L’impopularité politique est un sujet difficile à traiter et
souvent tabou pour celui qui la subit,
qui fait le plus souvent mine de ne pas y faire attention et de fermer
les yeux pour s’accrocher à sa ou ses fonctions.
J’ai envie de traiter ici les causes de l’impopularité car
elle peut en avoir au moins deux.
La première qui est condamnable, et dont nous avons le plus
bel exemple avec notre président de la république actuel, est celle due à la
trahison de son électorat. Se faire élire sur des idées ou un programme
politique et appliquer celui inverse une fois élu ne peut qu’amener à une
impopularité qui se comprend très facilement.
L’autre est celle d’appliquer avec rigueur la politique
objet de l’élection que tout électeur veut avec force le jour de l’élection,
mais n’accepte plus lorsque cette politique s’applique à lui-même.
Bruno Lemaire est un bel exemple de quelqu’un qui parle vrai
et qui porte de bonnes idées mais qui risque une impopularité flagrante s’il
devait être élu.
Cependant je me rapproche davantage de la position de Bruno
Lemaire, car la langue de bois et ne pas vouloir dire les vérités n’est pas
grandir la politique au sens de prendre les décisions qui doivent servir l’intérêt
général et favorise toujours la montée de l’extrémisme.
Cette impopularité est souvent un mal nécessaire pour faire
avancer les choses, surtout dans les périodes difficiles où les restrictions de
budgets imposent de choisir les dépenses.
A contrario il est très facile de dire oui et toujours oui,
mais est-ce vraiment une façon de gérer au plus juste les deniers
publiques ? Et puis n’est-ce pas du favoritisme que de dire oui à celui
qui demande et par définition celui qui ne demande rien n’a rien ?
Dire non est sans doute le mot le plus dur à prononcer pour
un homme politique. Mais ce non est le plus souvent, voire toujours, le moyen de
gérer au plus juste et surtout que chaque citoyen soit traité sur un pied
d’égalité. Car ce sont toujours les plus faibles qui sont pénalisés dans le
favoritisme.
Gérer une collectivité en étant impopulaire est souvent le
plus dur pour celui qui est élu car il met toute son énergie au service de l’intérêt
général et de la défense de l’ensemble qui par définition ne favorise pas l’intérêt
particulier, et cet intérêt particulier se chargera de le faire savoir au plus
grand nombre.
L’impopularité nait le plus souvent d’un refus à une demande
particulière sur un détail et qui devient une affaire d’état et suivant le
vieil adage on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure, mais toujours
ceux qui arrivent en retard.
L’impopularité est donc souvent à mettre en regard de
l’efficacité de celui qui la subit et qui met le plus souvent tout en œuvre
pour que la collectivité qu’il gère en soit la grande gagnante au service des
électeurs.
Les exemples des collectivités mal gérées par cause de clientélisme
sont légions, et l’avenir fera le tri entre celles bien et mal gérées et dont
la fin se termine toujours par le contribuable qui paie plus ou moins. Le
suicide hier de l’ancien maire de Marvejol qui laisse une commune de 5000
habitants avec 13 millions de dettes devrait nous alerter sur la bonne gestion
des collectivités.
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