Les élections départementales sont les dernières en date
avant les prochaines qui seront les élections régionales en décembre 2015. La
vie politique française va à son train habituel égrenant les unes après les
autres les élections du millefeuille administratif, que jamais il ne sera
possible de réformer.
Bien que le nouveau conseil départemental n’ait plus guère
de sens aujourd’hui, il est devenu l’enjeu par son nouveau mode d’élection d’un
test de politique nationale jaugeant le pouvoir en place. Il a donc été
l’occasion manquée de voir émerger de nouveaux visages dans le paysage
politique local, les partis préférant assurer l’élection par des têtes connues
plutôt que de privilégier le renouvellement. Certes Jean-Sébastien Laloy ou
Frédéric Aguilera sont des quarantenaires émergeant dans ce paysage tandis que
des figures comme Véronique Pouzadoux ou Claude Riboulet ont eut l’immense
sagesse de rester à la tâche issue de leur première élection avant de prendre
de nouvelles responsabilités alors qu’ils auraient eu toute leur place pour un
renouveau politique. Ainsi le renouvellement politique ne s’opère que lorsqu’un
jeune arrive à gagner sur un rival politique plus âgé, mais très rarement
lorsque la succession pourrait se faire sur le même bord politique. Ajouté à
l’assurance politique le fait que les élus d’expérience ne sachent pas se
mettre de limite dans le temps à leurs mandats, ni d’ailleurs au nombre,
préférant perdre leur mandat pour leur famille politique plutôt que de trouver
de nouvelles compétences capables de leur succéder au sein de leur famille
politique, les exemples sont nombreux.
Et d’ailleurs pour confirmer cette thèse, les partis
préfèrent toujours, s'il n'est pas sortant, envoyer contre un baron des jeunes engagés politiques qui,
assurés de perdre l’élection, remplaceront avec aisance un élu plus en vue dont
la fierté politique pourrait être brisée et n’ayant pas envie d’accrocher une
défaite à sa boutonnière…
Les prochaines élections, régionales, confirmeront encore
cette thèse et il ne faut guère compter sur un renouvellement des hommes ni des
femmes en tête des listes, laissant les jeunes candidats occuper les dernières
places non éligibles.
Il faut reconnaître à René Souchon un certain panache à ne
pas vouloir se représenter, bien que son âge lui permette aisément et qu’une
probable défaite de son camp ait sans doute pesé dans cette décision.
Tout ceci contribue pour une bonne part au vote extrême,
dans un monde où tout va plus vite. Garder en place les mêmes élus depuis 20,
30 ou 40 ans ne correspond plus du tout à notre société. C’est d’autant plus
dommage que le renouvellement est possible au sein des partis modérés
comportant aussi des hommes ou des femmes de valeur, bien meilleurs que des
élus extrêmes offrant juste l’opportunité de la contestation.
J’adhère donc inévitablement aux thèses de Bruno Lemaire
pour mon camp qui par son exemple et ses propositions en matière de vie
politique me semblent nécessaires, pas seulement dans le fonctionnement
politique mais partout ou s’exerce le pouvoir démocratique.
C’est juste dommage que ce soit un homme qui ait mon âge qui
porte ces idées, qui auraient du germer dans la tête de tous ceux qui l’ont
précédé.
Un changement radical du fonctionnement politique est la clé
du renouveau économique de notre pays et du remembrement nécessaire de nos
collectivités. Savoir qu’être élu n’est que passager dans le temps et dans le
nombre de mandats à exercer, est le passage obligé et nécessaire pour des
réformes bouleversant notre démocratie.
Il est possible d’avoir des élus compétents, courageux ayant
des convictions politiques affirmées et n’ayant que le seul but de l’intérêt
général de notre société au sein de notre république, et je serai toujours dans ce camp là.
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