâtiments et j’ai oeuvré pour le bien-être de mes animaux. Et pour être sûr d’avoir bien fait tous mes devoirs, j’ai aussi accepté de représenter et défendre les intérêts de la profession agricole, de prendre tous les coups de trique de l’administration et de subir les griefs de mes concitoyens qui considéraient que je n’en faisais pas assez. Bref Père Noël, la liste est longue et croyez moi, je n’ai pas ménagé ma peine.
Alors, le 25 Décembre, au pied du sapin, je demande de la simplification administrative, des contrôleurs plus humains, moins de normes et plus de bon sens. Je demande une administration connectée aux réalités économiques et moins arrogante. Je demande aux agents de l'ONEMA de laisser leur arme au vestiaire et de venir nous conseiller en matière d'entretien des cours d'eau. Je demande à être rémunéré pour le travail que je réalise en tant que producteur mais aussi gestionnaire de l’espace agricole. Je rêve que mes voisins et les hommes politiques même locaux aiment l’agriculture et la voient comme une chance pour la France. Je demande une norme ‘bien être pour le paysan’. Mes cadeaux peuvent paraître exigeants Père Noël mais, au regard des devoirs que j’ai rempli, vous me devez bien ça.
Et pour faire bonne mesure, je commande aussi une tonne de solidarité et d’actions collectives. Sans elles, l’égoïsme et l’individualisme marqueront le pas, une fois de plus, au détriment du monde paysan. Je ne sais pas si je dois croire au Père Noël mais une chose est certaine, je crois en l’intelligence et la force du monde paysan.
Inspiré de Loïc Guines, Président de la FDSEA35
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