AGRICULTURE PUBLICATION DES COMPTES PRÉVISIONNELS 2008
La production augmente, les exportations résistent, mais les revenus agricoles baissent
L'ANNÉE 2008 laissera un goût amer aux agriculteurs. La valeur de la production de la " ferme France " s'élève certes à 66,7 milliards d'euros, en hausse de 3,9 %, selon les comptes prévisionnels de l'agriculture publiés par l'Insee, mardi 16 décembre. Mais le résultat net baisse de 8,9 %, à 23 milliards d'euros. La faute à l'envolée des prix du fioul et des engrais, et à la volatilité des cours.
C'est comme si le piège se refermait sur les agriculteurs français. En 2008, la production céréalière a augmenté en volume de 18 % et celle de lait de 4 %. En produisant plus, motivés par la flambée des cours et incités à redoubler d'efforts par l'assouplissement des quotas laitiers et la levée des jachères, les agriculteurs ont contribué au retournement des marchés. Au premier semestre, les prix ont continué de grimper, mais au deuxième, ils ont chuté. Les revenus par actif s'en ressentent. Après deux années de hausse, ils sont en 2008 en baisse, à - 15 %.
Si les agriculteurs se retrouvent de nouveau en difficulté, la hausse de la production va contribuer à amoindrir la croissance du déficit commercial français, qui pourrait avoisiner les 60 milliards d'euros en 2008. " Dans un contexte où tous les secteurs s'effondrent, la filière agricole française reste performante sur les marchés mondiaux ", note Thierry Pouch, responsable des études économiques de l'Association permanente des chambres d'agriculture.
INCERTITUDES
En octobre, selon les chiffres publiés le 12 décembre par Agreste, le service des statistiques du ministère de l'agriculture, l'excédent des échanges agroalimentaires est resté stable, à près de 1 milliard d'euros. Si les vins, champagnes et spiritueux, le gros des exportations, sont en baisse, les ventes de produits bruts augmentent. Le blé, par exemple, s'écoule bien, surtout hors de l'Union européenne.
De janvier à octobre, l'excédent s'élève à 8 milliards d'euros, ce qui signifie que le record de 9 milliards de 2007 pourrait être renouvelé en 2008, voire dépassé, car la baisse de l'euro face au dollar est positive pour le secteur.
En manque de visibilité sur l'orientation des marchés, les agriculteurs ne renouvelleront sans doute pas leurs efforts en 2009. En France, ils redoutent que la baisse de la demande alimentaire constatée en 2008 s'installe dans la durée. Un mauvais signe pour l'agroalimentaire, et donc forcément pour l'agriculture.
Sur les marchés mondiaux, les incertitudes s'accroissent aussi. Selon les perspectives de la Banque mondiale, publiées le 9 décembre, les échanges commerciaux pourraient reculer en 2009. " Les principaux partenaires de la France sont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne, dont les économies sont en récession ", relève M. Pouch. Aux Etats-Unis, au Japon, ou pour les céréales, au Maghreb ou au Proche-Orient, les achats de produits français pourraient diminuer.
Laetitia Clavreul
© Le Monde
2 commentaires:
Dis voir Manu, qu'est ce que vous faites à la municipalité?
Plus rien ne se fait!!!!! Où sont passés tous vos beaux projets de campagne??? Et tu peux nous dire ce que tu as fais depuis les élections??? on te voit plus! J'ai comme l'impression qu'on a élu un conseil municipal fantome.
La vie locale nous intéresse plus que ces grands sujets plus ou moins politico_corporatiste....
Allez de la vie locale....
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