Il est temps de vous donner quelques nouvelles de notre
projet de méthanisation et de l’avancement des travaux de la SARL Sioule-Biogaz
en vue de l’injection de gaz dans le réseau GrDF.
Si nous sommes restés quelques peu silencieux depuis mon
dernier post c’est que tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu.
En effet depuis fin décembre lorsque nous avons chargé le
premier garage, Méthajade a commencé à présenter des signes de faiblesse suite
au dépôt de bilan de la maison mère Solar Ener Jade.
Ainsi les relations avec Frédéric Delesquen sont devenues
tendues car les engagements contractuels devenaient de moins en moins respectés.
Le retard sur la production de gaz s’accroissait, l’installation ne se
terminait pas et mêmes des éléments pourtant réglés par facturation n’étaient
pas installés au point que nous avons commencé à lister des réserves et des
manquements échangés bien sûr par courriers recommandés.
Fin février les documents contractuels signés par
M.Delesquen ou ses fondés de pouvoir n’étaient plus du tout respectés et
toujours pas de production de gaz pour la commercialisation faute de connaître la
quantité et la qualité de ce gaz.
Arriva ce qui devait arriver Méthajade a déposé son bilan
le 5 mars.
La période qui s’est écoulée ensuite a été mise à profit
par les employés de Méthajade pour finir avec les moyens du bord et tester la
qualité du gaz produit, malheureusement un gros problème s’est avéré que
Méthajade ne semblait pas avoir pris en compte malgré les spécification du gaz
connues et imposées par GrDF, à savoir une quantité d’azote trop importante dans
le biométhane ne permettant pas sa commercialisation. Cette quantité d’azote est
due pour une part au défaut d’étanchéité du bâtiment et à l’introduction d’air
lors du chargement et déchargement des garages. Si pour faire tourner des
moteurs en cogénérations cette quantité d’azote est moins grave quoique
provocant une usure plus rapide du moteur, en injection dans le réseau de GrDF
c’est interdit.
L’azote ne pouvant être éliminé lors de la purification
il faut donc trouver un moyen de l’éliminer lors de la méthanisation.
Mais nous n’avons pas eu le temps de finir les essais car
le 12 mars nous avons refusé la réception de l’unité que souhaitait Frédéric
Delesquen à cause de pas moins de 33 réserves et 11 manquements dont certaines
mettant en cause la nature même du projet.
Faute de moyens financiers par son dépôt de bilan Méthajade
n’a à partir de ce jour pas pu suivre le fonctionnement de l’unité qui tournait
à plein régime sans valorisation du gaz.
Et le 23 mars faute de surveillance une cuve à percolât a
explosé. Immédiatement nous avons prévenu M.Delesquen et le lundi avons fait de
même avec son assurance COVEA-RISK, son courtier en assurance O2A à Nantes, l’administrateur
judiciaire l’étude Dolley à Nantes sans qu'aucun de ces protagonistes ne bougent le petit doigt
malgré un accident sur installation classée au titre de l’environnement.
Et pour cause en contactant l’assurance celle-ci nous a
appris que Frédéric Delesquen n’avait jamais souscrit les assurances
contractualisées avec nous et que nous avons même payées.
Ainsi depuis le 23 mars l’unité est arrêtée et des
contacts sont en bonne voie avec des repreneurs de notre chantier pour le
réparer et le terminer.
Bien entendu nous entreprenons des suites judiciaires à l’accident,
voir les malfaçons contre tous ceux qui n’ont pas respecté leurs engagements.
Il faut par contre tirer des enseignements de cette
situation. Un soutien sans faille du Crédit Agricole, de même de GrDF, de
GDF-Suez, d’Air-Liquide et de l’ADEME qui prend bien en compte cette
problématique azote.
Que malgré un dossier blindé juridiquement de notre part,
un sentiment d’impuissance envers des contractants qui ne respectent ni leurs engagements
ni leur parole.
Que l’injection du biogaz n’est pas un parcours de santé
par des normes de qualité du gaz les plus drastiques au monde rendant difficile
la production de gaz produite par des matières vivantes et par nature
évolutives. Il est complètement différent d’extraire du gaz fossile dont la
quantité est gigantesque et de qualité constante par rapport à des unités de
méthanisation petites en comparaison et dont l’approvisionnement est aussi
varié que le nombre de projet.
Les études des projets à l’avenir devront non seulement
évaluer le pouvoir méthanogène des intrants mais aussi leur potentiel en
éléments ou gaz non désirables dans les spécifications de GrDF.
On voit beaucoup de projet se bâtir sur la méthanisation
de déchets alimentaire, il faut savoir qu’une seule orange dans une unité de
méthanisation peut polluer le gaz en COV (composés organiques volatils) et le
rendre impropre à l’injection sans traitement préalable, et les exemples sont
nombreux comme cela.
Sans doute que l’injection de gaz par le procédé de
méthanisation a de beaux jours devant elle, mais il faudra obligatoirement ou
trouver des purifications efficaces et totales ou un assouplissement de la
réglementation, sinon il y aura beaucoup de projets mais peu d’élus.
Enfin nous allons dans les semaines à venir étudier les
différentes propositions de finir notre projet et nous retiendrons l’entreprise
qui nous apportera les meilleurs garanties de production au coût le plus proche
du montant initial prévu.
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