lundi 18 février 2013

Du boeuf avec du cheval...


Les lasagnes à la viande de cheval font couler beaucoup d’encre et s’exprimer beaucoup de personnes plus ou moins qualifiées sur le sujet.
Il faudra pas moins de 3 ministres pour réagir sur ce sujet… Vous me direz sur 39 il faut bien que cela en occupe quelques uns… Mais là où de simples contrôles vétérinaires et douaniers suffisent pour déceler la fraude, l’Etat sort l’artillerie lourde, sans doute afin de cacher l’actualité plus embarrassante.
Sur le fond, cet épisode de l’alimentation moderne n’est que le reflet de notre société à toujours vouloir une alimentation la moins chère possible. Rappelez-vous ce film des années 80 intitulé « L’aile ou la cuisse » avec Coluche, Louis de Funès, Julien Guyomard qui opposait l’industriel de la bouffe à l’esthète de la gastronomie française. Evidemment nous ne sommes pas si loin de la caricature, et cette viande de cheval incorporée dans des plats cuisinés en lieu et place du bœuf nous rappelle ces poulets tout frais construits en usine.
Le consommateur pourrait avoir le choix. Il le pourrait à deux conditions, celle de pouvoir identifier son alimentation et celle d’avoir les moyens de se la payer. Identifier son alimentation est une chose plutôt aisée maintenant, la traçabilité dépasse largement le type d’agriculture et assimiler mauvaise viande à élevage industriel est souvent une grossière erreur. Je me souviens du cas de cette petite grand-mère qui vendait ses quelques œufs sur un marché, et puis un jour n’ayant plus de poules voulut continuer son commerce en revendant des œufs achetés au supermarché. La supercherie fut vite déjouée car les œufs étaient marqués de la date et l’heure de ponte. Evidemment tout le monde continua à lui acheter ses œufs faisant mine de ne rien voir, mais la preuve que la fraude n’est pas forcément à la taille de la production, et la conséquence dans ce cas là était bien anodine. Aujourd’hui les sigles VBF et VPF ne peuvent être apposés que sur de la viande bovine française ou viande porcine française. Il suffit donc au consommateur de faire son choix en conséquence. Par contre en a-t-il les moyens, l’autre condition est moins sûre et c’est souvent par faute de moyens que le consommateur achète les produits les moins chers, et c’est là que s’engouffrent les pires perversités de la grande distribution à vouloir systématiquement être le moins cher, et gagner le graal suprême qu’est la part de marché !
Notre alimentation est une des plus sûres du monde, liée à une agriculture la mieux tracée et la mieux protégée, vous n’empêcherez jamais des hors la loi de vouloir faire de l’or avec du plomb, de l’huile de colza avec du pétrole, du lait avec de la mélanine et de la viande de bœuf avec je ne sais quelle viande. Le consommateur doit sans doute plus essayer de comprendre, d’exiger de savoir, et se fier aux indicateurs de qualité. Même le bio a subi des fraudes, peut être même plus que l’agriculture conventionnelle si on rapporte au volume produit. Bio, conventionnelle, raisonnée, aucune n’est meilleure, seule la traçabilité dit la vérité, l’IGP l’Indicateur Géographique de Production il n’y a que cela de vrai.
Alors la prochaine fois que vous ferez vos courses regardez les étiquettes et achetez un produit ayant une IGP !

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